samedi 31 mai 2008

Bienvenue chez... nous


C'était il y a quatre ans, la première fois qu'on a répondu "s'il vous plaît" à mon "merci" - passées les premières déstabilisations, on s'y est fait.
On a également constaté très rapidement que les conditions climatiques étaient identiques à celles qu'on rencontre à Paris, et on s'est sempiternellement battu depuis pour le rappeler à la masse, tous ces gens qui systématiquement ponctuaient leur analyse de notre situation d'exilés dans le Nord d'un "mais il fait moche quand même..!"
Il a aussi toujours fallu se justifier d'étudier à Lille en étant originaire de région parisienne - tous ces jugements portés par des gens qui ne connaissaient pas la région ont fini par nous lasser, et nous les avons ignorés, sinon méprisés.

On était loin d'une petite comédie ("du pâté") qui allait réunir un tiers des Français devant leur écran.
Oui, il faut être fier que le cinéma hexagonal se porte bien, et ne pas pestiférer contre un film qui est loin d'être le chef-d'œuvre du siècle mais qui, si on y réfléchit, est logiquement l'un des seuls capable d'attirer autant de spectateurs - n'en déplaise aux partisans inconditionnels du cinéma d'art et d'essai, il paraît naturel qu'aucune Palme d'or n'atteigne ce niveau de popularité, et il serait temps d'accepter ce côtoiement pacifique et enrichissant de deux cinémas, l'un plus populaire, l'autre plus exigeant, tous deux capables du pire comme du meilleur.

Refermons cette parenthèse cinématographique : de notre côté, cela fait donc quatre ans qu'on est "fiers d'être ch'tis", d'adoption du moins; parce que la région et ses habitants sont beaux, tout simplement, et qu'on vient d'y passer certaines des plus belles années de notre vie.
Sans que la soirée soit exceptionnelle, il était amusant de se retrouver hier soir au milieu de 60 000 personnes dans les rues de Lille pour fêter Dany Boon et son équipe, le féliciter de son succès et le remercier de sa contribution involontaire à l'amélioration de l'image d'une région qui avait jusque là beaucoup souffert...



"Bravo et merchi", c'était le nom de cette soirée organisée par La Voix du Nord (dont proviennent les photos de ce post).
Quelque part c'est aussi ce que nous autres petits étudiants qui avons apprivoisé le Nord (et que le Nord a apprivoisés) avons envie de dire, alors que nous allons le quitter...

C'est très clair : nous ne repartirons pas sans braire !

jeudi 29 mai 2008

Best of YouTube: 'Pork and Beans' by Weezer

Le groupe rock californien Weezer propose avec son dernier clip un réjouissant pot pourri (en français dans le texte) de détournements des vidéos les plus fameuses de YouTube, des explosions de Menthol dans du Coca à Leave Britney Alone!, en passant par le gros jeune homme qui chantait O-Zone, Daft Punk illustré sur deux mains, Miss South Carolina et quelques autres...


mardi 27 mai 2008

Au travail !

Paresseux de nature, je n'ai jamais fourni d'efforts consistants que lorsque le domaine auquel ils s'appliquaient me passionnait. Le reste du temps, je me suis toujours trouvé partisan du moindre effort. Aussi, quelle n'est pas ma surprise de me retourner sur le semestre qui vient de s'achever, et de constater que je n'ai sans doute jamais autant travaillé scolairement de toute ma vie ! J'en suis tout désarçonné. J'ai beaucoup simulé : dirigeant tour à tour de Ben & Jerry's, Bonduelle, d'une entreprise d'ameublement, de Smart, Renault, Lafuma, d'une entreprise d'électro-ménager et d'une plate-forme téléphonique; représentant de la Chine au Conseil de Sécurité de l'ONU; mes examens ont eux porté sur InBev, premier groupe brassicole mondial, sur un partenariat Apple (via iPod) et Nike, sur de la fiscalité, du droit du travail, la régionalisation des politiques culturelles, le chômage keynésien et l'efficacité économique dans un contexte de mondialisation.

Fort de cette liste qui parle beaucoup pour ne pas dire grand chose, j'ai également brassé du vent et commencé à déballer mon peu de culture générale en vu du grand oral de la semaine prochaine : le droit de mourir, Facebook, Israël, les réformes ou le traité de Lisbonne. Il faut savoir, et pour savoir il faut travailler. Point.

Ce grand oral qui sanctionne quatre années paliennes ("de Sciences Po"), sanctionne aussi toute une époque. Mon esprit ce soir n'est pas particulièrement prédisposé à une nostalgie prématurée, mais force est de constater que l'année prochaine, la dernière année, n'aura rien à voir : trois mois de master 2 (j'ai appris aujourd'hui que j'étais reçu en "Culture et développement", clap clap clap) et six mois de stage "de-fin-d'études-de-pré-embauche".
Je m'y prépare avec un autre stage, dès cet été, de juin à septembre, du côté de Ménilmontant. Il faut ce qu'il faut. Je suis ravi de retrouver Paris pour plus de quinze jours, et ravi de ce stage tout court, qui promet d'être intéressant et formateur et, cerises sur le gâteau, se trouve être rémunéré et offrir deux semaines de "congés payés" début août.
J'anticipe mes week-ends franco-européens et mes vacances américaines !

