vendredi 30 novembre 2007

Pedro & moi

En cette veille de journée mondiale contre le sida, et après avoir assisté à une conférence passionnante de Willy Rosenbaum, co-découvreur du virus en 1981 et président du Conseil National du Sida, je tenais à vous faire partager mon ressenti sur une magnifique bande dessinée, que j’ai découverte complètement par hasard le week-end dernier.

Son auteur-dessinateur, Judd Winick, a participé à l’émission de télé-réalité américaine The Real World, San Francisco en 1994. Il a ainsi vécu en colocation avec six autres personnes pendant six mois.
Là, il s’est lié d’une intense amitié avec un jeune séropositif de 22 ans, Pedro Zamora. A l’époque, le sida était encore « une maladie de pédés », et on parlait bien peu de prévention. Ce jeune homme avait été anéanti à l’annonce de sa séropositivité, lui qui se goinfrait de vie et avait tant de projets d’avenir. Il décida de se consacrer dès lors entièrement à l’information et à la prévention à travers les Etats-Unis, devenant une véritable icône de la lutte contre le sida dans tout le pays.
C’est ce que raconte Winick dans Pedro & moi, ainsi que les quelques mois qui ont suivi la fin de l’émission. D’un trait vigoureux proche de la caricature mais jamais vulgaire, il brosse un portrait bouleversant d’une jeunesse désillusionnée, et d’une amitié extraordinaire. Ne sombrant jamais dans le pathos, la finesse de ce beau livre m’a ému jusqu’aux larmes.

Une bien saine lecture : pour Pedro, pour vous, pour nous, protégeons-nous bordel !!


mardi 27 novembre 2007

Choqués

"Sciences Po Lille, son personnel enseignant et administratif, ses étudiants et anciens élèves, s'associent à la douleur des proches d'Anne-Lorraine (promo IEP 2006), disparue tragiquement le 25 novembre, à Creil."


Est-ce que le "crime odieux" est plus grave parce qu'il touche quelqu'un de notre environnement proche ? Non.

Est-ce qu'il nous trouble et nous interpelle davantage ? Evidemment.

samedi 24 novembre 2007

Suicide collectif

Mes amis, rien ne va plus !
Je ne parle pas pour moi, je parle pour nous; vous, moi, lui, eux, et puis elle là-bas.
J'ai la sale impression que tout le monde va mal, ces derniers temps, ou en tout cas que tout le monde ne va pas bien.
En famille, entre amis, en couple, dans l'aigreur de son célibat, la froideur de ses histoires de fesses; au boulot, en cours, à la maison, dans la rue, les commerces, en société...
Aux infos, aussi, évidemment, pour ne pas changer une équipe qui gagne.
Et globalement dans le bordel dans lequel on patauge tous au quotidien, à notre échelle.

Rien de très nouveau en somme, si ce n'est que j'ai ce sentiment tenace et la sensation de cette sourde menace que la léthargie hivernale s'est décuplée cette année, exponentiellement, et que ça en devient malsain.
L'impression qu'au-delà des lèvres gercées, de la buée sur les vitres, de la nuit qui tombe tôt et de la fatigue physique chronique, on s'enterre tous avec plus ou moins de complaisance et de délectation dans un négativisme fatal, la fatalité du mal-être, et une tension permanente, de tout côté, à tous les niveaux.
Qu'on se plaint, qu'on râle, qu'on pleurniche, mais que ce faisant, on s'abstient de relativiser, de sourire, d'être aimable, avenant, voire gentil, et du coup d'être heureux, une fois de temps en temps; et ça me semble dommage, parce qu'au final ça fait plutôt du bien, d'être heureux une fois de temps en temps.
Se laisser entraîner dans la spirale du pessimisme et de l'aigreur face aux cycles éreintants et redondants du quotidien, au lieu de relever la tête, de respirer, et de se sentir bien, pas angoissé, pas stressé, prêt, en phase et détendu... ne me semble pas la solution adéquate.

Je nous en supplie, je nous sais capables de bien mieux que ça, je nous ai connus plus épanouis que dans ces relents de petitesse d'esprit, cette puanteur de masochisme de saison.
Allez hop hop hop, on met le nez dehors et on positive, sans oublier de se remettre en question si nécessaire !
Des jours meilleurs viendront, qui pourraient tout à fait débarquer plus vite, ça ne tiendrait qu'à nous. On se bouge les fesses !
Je nous en prie, oui, parce que la pendaison de groupe ne me paraît pas des plus funky.

mardi 20 novembre 2007

10.5°C


Jusqu’à maintenant, si je me la jouais à la Florence Foresti le matin, c’était surtout par flemmingite aiguë : « J’ai cours à 8h30, je suis encore dans mon lit à 8h06, tout va bien, je suis laaarge ! »…
Depuis quelques jours, c’est réellement devenu un problème physique.
Le thermomètre affichait 10.5°C dans ma chambre ce matin. Sans mentir !

