lundi 30 juillet 2007

Hôpital du pénis puéril

Grâce à Matoo, pour qui j'ai une pensée en ses premiers jours de nouveau job, j'ai découvert une carte améliorée du métro parisien. Et suis ainsi passé, au cours du week-end, de "Vins, ardent folklore" à "Hôpital du pénis puéril".
Oui, tout ça pour dire que dans le pâté, on a déménagé. Et que ça vaut son pesant de cacahuètes...
Nous avons traversé les Champs, migrant de la rive gauche vers la rive droite, passant d'un Président américain à un autre - je pourrais multiplier les métaphores grandguignolesques à propos de notre nouvelle adresse, mais ça n'a que peu d'intérêt.
En revanche, quelques moments forts de cette première journée en nos nouveaux locaux, c'est ça qui peut se révéler palpitant.
Ou : "de l’utilité d’un déménagement dans la reconquête de la motivation bureaucratique."
(L'on voudra déjà bien noter mon esprit corporate, avec du "nous" à toutes les sauces - merci)

Basiquement, on passe de vieux bureaux dans une sorte d'hôtel particulier tout en boiseries, moulures et plafonds hauts, à un immeuble new génération, tout en verre, lignes effilées et modernité supposée. Regroupement de tous les services du pâté en un lieu unique, ce qui justifie les six étages et les deux ascenseurs.
Ce matin, j'en emprunte un (d'ascenseur, il faut suivre) en compagnie de Numéro 1. Quelle pression... Numéro 1, on ne le voit pas beaucoup d'habitude, on le craint. Là, il sourit, Numéro 1, il est fier de ses bureaux flambant neufs, il est même là tôt en ce lundi matin, pour les apprécier, et il se fend, incroyable, d'un "bonne journée" à ma sortie de l'ascenseur au 5ème. Wow, ça fait beaucoup tout ça - sûrement un bon signe !

Arrivée au 5ème donc, on admire les finitions (ce plâtre qui tombe du plafond et ces câbles qui courent sur la moquette, des innovations architecturales qui m'échappent, sans aucun doute.)
Je remarque que mes collègues du service et moi ne sommes pas là où nous aurions dû être initialement - comprenez au même étage que les gens avec lesquels nous travaillons. Arf, ça n'est pas très utile, d'être avec les gens avec lesquels on travaille. D'autant plus qu'au final, on se retrouve avec la direction ! Après l'ascenseur avec Numéro 1, je découvre que mon bureau est encadré par ceux de Numéro 2 et Numéro 2 bis. Si ça c'est pas une promotion ! On va peut-être juste éviter de gueuler "grosse conne" dans le couloir comme on le faisait avant. Tant pis pour la communication intra-service.
En plus de nous avoir collectivement coupés de nos collègues des services adjacents, je me rends compte qu'ils me privent individuellement de mes collègues immédiats. Remarquez, je ne vois pas l'intérêt de me laisser dans le même bureau que mes deux supérieurs hiérarchiques, pour qui je travaille. A la place, je suis dans l'antichambre du bureau de Numéro 3. Ils ont définitivement dû me repérer, en trois mois; ma lèche a porté ses fruits. Rien de plus normal donc ! Je partage l'antichambre avec l'assistante directe de Numéro 3, je suis au coeur du système, à la racine des ragots les plus secrets. A tel point que je vais devoir me lever à chaque fois que Numéro 3 voudra entrer ou sortir de son bureau. C'est vrai, pourquoi lui faire une entrée directe ? Elle n'est que Numéro 3 après tout. C'est un honneur de la voir passer par chez moi (sur moi, même).

Oui, le concept de ce déménagement, c'est l'open space. Le bureau partagé. J'imaginais la world company, de grands espaces de verre et d'air, où l'harmonie régnerait entre cent coworkers impliqués et passionnés. Et bien c'est tout à fait ça. Sauf qu'ils ont pris des bureaux prévus pour une personne, mais qu'ils en mettent cinq. Pas que ça soit mal hein, non, mais se lever pour que le voisin ouvre le placard, ou sentir l'ail de midi de la voisine quand elle parle au téléphone, je ne suis pas sûr que ça fasse l'unanimité. Il y a aussi celle-ci, qui a La chevauchée des Valkyries en sonnerie de portable, volume à fond, pour "entendre quand c'est dans [son] sac". Et le DRH, qui voulait confier ça discrètement au voisin - tant pis, ce sera une conférence de presse.
Sinon, l'air et le verre sont là.
Ah mais je ne râle pas du tout ! D'abord parce qu'on n'est que deux dans "mon" bureau, au coeur du pouvoir en plus, comme je vous disais. Ma collègue est très agréable à vivre (enfin, à travailler). Et puis nous sommes les seuls à avoir une terrasse qui domine Paris (ou au moins la rue), avec du vrai soleil à midi qui réchauffe tout seul votre sandwich. Ma première pause déjeuner a donc été pour ainsi dire un délice.

Et puis ce bureau du XXIème siècle, c'est aussi un bureau "sans papier". Alors ça, moi, ça me plaît, ça fait vibrer ma fibre écologique. Du coup on scanne, on mémorise, on tape, on excellise, on worde et on e-maile à fond. Pas tellement plus que d'habitude d'ailleurs mais bon... Ces deux photocopieurs couleur géants, qu'on dirait tout droit sortis de Transformers, ne sont là que pour faire illusion. Si si. Bon du coup on a un peu peur dès qu'on sort un stylo, mais pour le moment, si ça reste discret, ça passe. Et puis pour tous ces outils sur papier, affiches, dossiers de presse, photos, cartons d'invitations... tant pis, il fallait anticiper. Et si ça ne rentre pas dans les armoires, c'est nor-mal, c'est un bureau sans-pa-pier.

