mardi 29 avril 2008

Forêts, de Wajdi Mouawad

Sur un blog, on écrit autant pour soi que pour les autres n'est-ce pas...

Pourtant on apprécie d'être lu et en choisit souvent ses thématiques de billets en fonction de son électorat, ce qui est au demeurant une grave erreur (ou pas.)
Dans cette optique j'ai abandonné depuis longtemps l'idée de publier ici des critiques ou compte-rendus de films, livres, spectacles... qui ne vous intéressent que trop peu.

Mais là, impossible de passer à côté.
Du coup, pour ne pas vous perdre, je serai bref.

Forêts, de Wajdi Mouawad, est une oeuvre-fleuve (quatre heures) phénoménale, un truc de fou furieux, une saga familiale haletante à travers le temps et l'espace, une expérience théâtrale bouleversante, un texte riche et généreux, des comédiens fascinants et une mise en scène discrète et efficace.

Forêts, de Wajdi Mouawad, est à ne manquer sous aucun prétexte. Au-cun.
Forêts, de Wajdi Mouawad, est au Théâtre du Nord à Lille cette semaine.
Forêts, de Wajdi Mouawad, sera au Théâtre National de Toulouse du 6 au 10 mai, au Quai d'Angers du 14 au 16, et au Quartz de Brest du 21 au 23.

Courez, volez, s'il-vous-plaît. Vous n'adorerez pas forcément, je suis d'un naturel à m'emballer - mais dimanche c'est toute la salle qui s'est levée, en rires, en larmes, et en applaudissements pendant un quart d'heure.

La lecture de ce billet et ses conséquences, c'est pour votre bien.

"La vie est douloureuse, la vie est fabuleuse."

mardi 22 avril 2008

Frénésie lézardée

Aux détours des couloirs, la même sempiternelle rengaine, en deux versions : il y a ceux qui ont passé leurs vacances à bosser, mais il s'agit la plupart du temps des heureux élus ayant un mémoire de recherche à rendre pour la fin mai; de l'autre côté ceux qui n'ont rien glandé, ou ont justement consacré trop de temps à ça. Et tant pis pour les dossiers à rendre avant l'imminente fin des cours, tant pis pour les partiels qui arrivent à grands pas eux aussi. Tant pis pour le "grand oral" qui suit et clôt tout ça.
Quoi qu'il en soit, à chacun de gérer comme il le peut/veut.

Et cet après-midi, nous avons géré : le grand soleil et les vingt degrés nous tendaient les bras, les pelouses et les tulipes aussi.
A contre-courant, nous nous y sommes précipités. Il n'a pas été question une seconde de "résister" à quoi que ce soit.
Forcément, la reprise est frénétique. Prenante. Occupée. Je ne parle pas encore d'angoisse(s).
Alors prendre son temps en prenant l'air (et les rayons du soleil), c'était finalement délicieux !

vendredi 11 avril 2008

3 days in Paris

Subtil dosage que celui de mes retours parisiens, chaque fois, entre révisions, présence familiale et sorties amicales... Je vous laisse le soin de classer ces trois axes d'action par ordre de préférence.

Dans la dernière catégorie, je viens ceci dit de passer trois excellentes journées, dont en voici les dix commandements chronologiques :

I] Tu passeras un entretien pour un stage en production à Ménilmontant, et tout ira bien;

II] Tu boiras un coup "imprévu" avec F. en début de soirée, et ces retrouvailles d'une heure après trois mois sans se voir seront très agréables;

III] Tu passeras un second entretien dans un grand cinéma du centre le lendemain midi, et tout n'ira pas bien, mais tu te souviendras du premier et tu t'en foutras;

IV] Tu rencontreras ton troisième homonyme autour d'un café "républicain" deux heures durant, et tu passeras un agréable moment;

V] Tu retrouveras S. dans un café "marécageux" et tu aimeras comme d'habitude passer du temps à discuter passionnément avec elle;

VI] Tu te demanderas quoi faire pendant les deux heures à venir puis tu t'engouffreras dans un cinéma, et te révolteras du documentaire que tu verras - "Délivrez-nous du mal"...