J'anticipe aussi le vrai-monde-du-travail-des-grands qui se ramène l'année prochaine, si tout va bien et si je ne suis pas tenté par un passage à la Fémis ou assimilé, monde séduisant que j'ai hâte de découvrir, intellectuellement, professionnellement et pécuniairement parlant (aussi, oui !)
J'anticipe la diminution exponentielle de mes futures vacances, dans un premier temps du moins - et mes regrets de péteux de n'avoir pas davantage profité de certains privilèges dont je bénéficie.
Malgré tout, c'est l'impatience qui domine.

Sommairement, j'ai hâte de me lever tôt pour gagner plus - plus de quoi je ne sais pas, mais plus !

dimanche 25 mai 2008

"Ô Cannes, ô Festival !"

Le même rituel frissonnant tous les ans : le bruit d'une allumette qu'on craque, une ampoule qui s'éclaire, et le lyrisme magnifique de cette musique 'so cinéma'... L'heure qui va suivre sera en quelque sorte davantage people et paillettes que purement septième art, et pourtant l'émotion est intacte et préservée à chaque fois. Le must, c'est lorsque le palmarès vous ravit - vous n'avez vu aucun des films en compétition, ou trop peu, pourtant vous avez vos favoris, et ceux que vous n'aimez pas, d'office.

Ce soir, le palmarès m'a ravi : "seulement" le prix du scénar' pour les Dardenne, on est sauvé, ils vont peut-être se calmer - un cinoche italien au top niveau (deux films, deux prix majeurs), ainsi que pour les Turcs, un Benicio-Che qui a vraisemblablement fait l'unanimité, une Deneuve et un Eastwood magistralement honorés (un clin d'oeil à leur co-présidence du jury en 1994 ?) - et une Palme française bien sûr, la première depuis 1987, et pour un film qui semble là aussi avoir fait l'unanimité : la grande unanimité, celle du jury, mais aussi celle du public et des critiques, fait assez rare pour être souligné.
La sélection avait un petit air terne de prime abord - mais finalement on dirait bien que Sean, Natalie, Marjane, Sergio, Alfonso and co s'y sont retrouvés.
Quant à 2008 : année... du cinéma français donc ! Des Oscars, vingt millions d'entrées et une Palme. L'équation du bonheur sur pellicule - je vote pour.
Entre les murs sortira le 15 octobre.

Je bave, je salive, je désire, j'envie ! D'autant plus du fait d'un certain nombre de clins d'oeil que j'ai été assez présomptueux pour considérer à mon égard depuis dix jours... Je crois aux signes. J'ai hâte.
Viva il cinema!







Note de bas de page : j'ai vu Un conte de Noël, et j'ai adoré. Je trouve ce film brillant, de l'écriture à la mise en scène en passant par les comédiens. C'est intelligent, dense, théâtral, émouvant, drôle, terrible, "étourdissant, féroce et amer", désarçonnant... Grandiose !

Je ne développerai pas davantage; j'ai glané d'excellentes critiques sur Allociné...
Une négative, très construite : elle est l'oeuvre de Guy, alias "GSAINTO", et je vous la restitue telle quelle.

Le 23 mai 2008
"Ce Film est choquant pour les raisons suivantes:
1- A l'heure de la campagne anti-tabac, il est inadmissible de voir tous les acteurs avec une cigarette à la bouche, y compris dans les lieux publics du film où l'alcol coule à flot, ce qui n'est pas dans l'air du temps actuel.
2- A part Emmanuelle Devos qui joue remarquablement et qui sourit régulièrement, aucun acteur ne sourit pendant pratiquement 2 heures.
3- Existe t il encore des haines familiales telles que celle exposée dans le film, c'est inconvenant, d'autant plus que c'est le banni qui sauve sa mère.
4- Catherine Deneuve n'a rien à faire dans ce film qui n'a qu'un seul intérêt, c'est de voir de belles images du Nord et de cette maison.

5- Voir des enfants apporter un petit déjeuner au lit à leur mère qui couche avec son beau frère m'a très choqué et cet avis est le même pour les 7 personnes qui étaient avec moi hier soir au cinéma à Lyon.
Dernier conseil, ce film n'est pas à voir ni à recommander.
Guy"


Je lui préférerai celle de "ngmichel", positive, concise et plus juste à mon sens : le mot de la fin, en quelque sorte...

Le 22 mai 2008
"Un festival d'intelligence et de beauté ! Une fête de l'esprit, pour tous ceux qui croient encore que la vie a un sens et que l'art peut féconder. Un film-monde à voir et à revoir, à vivre et à cuver, longtemps, longtemps."