Donc oui, beaucoup d'informatique à la place (c'est bien connu, avant on envoyait des lettres à ses collègues pour communiquer), et de téléphone aussi. Il serait dommage de ne pas se servir de ces combinés high-tech qui nous ont valu une séance de travail de plus d'une heure la semaine dernière, pour intégrer leur fonctionnement basique.
Aujourd'hui, on a appris qu'ils étaient reliés au réseau, pour une sombre histoire d'annuaire interne et d'adresse IP qui m'échappe quelque peu, je dois bien l'avouer. Connectés au réseau donc, soit. De toute façon ce n'est pas comme si on avait subi à peu de choses près une panne hebdomadaire dudit réseau ces derniers mois.
Du moment que la machine à café elle, n'est pas reliée au réseau.
Sauvés.

Parlons-en de la machine à café ! Je n'en ai jamais vu de telle. C'est du grand luxe. Il y a un raccourci "café" sur le clavier de votre ordinateur, et une coursive électronique qui vous amène le précieux breuvage. Ou presque. Disons que j'ai mis plus de temps à faire fonctionner ladite machine à café (Nespresso Professional ES 100 je crois) qu'à rendre mon rapport sur l'activité cinématographique de nos amis allemands récemment. Je ne sais pas si ça vous parle, mais ça veut dire beaucoup.

Bref, nouveau bureau, nouveau boulot, nouvelle vie un petit peu, vous comprenez notre extase à tous. Et encore, je n'ai pas mentionné la beauté immaculée des chiottes, la prise unique dans chaque bureau (fax ou lumière il faut choisir), l'équation insolvable fenêtre-armoire-télé, les trous dans les murs ou la climatisation bloquée en mode "canicule"...
La modernité, le renouveau... L'extase.

Ce ne sont pas tous ces supérieurs qui m'entourent qui vont me contredire.
D'ailleurs, j'ai très bien repéré l'escalier de secours qui m'évitera de passer devant leurs bureaux lorsque la masse de travail estivale m'obligera à quitter les lieux à 15h20.
Nouvelle vie, vous dis-je !

jeudi 26 juillet 2007

Cyrano le flamboyant

"Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non ! c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"

Cyrano de Bergerac, Acte V, scène 6





Le soleil de fin d’après-midi caresse le public qui se presse sur la place Colette. La vaste foule de spectateurs s’engouffre littéralement dans la Comédie-Française. Les rayons du grand astre sont réverbérés dans les fenêtres du Louvre. Plus tard, à l’entracte, la nuit à peine tombée, nous nous bercerons aux délices de la fontaine André-Malraux, depuis le balcon extérieur du théâtre.
Jamais public n’a semblé aussi unanimement conquis.
Pour la dernière semaine de la saison, le Cyrano de Podalydès enchante le cœur de Paris, céleste et novateur chef-d’œuvre à la mise en scène et à l’interprétation flamboyantes.

Cyrano, c’est ce grand pif, ce nez gros et grotesque, ce nasal laideron qui sait pourtant causer. Ah ça oui, Cyrano, sous la fluide et imaginative plume d’Edmond Rostand, sait parler. Il illustre même très bien le cliché qui voudrait que les beaux soient sans esprit quand les laids n’ont que ça. (C’est quand même assez réducteur, j’ai déjà rencontré de magnifiques intelligents et de très vilains crétins, pour lesquels on ne peut d’ailleurs malheureusement pas faire grand-chose. Mais je m’égare…)
Dans notre histoire donc, Cyrano parle, et Christian est beau. Et tous deux sont amoureux de la même chagasse, j’ai nommé Roxane. Une petite peste de l’époque, bien comme il faut… Mais l’amour est aveugle ! Ce serait vraiment trop simple sinon. Voyant que ses chances sont réduites face au physique avantageux du minet, notre Cyrano se propose de le « compléter » - d’être sa voix, sa poésie, son esprit. Mademoiselle étant exigeante, deux talents unis pour former l’homme parfait ne seront pas de trop… Et tant pis s’il faudra un jour tomber les masques ! La période de séduction est la plus belle, la plus aérienne, la plus enivrante, la plus séduisante qui soit. Pourquoi vouloir voir au-delà ? Qu’il se concentre sur le moment présent, notre Cyrano, profitant des compliments de la belle qui ignore qu’ils ne sont en fait pas destinés au Christian en face d’elle, simple perroquet du Bergerac.
Oui mais voilà, les histoires d’amour finissent mal, la situation devient inextricable, et pour la suite, il va falloir souffrir.

Je ne dirai pas « courez voir ce spectacle », car c’est plus que complet jusqu’à la fin de la semaine. Mais ce n’est pas l’envie de vous aviser de la sorte qui me fait défaut. (Il me semble d’ailleurs qu’il est reprogrammé en fin de saison 2007/2008, à surveiller…)
Le texte est vraiment beau, terriblement moderne et d’actualité, une cascade de sublimes jeux de mots, un enchaînement de rimes colorées.
Les codes du jeu amoureux de l’époque semblent plus posés, plus artificiels mais aussi plus facilement accessibles, même à ceux qui ont un grand nez.
Lorsqu’en plus pareille œuvre est mise en scène de la sorte, avec fraîcheur et dynamisme, introspection sur le monde du théâtre et subtil équilibre entre rêve et réalité ; avec ces costumes resplendissants et ces décors vertigineusement animés ; lorsque pareille œuvre bénéficie de comédiens si impliqués qu’on n’entend plus la mécanique théâtrale mais simplement les mots qui forment des jolies phrases ; lorsque pareille œuvre est portée par un Michel Vuillermoz dont on se demande comment il a pu interpréter d’autres personnages avant ça tant il incarne à la perfection cet amoureux brisé… Quand tant de conditions sont réunies, « pareille œuvre » prend alors une autre dimension.
Celle d’un théâtre libre, tragique et attachant, inventif et poétique, à l’image de son héros, où le bonheur est impossible, mais où chacun peut aussi décider de composer, scène par scène, quelques touches qui pourraient bien y conduire. Quitte à en conserver l’illusion, cela pourrait bien permettre de vivre.

