lundi 29 septembre 2008

Impressions endimanchées

Ce sont les rues vides d'un début d'après-midi, le calme d'après la tempête du samedi soir. Le soleil qui me caresse véritablement, la fatigue qui devient l'agréable torpeur. Les odeurs et les bruits du marché, les amis qui m'y attendent. Le poulet de quinze heures, le café bienveillant et la profondeur du canapé. La douceur du nid, poutres apparentes et musique brésilienne à l'appui. Les amis, toujours.

Entre les murs que j'ai adoré. Les gens qui discutent pendant le film, et que je ne supporte décidément plus.

Les danseurs de tango sous la chaude lumière de la Vieille Bourse. Les effluves de vin argentin et l'entraînante et sensuelle roucoulade du piano et du bandonéon. Les photos que M. a prises. Lille la nuit. L'air frais du début de l'automne. Les Nocturnes de Chopin.

Et une lancinante sensation de bien-être.



dimanche 28 septembre 2008

A posteriori

Chère lectrice, cher lecteur, au vu de ta réaction massive sur le billet précédent, je te dois bien des explications.
Et des excuses, car ce "all" était en trop, et tu n'es certainement pas la cause de ma colère de la nuit dernière. Comme tu l'auras peut-être subtilement remarqué, l'heure de publication était tardive, et j'étais en fait dans un état hautement alcoolisé. État qui a très simplement exacerbé ma sensibilité et mon orgueil, d'où cette réaction disproportionnée et quelque peu ridicule sur ce blog.

Suite à quoi ? Suite à ça : une excellente soirée entre amis dans mon humble demeure, suivie d'une sortie à la bien-nommée Tchouka, lieu de débauche homosexuelle lillois (ou pas.)
Une fois n'est pas coutume, et mon ébriété aidant clairement, je suis parvenu à embrasser fougueusement le garçon qui me plaisait. Il m'a ensuite demandé de l'attendre, et qu'il reviendrait vite (parti chercher à boire imaginais-je naïvement !)
Pétri d'impatience quant à la continuation de notre petite affaire, je suis allé m'enquérir de sa personne autour du bar... où il se trouvait effectivement, discutant avec un autre garçon. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'il se mette à embrasser cet "autre garçon" fougueusement à son tour.
Une petite tape sur l'épaule, il se retourne, je lui lance un "Vas te faire foutre !" bien senti avant de regagner mes pénates, avec une furieuse envie de me pendre (la faute au mélange d'alcool et de fierté, rappelle-toi...)
Ne trouvant pas de corde, je me suis contenté de poster cette simple ligne anglo-saxonne évoquatrice et salvatrice.

Chère lectrice, cher lecteur, comme tu le vois, pas de quoi chier un fromage.
(Pour l'épilogue, je l'ai croisé par hasard dans la rue ce dimanche après-midi. Il m'a souri. Je le hais.)
J'espère que cette explication t'aura satisfait(e), chère lectrice, cher lecteur.
Bien à toi,
Arthur

You know what?

Fuck you all.

samedi 27 septembre 2008

Bois puis urine

Une fadeur à laquelle il n'était pas habitué. "Fadeur lilloise" : l'oxymore absolu depuis quatre ans. Et pourtant en quatre jours il s'était fermement ennuyé, comme jamais - trop peu de cours; il avait joué au blasé que trois mois de sursis dans le Nord ne séduisent finalement pas; il avait plus ou mois snobé, plus ou moins inconsciemment, ses amis de toujours.
Avant ce vendredi soir qui était revenu aux fondamentaux : profiter de chaque seconde, se laisser porter, de temps à autre.
Seulement, quelques bières et autres diablotins ne résolvent pas tout : il voulait, et cela n'a strictement rien à voir, retomber amoureux, pour de vrai. Être un vieux con rangé dépendant, inoffensif et ridicule, sincère. Souffrir et faire souffrir (genre !) Partager. Aimer, encore.
On avait beau lui dire de ne pas chercher, il s'attendait en permanence à la rencontre.
Qui vivrait verrait.
Indépendamment de tout, entre le houblon et la chasse d'eau, Lille retrouvait soudainement sa belle saveur originelle.

dimanche 21 septembre 2008

Je rentre

Toute la question est de savoir comment était ce concert de Madonna.
Ou pas.

Bon, j'ai kiffé ma race évidemment, ça faisait trop longtemps que j'attendais ça. Mais en tout objectivité musicale je reste un poil sur ma faim : à cause de la fin justement, les trois-quatre dernières chansons dont je n'ai pas aimé la version "Sticky & Sweet Tour 2008", et puis cette conclusion sans éclat. Mais sinon, un régal. Une icône dont je pouvais presque sentir le souffle sur mon visage, si si. Elle chante faux on s'en fout, elle est en play-back on s'en tape. Elle est là, c'est tout ce qui compte !