Forcément, les levers sont difficiles avec une telle température, et la couette chaude est une bénédiction d’où il est difficile de s’extirper.
Certes, notre colocation est du genre écologique, et nous privilégions couvertures et pulls à un chauffage trop élevé, oui, mais là, nous sommes le 19 novembre et il n’y a juste pas de chauffage du tout. Et puis nous sommes à Lille, quand même. Vous voyez le tableau ?
On se pèle les couilles, complètement ! On n’a pas d’eau chaude, non plus. Un délice.

Mais nous faisons face à l’adversité. Nous prévoyons quelques attentats à l’encontre de la propriétaire et de l’agence de merde qui nous loue l’appart (et dont je tairai le nom, par "respect"), aussi incompétentes l’une que l’autre.
Petit coup de chaud au cœur du froid, donc, contre tous ces gens qui se foutent du monde. Je les méprise, je leur chie sur la gueule. Vous mettrez cette vulgarité inhabituelle sur le compte de la température au moment où j’écris (11.3°C pourtant, ça remonte, on tient le bon bout !)

Non mais sans rire, ne vous laissez pas abattre, car nous ne nous laissons pas abattre : non seulement ce problème de chauffe-eau est en principe réglé au moment où vous lisez ces lignes, mais en plus nous sommes-nous dégotés un quatrième coloc’, histoire de tenir le coup !
Vous en saurez plus bientôt, si le froid ne nous a pas consumés d’ici-là.

mardi 13 novembre 2007

Touché !

Je sors du cinéma, l’air est doux, le ciel d’un bleu piquant. J’enfonce mes mains dans les poches du manteau – les deux petits écouteurs blancs ont rejoint mes oreilles…

Ce n’est pas la première fois depuis dix jours : les sons qui envahissent mes tympans se prêtent particulièrement à la situation, au film que je viens de voir, aux pensées qui me traversent, au vide des rues de cette journée fériée, aux feuilles mortes qui jonchent le sol, à l’air doux et au ciel bleu piquant. Quand « l’aléatoire » correspond à ce point à l’environnement du moment, un sourire se dessine sur mes lèvres, et je marche au rythme de la musique, héros d’un film qui passe dans ma tête, enfermé dans une bulle de plaisir d’où je domine le monde, tantôt joyeux, tantôt triste, gai ou mélancolique. Je suis puissant – naïf et ignorant mais puissant, et je me laisse porter en laissant errer mes pensées. Le plaisir de la domination est immense et intense.


Parfois le soir je me surprends à fredonner cette chanson que j’écoutais le matin, et qui est revenue se glisser en moi, doucement, insidieusement.
Parfois le plaisir est partagé, et, alors que la musique s’est arrêtée, l’autre et moi nous surprenons à chanter le même moment d’une même chanson, en même temps.
Parfois je suis transporté à des années-lumière des feuilles mortes, du manteau et de ce trottoir où je marche. Je me laisse envahir, je m’abandonne aux sonorités que je découvre, que je reconnais, honteux ou amusé ; qui se rappellent à moi, de là-bas et d’ailleurs…

Adieu, donc, Mini-Disc qui n’a duré qu’un temps, et adieu, surtout, à ces longs mois de marche silencieuse.
Enfin il m’est acquis, mes doigts glissent sur l’écran, je suis fier et pédant, juste un temps.

Je chante, je danse, je groove, je swinge, je touche, touché par le touch !


jeudi 1 novembre 2007

20/20


A Elisa, Charles, Lulu & JB,

A Alex, Chloé, Ondine, Gaud' et JB,

A Flo, Alex & Mathieu, Henri, Alex et Géraldine, Fred, Gonzague, Charles, FX, Arno & Xi et Yann,

A Alix & Jonathan, Claire, Malo, Sim, Pépée, Greg, Nico, Anne-Ma, François et Angélique & Gabriel & Julien, Marine, Kéké & Elisa, Laure, Oliv', Lorraine et Maud, Jérémy, Tibs, Marine, Gaëlle, Maël, Cam & Martin, Alex, Marjo et Ju,

Aux absents, qui n'ont pas toujours tort,

A Beb & Benja !

Merci !

"Sans vous, je ne serais pas grand chose..."
:)