Avec panache !

mardi 24 juillet 2007

lundi 23 juillet 2007

Retours vers le futur

L’air de rien, le temps passe.
Et comme bien souvent à une vitesse hallucinante, notamment pour ce qui s’annonçait être une « longue période estivale ». Au-delà du fait qu’on s’éloigne de plus en plus de toute notion d’été, météorologiquement parlant, je suis simplement sur le cul de constater que sur les « cinq mois d’été parisien » sur lesquels je bavais fin avril, déjà trois sont passés.
Aïe, ouille, vient le moment de faire le bilan de tout ce qu’on comptait faire et qui n’a toujours pas été entamé (les résolutions du Nouvel An, très peu pour moi, je leur préfère celles d’été, que je tiens tout aussi peu, mais que je trouve plus logiques, la « coupure » étant plus nette) – au cas où l’on se sentirait motivé pour les deux mois restants (et pourquoi pas ??)
Vient aussi le moment de se projeter plus en avant, plus concrètement, sur ce qui vient après ces « deux mois restants ». Et de ce côté-là, la semaine dernière a été riche en immersions dans des univers déjà connus, mais sous leur nouvelle forme, celle qu’ils arboreront dès la fin septembre pour l’année à venir.

Deux passages à Charles-de-Gaulle pour récupérer des Argentins qu’on n’avait pas vus depuis plus d’un an. Comme des Suédois, une Espagnole, un Italien, un Québécois et une Américaine avant eux, nous nous murmurons « ça fait bizarre », mais pas en direction de nos retrouvailles, plutôt pour souligner l’étrangeté de revoir ces personnes chères en ayant l’impression de les avoir quittées la veille. En fait, rien que de très normal, j’imagine… On se fait une montagne d’une année, mais douze mois, c’est court.
En revanche, la journée à Lille a été un chouya différente. Peut-être parce que j’appréhendais un peu le retour dans le Nord ; peut-être parce que la capitale des Flandres n’a jamais paru aussi petite et vide en ce 20 juillet, après Los Angeles et Paris ; peut-être juste parce que nous étions angoissés dans notre quête d’appartement. Angoissés à juste titre je dois dire, car nous nous y sommes pris tard, et après avoir écumé la ville dans tous les sens à pied, et ses 324 agences immobilières accessoirement, nous étions toujours bredouilles en milieu d’après-midi. Panique à bord ! Et coup de bol immédiat en la personne de ce 122m² rue Nationale, au croisement du boulevard de la Liberté pour les connaisseurs (il y en a...)
Peu cher, trois grandes chambres, une cuisine de ouf, et une chambre de bonne en bonus – vous pouvez déjà réserver. Parce que Lille, c’est beau, c'est bon, et ça vaut le coup d’œil ! Si si.
Après la panique, le soulagement donc.

Quant à la soirée de samedi, elle a « fait bizarre » aussi, puisque j’ai carrément replongé dans mes années lycée, mais au contact de gens que je ne mourais pas forcément d’envie de revoir. Mais la dragouille s’est révélée rigolote, et a rehaussé le niveau de la fête.

Dimanche, ma famille néo-calédonienne s’en retournait sur son île, après trois mois d’intense visite. Il va nous falloir attendre deux longues années avant de les retrouver, et des choses auront changé. Il y a beaucoup de chances pour que les retrouvailles soient comme à leur habitude toutes « naturelles », mais deux ans, a fortiori, c’est plus que douze mois…

Alors voilà, la famille, des miettes du lycée, les paliens en force, l’appartement ; et même un héros binoclard cicatrisé… Sans oublier une balade nocturne parisienne sous une pluie battante à trois heures du matin.
Rien de bien nouveau sous le soleil donc, dans la forme en tout cas. Mais sur le fond, je place mes billes pour un nouvel angle d’approche de ces grands classiques de mes étés, volontairement ou malgré moi d'ailleurs. Et c’est là toute la différence. Parce qu'on ne maîtrise pas tout et que des éléments familiers peuvent à l'avenir se révéler très changés.

L’air de rien, le temps passe, et il fait du bien.

mercredi 18 juillet 2007

Vieillissez-moi !!

- Je trouve que t’as vraiment la patate pour une fille de 40 balais !
- J’ai 33 ans.
- Ah, pardon… Mais c’est parce que t’as déjà pas mal de rides.


Ainsi a commencé une réflexion intéressante sur l’âge, hier en fin d’après-midi, alors que l’envie de bosser se faisait nettement moins sentir chez un peu tout le monde (pourtant, pour une fois qu’on avait du boulot…)

J’y pense d’autant plus que ces derniers jours, et même ces derniers mois, c’est un sujet qui a souvent été abordé autour de moi.
Aussi parce que d’un point de vue personnel, j’ai repoussé toute limite en termes de fréquentation par l’âge, « ces derniers mois » !
Je sens que ce que je vais écrire est d’une logique imparable, et un cheminement relativement « universel » pour tout un chacun, mais quitte à enfoncer des portes ouvertes (et même des fenêtres), je vais quand même l’écrire.