La question peut aussi être de savoir quelle va être ma fréquence d'écriture ces trois prochains (et ultimes) mois lillois (je quitte Paris demain) : a priori le Ch'Nord est rarement propice à la loquacité bloggesque, en ce qui me concerne en tout cas, la faute à beaucoup de choses. Mais là, qui vivra verra.

Et puis j'en profite pour l'annoncer officiellement, on se fait plaisir comme on peut : je pars en stage à New York début 2009, ce qui est ma foi plutôt une bonne chose.

Sur ces entrefaites, bonne continuation, et à bientôt.
Ou pas.

mardi 16 septembre 2008

Chronique d'un gâchis annoncé

Nous nous sommes mis à table.
Tous les cinq au restaurant. Une sorte de message de bienvenue aux deux nouvelles stagiaires. Avec présentations mutuelles. Rien de plus normal.
Exactement ce qui ne s'est pas passé il y a treize semaines.
Ce sera l'un de mes arguments. Avec la cave. En à peine quarante-huit heures de stage. Je souhaite beaucoup de bonheur professionnel à ces deux jeunes recrues.
Le tarama avait un goût amer.

Les piques qui m'ont été lancées au cours du déjeuner, dans un effort sociable appréciable mais complètement artificiel, ne m'ont pas encouragé à me taire ensuite.
Je l'ai énervée pour un détail, et ce fut son excuse pour que nous n'en rajoutions pas une couche. Pour que nous ne discutions pas. J'ai insisté. J'attendais ce moment depuis trop longtemps. Je crois que je tremblais, mais mon ton était assuré.

"J'aimerais vraiment qu'on parle."
Surprise peut-être, mais je ne lui ai pas laissé beaucoup le choix.
J'ai vidé mon sac. Elle le sien. Et je crois que la discussion a pris une tournure que ni elle ni moi n'attendions. Elle si énervée par ma triste personne, et moi si fier, drapé dans un orgueil que je ne me connaissais pas, pour en découdre.
Tout s'est affaissé. Elle a été sympa, j'ai été honnête. Personne n'est évidemment blanc ou noir dans cette histoire. Mais au moins, pour une fois en trois mois, les choses ont-elles été dites telles qu'elles étaient pensées, des deux côtés. Nous n'étions ni cons ni dupes, ce fut un stage de merde. Un bon gros gâchis, pour moi qui ai perdu mon temps, pour eux qui n'en ont pas vraiment gagné.

Je n'avais pas raison partout, malgré ce que j'ai pu fanfaronner à droite à gauche tout l'été, en bon héros de mes aventures que je me décrivais. Je l'ai donc écoutée humblement. On est finalement bien peu habitué à entendre parler des aspects de sa personnalités qu'on ignore complètement. On prétend se connaître, et puis on devient blême lorsqu'on nous dit ces choses de soi qu'on ne soupçonnait pas. C'est donc très sincère que je lui ai affirmé ne pas me rendre compte de ce qu'elle me reprochait.
J'étais à mille lieues de penser dégager cette image-là. Je l'ai crue. Parce que.
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas remis en question, ça ne peut pas me faire de mal.
Elle m'a écouté aussi, et a acquiescé. Je n'en espérais pas tant.
Rebelotte avec lui ensuite. Calmement, paisiblement. Des mots sur trois mois de non-dits les plus explicites du monde.

Je croyais pendant longtemps que le seul aspect de ma vie qui pourrait me toucher profondément serait l'aspect humain. J'en excluais le travail. J'avais donc encore beaucoup à apprendre. Le travail n'est évidemment que de l'humain, et un humain particulier encore.
J'ai assisté aujourd'hui à l'échec de relations humaines, moi qui me prétends si doué en la matière. Sans parler de mon image : je déteste faire mauvaise impression, ou laisser un souvenir périssable - c'est ainsi.

La sortie est certes pacifique, j'ai sauvé les meubles - mais oui, j'en ai pris dans la gueule. Tant mieux, sans doute.
Rien n'est jamais acquis.
Je mets fin à ce gâchis estival ce mercredi - vite, je tourne la page.

jeudi 11 septembre 2008

Scandaleusement

Les bribes d'une soirée : un burger, quatre kirs cassis, un mojito-fraise, une vodka-Champagne, trois bouteilles de blanc, un collier de fleurs, seulement trente-huit euros; un serveur doublement numéroté, moult textos sous la table, une grande folle (je suis toujours blême), des passages cochons ("C'est pas un bordel ici !!"), une voiture avec Goldman qui gueule ("Il changeait la viiiiiie") - et des cochons dedans, une conduite dangereuse en état d'ivresse, et puis des rencontres (dont ce nouvel homo-nyme.)


Je ne critique pas, je constate.
Et j'ai mal à la tête.

mercredi 10 septembre 2008

Il résulte de ce début de semaine que...