VII] Tu seras rejoint par B. et passeras une excellente soirée, tout simplement : "imprévue" elle aussi, indienne, mojito et 17e;

VIII] Tu découvriras l'antre "templière" d'A. et son marché, tu travailleras avec elle pour ta conscience, te régaleras "à la marocaine" et te promèneras jusqu'aux quais de Saint-Louis;

IX] Tu poursuivras seul : la Cité, Saint-Michel, Odéon, Saint-Germain, Saint-Sulpice - là tu verras quelques peoples et tu discuteras une heure au téléphone avec T., ravi d'avoir de ses nouvelles;

X] Sciences-Po, les Tuileries, Opéra, Pigalle : tes pas te mèneront aux Abbesses, d'où tu souriras en surplombant Paris, avant de retrouver O. dans son nid, avec A., W. et J.-B.
C'est bien connu, "Paris loves L.A."!

lundi 7 avril 2008

Rallumer la flamme

Piteux parcours parisien que celui de la flamme olympique cet après-midi... Trimballée dans des cars, éteinte durant vingt minutes pour raisons officielles douteuses et surtout victime de protestations dérangeantes, dont la manifestation la plus visible a sans doute été les quatre affiches déployées par Reporters sans frontières, successivement sur la Tour Eiffel, Avenue Marceau, sur les Champs-Elysées et à l'Hôtel de Ville.



Rien d'étonnant à tout ça, et je suis personnellement assez heureux du ridicule dans lequel ce cérémonial à deux balles se trouve plongé. L'idéal de Coubertin est certes plus que louable à mon sens, mais sachons évoluer : dépenser autant d'argent et d'énergie (policière entre autres) pour le voyage d'une allumette, c'est dépassé.

"Quoi ? Il ne parle pas du Tibet ?!"
Bien sûr que si. Je suis ravi qu'on se rende compte que les Tibétains sont réprimés et bafoués de leurs droits, je suis juste surpris de voir la masse populaire se réveiller six mois à peine avant la grand-messe sportive : ça fait sept ans qu'on sait que la Chine organise les J.O. en 2008, et au moins autant d'années que le pays est tout sauf démocratique, malgré son boom économique, et que la répression au Tibet dure.
Voilà, ça fait sept ans au moins qu'on aurait pu s'occuper du problème - à présent il est trop tard, les chances sont trop fines que le gouvernement chinois change de tactique (l'ambassadeur disait encore ce matin sur France Info qu'il n'y avait "pas de répression au Tibet"), et un boycott ne servirait à rien. A titre de comparaison, les boycotts de Moscou en 1980 et Los Angeles quatre ans plus tard en réponse n'ont eu aucune répercussion politique.
En revanche, utiliser les Jeux comme caisse de résonance à des revendications primordiales semble être une idée plus pertinente au jour d'aujourd'hui. Gardons à l'esprit 1968 et les poings gantés de noir levés de Tommie Smith et John Carlos pour protester contre le racisme. L'impact semble en avoir été fort.
Mais cela requiert à mon sens davantage qu'un simple badge vert "pour un monde meilleur"... On peut mieux faire pour cet été.

Mais encore une fois pourquoi se réveiller si tard ?
C'est un peu comme "l'affaire de la banderole" tout ça : bien sûr que cette banderole est honteuse, bien sûr qu'il faut punir les abrutis finis qui en sont les auteurs. Mais en ce qui concerne le retentissement médiatique du fait divers, on peut légitimement s'interroger sur le rôle de la présence de Sarkozy au Stade de France ce soir-là, ainsi que du PSG et le fait que ce soit une finale. Sans parler du film de Dany Boon (qui au passage vient de dépasser La grande vadrouille en nombre d'entrées !)
Parce que ce genre de pratique est monnaie courante dans le foot : pourquoi se réveiller en 2008, une fois de temps en temps ?! Il faut interdire de stade TOUS ces déchets de la société à vie. Et pas seulement trois d'entre eux ponctuellement pendant trois ans.

Vous pourrissez le sport les gars.
Essayez plutôt d'éteindre "l'allumette", pour rallumer la flamme...