Il était une fois un petit garçon qui n’avait d’autres amis que les gens de son âge, et à plus forte raison les gens de sa classe, de son « niveau scolaire » donc.
Et puis ce petit garçon, allez savoir pourquoi, a un peu accéléré les choses et sauté une classe. Il a continué d’appliquer ses principes enfantins, « je n’ai d’autres amis que les gens de ma classe d’âge » - somme toute rien de bien terrible, la différence de mentalité entre quelqu’un de 10 ans et quelqu’un de 14 pouvant légitimement se ressentir. Il s’est donc habitué à avoir des amis d’un an plus vieux que lui, voire deux.
Et puis tu vas au lycée, et puis tu enchaînes avec les études supérieures, et puis tu te rends compte que certaines personnes plus jeunes sont moins connes que toi, et d’autres plus vieilles tout aussi stupides. Tu élargis ainsi le faisceau de tes relations, sur le critère de l’âge en tout cas.
J’ai alors définitivement explosé toutes ces barrières de l’autre côté de l’océan, où par la force des choses, et alors que j’avais 19 ans, mes amis avaient plutôt entre 20 et 41, avec une forte représentation des 24-28.
Rien d’anormal, au contraire, et il faut croire que mon jeune âge ne leur a point trop fait défaut – c’est juste qu’avant ça je catégorisais schématiquement quand même beaucoup. Tout ce qui était au-delà de 23 ans était « vieux ».
Il y a un moment où l'on arrête de se poser des questions. Et puis surtout, on se rend compte que l’âge n’est plus une barrière à l’échange, la découverte, le partage – et je sais bien que c’est normal. Deux personnes de 25 et 30 ans peuvent très bien s’entendre, ce qui ne sera pas forcément le cas de deux enfants de 5 et 10, avec pourtant la même différence d’âge. Normal.
J’ai donc pu apprécier les bénéfices de cette décomplexification des rapports par l’âge au cours des derniers mois, même si je me prends toujours régulièrement des « Putain t’as que 19 ans ?! » dans la gueule.

C’est bien mon problème, justement, de n’avoir que 19 ans. Pourtant je ne suis plus aux Etats-Unis, et boire/sortir n’est plus un souci (ça ne l’a été que de rares fois là-bas). Mais de retour au bercail, le souci en question se déplace.
Ce n’est pas la valeur absolue de mon âge qui se révèle gênante, mais plutôt ce qu’on y associe.
Cette indépendance à 100% à laquelle j’ai profondément goûté pendant un an, par exemple, et que l’on me retire, par la force des choses. C’est lié à des situations particulières, certes, mais a priori, donnez-moi cinq ans de plus dans le même contexte, et je garde mon indépendance à Paris (enfin j’espère), au lieu de retourner chez Papa-Maman (bien que Papa-Maman en question ne soient pas vraiment le problème). C’est donc bien lié à l’âge, aussi, et pas uniquement au fait que je sois « seul à l’étranger Vs. en famille à Paname ».

Oui, je sais, dans dix ans il y a de fortes chances pour que je veuille rajeunir.
Je sais aussi qu’en soi, je suis libre comme l’air, dans cette douce patrie, mes 19 ans m’ouvrant presque toutes les portes (je ne me porte pas encore candidat à la Présidence de la République) : je sors, je bois, je conduis. Que demande le peuple ?

Mais encore une (dernière) fois, c’est davantage la valeur relative de mon âge qui m’ennuie, pas sa valeur absolue.
Je crains de manquer parfois de crédibilité sur la simple base de ces « 19 ans ». Crédibilité que je revendique pourtant, dans tout un tas de situations.
Beaucoup de regards ont changé à mon encontre au cours de conversations où mes interlocuteurs apprenaient mon âge, et alors qu’ils me donnaient facilement trois ans de plus (ça, c’est mon physique avantageux !)

Un article inutile donc, puisqu’après avoir énoncé tous les clichés possibles et imaginables sur le contexte, je me plains d’une situation qui n’est pas vraiment modifiable n'est-ce pas… Un coup dans l’eau ?

Sauf que j’en profiterai juste pour vous demander de continuer à me donner du crédit.
Et puis, j’ai bientôt 20 ans…

lundi 16 juillet 2007

Horoscope



"Même avec des cernes, le teint terne et un peu de fatigue, on vous trouvera toujours un charme sauvage."



Hum, encore !

vendredi 13 juillet 2007

Broadway, mon amour


Certains voyages marquent plus que d'autres. Une fois n'est pas coutume, je vais pourtant vous épargner mon sempiternel laïus sur Los Angeles (ce qui ne m'empêche pas de linker :D)

Aujourd'hui, le sermon porte sur la Côte Est.

J'ai eu la chance d'aller à New York à plusieurs reprises, et c'est la toute première ville de laquelle je puisse clamer être tombé amoureux - avant Paris. J'avais 11 ans quand j'ai fait mon dépucelage de la Grosse Pomme, et je crois que le choc n'en a été que plus grand. Tout ce qui m'a plu à ce moment me plaît encore aujourd'hui, mais ces sensations m'ont marqué au fer blanc de par mon jeune âge de l'époque. Pour la première fois, je comprenais comment on pouvait parler de l'âme d'une ville, pour la première fois je ressentais ce bouillonnement urbain, cette énergie folle et métissée à tous les niveaux, qui sont le propre de Big Apple, et qu'on retrouve rarement ailleurs.