...les pipeaules sont de sortie : Ali Baddou est beau, Yann Barthès est petit et laid (bon, tout est relatif), François Bayrou est mou, Laëtitia Casta est belle, Florian Zeller est mal coiffé, Florence Foresti est drôle, Daphné Roulier est dégonflée (donc Antoine de Caunes est papa, mais ça je ne l'ai pas constaté de mes propres yeux), Frédéric Beigbeder n'est pas toujours drogué, Raphaël aime Jacques Mesrine (ou s'y intéresse du moins), Jacques Mesrine est toujours mort mais bientôt sur grand écran (et ça n'est pas extraordinaire, franchement.)


...un plateau de télé, c'est plus petit en vrai (ce que j'avais déjà constaté avec Des chiffres et des lettres, oui, j'avoue.)

...la poste de Ménilmontant ferme pour rénovation, et que quand elle rouvrira dans deux mois, il y aura quinze automates en plus et autant de guichetiers en moins.

...la nouvelle précédente m'a passablement mis hors de moi : nous sommes (dans) une société très conne, vraiment, ça n'a pas de sens.

...je vais me mettre au tango, c'est dit (j'ai vu Tanguera au Châtelet hier soir.)

...ces dix derniers jours parisiens vont être trop remplis. Oui, trop ! Même plus le temps d'aller au ciné (projos presse exceptées ça va de soi !) - que fait la police ?

samedi 6 septembre 2008

Appelle le ballast

Chaque fois que je suis sur le quai d'une gare, je suis assailli par la même réflexion : ce serait vraiment bête de faire tomber quoi que ce soit sur la voie.
Et en attendant mon train je laisse mon esprit voguer vers d'improbables scenarii : mourrais-je électrocuté si je devais sauter sur les rails pour récupérer l'objet chu ? Me ferais-je dépecer par le train entrant en gare en trombe, sans que je l'aie entendu ? Serais-je l'objet de remontrances pour oser franchir l'infranchissable ligne jaune (et plus si affinité) ?

Ce matin, complètement à l'ouest (et plus si affinité bis, merci nuit de quatre heures), je déambule tel un zombie sous morphine sur mon cher quai de Gare de l'Est; il est 11h27, le train part à 11h30, j'ai mon téléphone à la main et j'accélère le pas pour gagner la tête du convoi avant que ne retentisse la terrible sonnerie du départ.
Je lâche mon téléphone.
Qui tombe sur la voie.
Sous le train.

Et je reste planté là, un peu hagard un peu hébété, ne sachant pas vraiment quoi faire et regardant ce pauvre petit téléphone rouge complètement chu sur le ballast, sous le wagon d'un train qui part une minute et trente secondes plus tard.
Vais-je mourir dépecé ? Electrocuté ? Me faire remonter les bretelles pour avoir osé lâcher un bien personnel sur cette voie publique ? Vais-je devoir abandonner mon téléphone ? Rater mon train pour le récupérer et attendre le suivant une demi-heure ?
Mon regard vitreux a dû inspirer ce brave homme qui ne m'a pas laissé le temps de terminer cette ridicule tirade dans ma tête : il s'est allongé sur le quai, a tendu la main, ramassé le portable, me l'a donné, a souri et est parti.

Malgré la permanence de mon hébétude et l'incompréhension générale de ce qui venait de se passer en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, je suis monté dans le train, avec mon téléphone.
Finalement, je vis des aventures simples.

mardi 2 septembre 2008

Perdu paire de testicules

De grande valeur.
C'est à dire que je me suis rendu compte qu'il fut un temps pas si lointain où j'étais un garçon bien plus entreprenant. Dans tous les domaines !

Je m'étais par exemple découvert des facilités à aborder n'importe quel garçon dans n'importe quel endroit (comme relaté ici) - il semblerait que j'en sois devenu incapable, et ce indépendamment de ma situation maritale.
(Je pense à mon coming-out aussi, assez osé d'une certaine façon, et que je serais bien incapable de réitérer aujourd'hui, quinze mois plus tard !)

Je mettais aussi un point d'honneur à dire ce que j'avais sur le cœur, notamment au travail, lieu des plus dangereux lorsque s'y glisse la langue du serpent... Depuis trois mois, par pure paresse (et perte de mes attributs de mâle, donc), je ferme ma gueule devant l'hypocrisie, la lâcheté, le mépris de mon stage et de mes "collègues" (je dramatise un chouilla, oui, mais l'idée est là.)

Enfin, last but not least, "ici-bas" ici-même, je me suis connu plus aventureux en écriture, plus poète ou plus habile avec les mots. Et avec les sujets traités, aussi. Le meilleur exemple finalement, c'est toujours celui-ci.

Alors je vous le demande : "sentimentalement" (bien qu'à ce sujet je sois limité ces jours-ci - aurais-je dû écrire "sexuellement" ? - non plus), professionnellement, littérairement... où sont passées mes couilles ??!