En fait, si je vous parle de tout ça, c'est pour aborder un aspect plus particulier de la ville, et qui me tient particulièrement à coeur, aspect qui s'est ravivé à mon esprit pas plus tard qu'hier soir, aux Folies Bergère. Nous sommes allés voir Cabaret, l'adaptation française du fameux musical de Broadway, mis en scène par Sam Mendes.
Et j'ai replongé !
Replongé en février 1999 devant Cats, replongé en juillet 2001 devant The Phantom of the Opera; replongé tous les étés qui ont suivi, devant Fiddler on the Roof, The Producers, The Lion King ou Wicked...
Je l'avoue, je le reconnais, je le confesse, parmi l'ecclectisme de mes goûts (ouh ouh), je suis fan de musicals !
Le public hexagonal est resté longtemps hermétique aux comédies musicales anglo-saxonnes, les vraies de vraies - Cats à Paris en VF dans les années 1980 avait fait un flop et découragé toute une génération de producteurs pleins d'entrain de remettre les pieds en France. Alors on s'est créé nos propres shows - mais plutôt sauce Zénith et NRJ, sorties de singles et Star Ac' : Notre-Dame de Paris et autres Dix commandements et Roi Soleil... Tout, sauf des musicals, censés eux s'offrir de vrais théâtres, un orchestre live... et un charme fou.
Et puis des petits bijoux de cinéma comme Moulin Rouge ou Chicago (adapté de Broadway) ont eu un certain succès, confirmé cette saison par l'engouement des spectateurs devant la version française soignée de Cabaret, donc.
Pour ma part je reste partagé. On retrouve indéniablement le charme de Broadway, le soin apporté à la mise en scène (top), aux chorégraphies, aux lumières, l'orchestre live (top bis) et ce rythme impeccable propre aux musicals. Mais la traduction française du livret s'est parfois révélée bancale, et le jeu des comédiens inégal. Restent une histoire forte, une chute abrupte, un beau message illustré par de la fausse provoc' rigolote, et un Fabian Richard et une Claire Pérot assez formidables en Emcee et Sally.
Comme ça fonctionne plutôt bien, Stage Entertainment a décidé de produire Le Roi Lion pour la rentrée à Mogador. Comme pour Cabaret, le public découvrira la même mise en scène qu'à Broadway, mais en VF. Ce qui dans ce cas ne devrait pas poser de problème puisqu'il s'agit presque exclusivement des chansons du film. N'allez pas vous imaginer de grosses peluches sur scène, le spectacle est beau et très poétique, entre percus et masques africains, marionnettes en bois et tissus colorés. La transposition scénique passe à 100%, et on reste assez halluciné de ce qui a pu être fait. Franchement, ça vaut vraiment le coup.
Je suis donc ravi de voir que le public français prend peu à peu goût aux musicals, ça ne peut augurer que du bon pour les années à venir...

Mais je vous parlais de New York !
Vous la voyez, cette foule dense et compacte agglutinée sur Times Square ? Les panneaux géants clignotent, ça sent le bagel au Starbucks du coin, ce type essaie de vous revendre ses montres pourries et de la vapeur s'échappe d'une bouche d'égoût alors que vous traversez Broadway et manquez de vous faire écraser par ces pompiers qui foncent, sirène hurlante...
Tous ces gens se frôlent, se bousculent, s'évitent, s'embrassent; l'odeur de la rue est particulière, la démarche new yorkaise est particulière - vous vivez là, vous êtes de passage, en vacances.
Vous décidez de vous évader, vous avez envie de musique, de scène, de couleurs, de rires et de larmes, d'un spectacle très anglo-saxon, un spectacle surtout très bon.
Seule Broadway peut vous offrir ça (bon ok le West End londonien aussi, mais ça ne m'arrange pas tellement pour le post) !
Vous êtes porté par la puissance évocatrice de New York, sa force et son rythme saisissants.

Vous vous engouffrez dans un théâtre.
Après tout, "life is cabaret!"

lundi 9 juillet 2007

Solidays

…ou une semaine pleine de décibels qui s’achève mieux qu’elle n’avait commencé.
Le commencement, c’était mardi, au Zénith – mais nous ne nous étendrons pas, les Arctic Monkeys ayant livré une performance très décevante.

Par contre, sur les Solidays du week-end, avec Martin, Ondine, Lucie et Alexandra, il y a de quoi dire !
C’était une première pour moi, et même plus que ça; première fois, première fois à un festival, première fois à l’Hippodrome de Longchamp, première fois que je fais tant de concerts en si peu de temps. (Soit 27 heures de musique en trois jours. Ah, bon…)
Première incursion forte et digne de ce nom dans le monde associatif et engagé, aussi. Le sida tue, toujours, ici, ailleurs - tant d'éléments de prévention élémentaires ne semblent pas acquis, tant l'injustice Nord/Sud est grande, qu'un artiste qui le clame devant 15 000 personnes, ça ne peut jamais faire de mal.

Je suis partisan des messages en musique, des revendications festives et autres implications artistiques - le message passe selon moi au moins toujours aussi bien, et la motivation semble toucher plus de monde.

Côté musical, il y eut du bon, du moins bon, et du très très bon.
Dans le moins bon, Lauryn Hill ne s'en est sortie que sur "Killing me Softly", Marcel et son orchestre n'ont été séduisants que quelques minutes avant d'être prises de tête, Le Peuple de l'Herbe m'a écorché les tympans, Tokyo Ska Paradise Orchestra nous a soulés, Yannick Noah nous a laissés de marbre (sauf sur "Saga Africa", on avoue), tout comme Editors, Nelson et The Sunshine Underground; et Sinclair ne m'a fait ni chaud ni froid.
Le bon, ce fut Superbus et Kaolin, sans plus. Alors oui, nous avons raté Renan Luce pour la fille de la Nulle Lauby. Et alors ?!

Quant au très très bon... Aaaaaaaaaah, le très très bon...
Je ne mentionnerai vraiment avec plaisir que les concerts de cette dernière catégorie, qui ont retourné l'Hippodrome et ses 130 000 spectateurs !

On retiendra donc les excellents rockers de Kaiser Chiefs, de vraies bêtes de scène; le doux spleen alcoolisé de Paolo Nutini, susurré d'une voix suave, entre compositions originales et excellentes reprises, notamment la chanson du Roi Louis dans Le livre de la jungle; la folie manouche contagieuse de Samarabalouf, ou comment deux guitares et une contrebasse peuvent enflammer une scène; la berçante mélancolie de Sean Lennon; la fabuleuse énergie de ma chouchoute Lily Allen ("Littlest Things", c'est d'elle ;o)), débarquée sur scène la clope et la bouteille à la main : "Bonjour, je m'appelle Lily Allen et je suis un petit peu drunk!"; le fol entraînement de foule des rengaines connues des Motivés; la transe absolue qui s'est saisie de nous (de moi ?) sur le funk orgasmiquement électro des New Yorkais de !!! (prononcez "chk chk chk"); le reggae entraînant de Gentleman; la douceur africaine du timbre d'Ayo; l'émotion et la justesse des textes de Grand Corps Malade; et enfin, incroyable mais vrai, la folie déchaînée et ahurissante de Diam's, qui pour le coup a vraiment conquis TOUS les publics, et j'assume très bien de m'y inclure !!


Côté météo, soleil, coup de soleil, et Converse à la gadoue le dimanche après-midi (quand même, tant de soleil en si peu de temps, c'était trop, il nous fallait bien un peu de pluie...)

Au final un grand week-end, sur le plan du pur plaisir musical, des agréables découvertes et de l'engagement associatif. Ca bouillonne littéralement de partout, et si d'aucuns idéalistes optimistes (moi ??) pourraient regretter que les artistes ne se produisent pas bénévolement, ils seront bien forcés d'apprécier les réductions de cachets parfois importantes qui sont consenties, pour consacrer le plus d'argent et d'énergie possible à la prévention en général et à l'accès aux soins en particulier, notamment dans les pays d'Afrique.

Au terme des trois jours, le compteur géant affichait 18 000 et quelques.
Soit le nombre de personnes mortes du virus du sida pendant le festival. Forcément, ça refroidit. Parce que l'on meurt tous les jours de tout et n'importe quoi, mais que comme le disent les campagnes de prévention...

"Vous avez de la chance, vous pouvez encore décider de ne pas avoir le sida."



jeudi 5 juillet 2007

Take me back to California!

Edit: citation chopée chez L'Ambassadrice :

"There is science, logic, reason; there is thought verified by experience. And then there is California."
- Edward Abbey-

Le 5 juillet, jusqu’à l’année dernière, ça ne voulait pas dire grand-chose pour moi.
Aujourd’hui, c’est devenu une grande date.
C’est vrai que j’ai tendance à attacher une certaine importance aux dates en général, et que ça n’a sans doute au fond que peu d’intérêt.
Toujours est-il qu’il y a un an, mercredi 5 juillet 2006, je m’envolais pour Los Angeles.
Déjà avant le départ, mon petit cœur palpitait et cette idée du voyage et des mois californiens que j’allais vivre m’excitait au plus haut point.
Mais aujourd’hui, avec le recul, avec ce que j’ai vécu, je suis définitivement très très attaché à la date du 5 juillet.
Il y a un an, j’étais donc sur le vol Air France Paris-Los Angeles de fin de matinée. Je me souviens encore des derniers coups de fil passés en salle d’embarquement, comme pour marquer le coup, pour accuser la séparation qu’on appréhendait tous plus ou moins depuis des semaines (et qu’on accentuait, aussi)… Je me souviens jusqu’au visage des hôtesses de l’air, des gâteaux Fauchon servis à l’apéro en Business Class (vivent les surclassements !) Je me souviens de l’annonce par l’équipage de la victoire de l’équipe de France face au Portugal.
Et puis il y eut l’arrivée au dessus des « Anges », comme j’allais les surnommer dès lors. Cette descente de plus d’une heure au-dessus d’une ville gigantesque – la pollution, les collines hollywoodiennes sur la droite, et toujours, continuellement, l’immensité de la ville sous nos pieds. Hallucinant !
Atterrissage, chaleur, air moite, récupération des trois valises, deux blondes m’attendent en discutant. Je côtoierai l’une d’entre elles pendant un an.
Van consulaire, égarement dans la ville, cousins… Le lendemain, je serai au Consulat, je rencontrerai « mon boss » (^^), ma première « mission » sera même d’assister à la soirée d’ouverture du festival gay et lesbien de L.A. Tout un programme ! Dans la voiture, Madonna : tout un programme (bis) !
Et voilà, c’est parti pour dix mois. Dix mois de soleil, d’océan, de palmiers ; dix mois de cinéma ; dix mois de rires, de coups de cœur, de coups de gueule ; dix mois de pleurs, quelques fois, de doutes et de remises en question ; dix mois de rencontres, certaines qui restent pour longtemps, d’autres pas. Dix mois d’excursions et de découvertes. Oui, des découvertes… Dix mois fabuleux, absolument.
Il ne faut pas se méprendre à la lecture de ce billet : je ne regrette rien, et certainement pas mon retour parisien.
Mais comme je le disais, je suis très « dates », et en ce 5 juillet je pouvais difficilement faire abstraction d’un petit bilan nostalgico-mélancolique de l’année exceptionnelle que je viens de vivre (et puis les bilans c'est efficace et facile à écrire).
D’autant plus qu’il est assez délicieux de s’y replonger, par la pensée, les souvenirs, les photos, le blog… Et que c’est allé tellement vite que la Jeep coincée sur la 405, les brunches dominicaux, les hook-ups à l’autre bout de la ville, les rencontres de stars, le farniente au soleil ou les sessions surf/vélo/glande semblent totalement irréelles.
Oui, c’est un plaisir que de se replonger dans les parfums de cette bulle californienne, cette aventure unique, hors du temps, qui m’a profondément changé.
"Happy birthday to us!"


Une photo 'inédite' pour la route, avec Gena Rowlands :)










mardi 3 juillet 2007

Discutons !


J’ai été linké par un(e) inconnu(e). Chouette !
Sauf que, cher Monsieur (chère Madame ?), il faudrait rester poli tout de même : est-ce que je gueule, je vous le demande ??
Si vous descendez un peu, trois articles plus bas, vous trouverez une petite réflexion que j’avais publiée en prévision de la Gay Pride, et où j’évoquais le communautarisme et à plus forte raison la discrimination positive. Je parlais de mon indulgence récente sur le phénomène, alors que j’avais toujours été jusque là très fortement opposé à ces formes de cloisonnement qui selon moi divisent la société plus qu’elles ne la rassemblent. J’expliquais d’une part que je commençais à aimer toutes ces petites choses « gaies » de toute façon, et d’autre part qu’il fallait se rendre à l’évidence : pour faire avancer certaines choses, la discrimination positive pouvait avoir du bon.
Apparemment, c’est cet article que vous pointez du doigt, cher Monsieur, chère Madame, pour étayer votre critique acerbe de la discrimination positive, en disant que je « [sais] gueuler le plus fort ». Critique avec laquelle je suis grandement d’accord par ailleurs, je tiens à vous le dire, et ce même si votre blog n’est pas très funky et que vous êtes sarkozyste (:p) ! Surtout que vous illustrez votre propos par des exemples quelque peu extrêmes, venus des Etats-Unis (encore un bon point pour vous, puisque l’affirmative action est née là-bas !)
Je suis d’accord avec vous, mais vous trouve sévère avec mon humble article. Disons que vous ne nuancez pas suffisamment votre propos. Il est très certainement dommage que Monsieur Mougeotte ait choisi Harry Roselmack pour présenter le JT de TF1 sur des critères sans aucun doute ethniques avant de réaliser qu’il était aussi un très bon journaliste (ouf, sauvé) – il n’empêche que ça ne peut pas faire de mal de montrer à la ménagère de moins de cinquante ans que la France est multiculturelle, et que ça peut ressortir autrement que dans des reportages saignants sur les banlieues. Et en plus, c’est un très beau (bon, pardon) journaliste.
Côté homo, on ne peut même pas parler de discrimination positive pour la Gay Pride, auquel cas vous avez pris un bien mauvais exemple en me linkant cher Monsieur, chère Madame. Par contre, il est vrai qu’on peut parler de communautarisme. Et puisqu’on y est, autant en discuter. Et pour répondre à l’argument qui ressort souvent, et que je me permettrai de sentir sous-jacent dans votre billet, non, ce genre de manifestation « entre pédés » n’entérine pas une marginalisation inéluctable. Elle est encore malheureusement nécessaire pour montrer à tout un chacun que les homos revendiquent des droits et des libertés qu’il est juste inadmissible qu’on mette tant de temps à leur accorder en ce charmant début de XXIème siècle.
Et puis la Gay Pride, si vous étiez passé(e) y faire un tour, vous auriez vu qu'elle est pleine d'hétéros (donc pas si communautaire), et vous auriez aussi vu à quel point nous n’y gueulons pas : nous préférons danser, chanter, rire et sourire. Ça marche beaucoup mieux :)
Oui, la discrimination positive et son communautarisme inhérent sont dangereux poussés à l’extrême, et il est même triste d’avoir encore à y recourir aujourd’hui - pourtant je vous assure, cher Monsieur, chère Madame, qu’il est des plus utiles pour avancer un petit peu, et surtout faire avancer les mentalités.
Comme partout ailleurs, tout est question de nuance.
A bon entendeur...

lundi 2 juillet 2007

Coffee and I


J’entretiens une relation assez particulière avec le café.
A la base, je n’aime pas tellement ça… Quand j’étais petit je tenais toujours à faire les fonds de tasse de mes parents, mais c’était vraiment pour me donner l’impression d’être un « grand ». D’ailleurs je préférais de beaucoup les fins de verres de vin et autres coupes de champagne. Ensuite je suis passé aux shots de tequila et autres godets de vodka, mais c’est une autre histoire.
A l’âge où l'on commence à se donner un genre et à délaisser le chocolat chaud, il était impensable pour moi d’abandonner indéfiniment la douceur du lait pour me consacrer exclusivement à l’aigreur râpeuse du café. Autrement dit, beurk.
Puis est venu le temps des nuits blanches suivies de cours le lendemain, et où tous les moyens étaient bons pour éviter de piquer du nez au bout de trois minutes et demie d’amphi. Les espressos dégueus de la machine à café m’ont tout de suite paru moins râpeux, et même fort bienvenus. De là à être accro, non, il ne faut pas pousser.
Je reste de toute façon convaincu que le café n’a qu’un effet, sur moi en tout cas, psychologique. Ou que le seul mérite physico-chimique qu’il a est de me réveiller par sa température, plus que sa dose de caféine. Quoi qu’il en soit, et même si ça n’est que psychologique, ça me réveille (psychologiquement donc) et c’est tout ce qui compte.
C’est lorsque j’ai découvert les joies du Mocha starbucksien en Californie que j’ai commencé à vraiment reconsidérer le café. En même temps, le Mocha, comme dirait l’autre, c’est un café de pédé : du lait chocolaté (tiens tiens) et de l’espresso (tiens tiens tiens)… Oui, bon, ça va, j’ai quand même eu l’impression de boire du café intensément pendant un an, tous les matins en Jeep, ma large cup à la main !
Et là, depuis deux mois, j’ai substitué les joies du stage aux joies des cours – n’empêche qu’après une nuit blanche, le problème est le même. Je suis devenu un squatteur invétéré de la petite Nespresso du bout du couloir. Il y a même des jours où je regrette que mon stage ne soit pas davantage « café », tant j’en arrive à aimer mes balades là-bas… (Mais ceci est, à nouveau, une autre histoire.)
Nous avons les petites capsules dorées, a.k.a. « Volluto », dont la « torréfaction légère révèle un corps subtil et présent, des notes douces évoquant les céréales, et une note ronde et fraîche. Le caractère de Volluto est renforcé par une pointe d’acidité. »
Si ça leur fait plaisir de présenter leur « café » comme un parfum, soit.
Je ne vous parle pas des capsules rouges, vraiment pour les pédés ce coup-ci, ha ha ha, c’est du décaféiné !!
Par contre, depuis peu, c’est devenu très excitant de se rendre « au bout du couloir », avec l’arrivée des capsules oranges… Gare à « Oâ Limited Edition » ! « Oâ est un mélange des meilleurs arabicas de Tanzanie et du Kenya. C’est un espresso délicat aux notes douces évoquant les fruits tropicaux à maturité. »
Moi je dis : comment ne pas succomber ?

dimanche 1 juillet 2007

Nuit absolue, fierté joyeuse

Bigre, diantre, fichtre, il y avait fort longtemps que je n’avais pas autant profité d’une soirée.
Je craignais un peu, parce qu’en général quand on prévoit les moindres détails de la fête, et notamment l’option « nuit blanche », on ne s’y tient pas. Souvent, les soirées improvisées sont les plus réussies.
Jeudi soir, c’était l’exception qui confirme la règle.
Pour les 21 ans de Charly, une fois n’est pas coutume, tout était soigneusement planifié.
Des cadeaux au dîner/pique-nique, de l’alcool à la boîte, et, donc, la fameuse option « nuit blanche » incluse, avec à son terme les croissants au Champagne. Tout un programme…
Les DVD ont plu (comment auraient-ils pu déplaire ??), nous offrant même le luxe d’en personnaliser un de façon assez impromptue (Canet et Cluzet étaient en dédicace sur les Champs juste au bon moment); la bouffe était au poil (mode ‘autocongratulation’) et l’alcool a fait son effet juste comme il fallait. Un before très joyeux, plein de rires, de débilités, de chansons gueulées et de glace à la vanille soigneusement et immanquablement appliquée sur la joue gauche de notre chère Elisa. Parfait, qu’on vous dit.
Entre minuit et une heure, la mauvaise troupe prend la route du Mix. Elisa, Lucie, Charles, Martin et votre serviteur pour être exact. Sur place, nous retrouvons Ondine « from L.A. », et Eloïse avec des amis.
Et là, la magie opère. Aucun d’entre nous ne lâchera le dancefloor entre 1h et 5h. L’Erasmus Party bat son plein, l’intégralité du son sur lequel nous rêvions de nous déhancher nous est proposée, dans absolument tous les styles. Un bonheur – on a du mal à y croire. On en profite pour nouer quelques liens, australiens, portugais, franco-français… (Certains se dénouent plus vite que d’autres ^^)
Rarement avions-nous ressenti cette plénitude absolue qui s’est emparée de nos corps, cette transe suante qui a été la nôtre pendant ces quatre folles (et rapides) heures… Une sorte d’harmonie avec les DJs, une complicité avec nos acolytes dansants, les regards qui se croisent, les podiums qui se libèrent, les sourires fatigués mais encore tellement pleins d’énergie.
Le pied absolu.
Et puis la découverte, toute bête, de cette boîte qu’aucun de nous ne connaissait – de l’espace, de l’air, de la bonne musique. Ce n’était certainement pas une « première et dernière fois », qu'on se le dise !
A la sortie, le soleil se lève – premier métro, croissants, pains au chocolat, jus d’oranges.
Et puis rideau, parce que là, c’est le bout de nos forces, l’épuisement, l’anéantissement.
La crainte d’une souffrance indicible au réveil 1h30 plus tard ne m’empêche pas de sombrer.
Au final, la journée qui suit est placée sous le signe de la grande forme (à peine dopé pour le boulot) – ultime preuve, s’il en faut, que la nuit était (plus que) réussie.

Quant à la Gay Pride de samedi, ce fut une Marche comme qui dirait impeccable : colorée, sonorisée, dansée, revendiquée - avec les honneurs de la foule (beaucoup beaucoup de monde) et du soleil s'il-vous-plaît !
A la hauteur des attentes suscitées.