Ju Bi-lé
Lundi soir dernier je m'étais endormi vraiment tôt, complètement épuisé, déjà, par mon nouveau boulot tout frais.
Et puis hop, un moustique, vous savez, celui qui vient vous ronronner doucement à l'oreille.
Et puis hop, crise d'angoisse. Une bien belle - je n'ai pas fait semblant.
Le moustique n'est pas la cause de la crise d'angoisse; le moustique est responsable de mes yeux grand ouverts à fixer le plafond, et de mon impossibilité à me rendormir. De là, pensées noires et sombres pensées...
Tout s'est télescopé, ça n'était pas très joli à voir. Le nouveau job bien trop stressant et intense que j'allais être incapable de bien faire, tous ces gens que je n'aurais jamais le temps de revoir avant mon départ, ce mémoire que je ne terminerais jamais dans les délais, ma non obtention de diplôme, et New York qui s'étiolait et dont je ne profiterais plus. Jamais.
J'avais mis le paquet : palpitations, larmes, oppressement, la mort pour tout le monde... Une catastrophe !
Le lendemain matin tout allait mieux.
Ce lundi soir, une semaine après, c'est terminé, je ne suis plus étudiant. Pas encore diplômé mais le mémoire est bouclé, et même bâclé je sais que j'aurai mon précieux sésame pour la vie adulte.
Je me goinfre de New York à chaque instant, plus par les yeux et de diffuses sensations, mais c'est toujours ça de pris. J'y case quelques amis.
Et je prends mon rythme de croisière pour ce job le plus stressant et le plus excitant, très probablement, de ma courte carrière.
De là à dire que tout va bien il n'y a qu'un pas. Que je franchis. Allègrement.
Je savoure ces petites coïncidences de la vie... Très présentes autour de ces trois ultimes semaines new-yorkaises. Un écrivain qu'elle invite, et hop, le soir où je vais la chercher à l'aéroport je m'assieds dans le métro en face d'une jeune fille qui lit un bouquin de cet écrivain. J'attends l'avion et hop surgit dans le terminal une ancienne amie du lycée pas vue depuis cinq ans.
Et je termine New York à Brooklyn. A BAM. Oui, "BAM".
"BAM", et c'est en plus là que tout a commencé, un mois après mon arrivée, en mars dernier. Une folle semaine de sorties, annonciatrice des sept mois de bonheur qui ne manqueraient pas de suivre.
Je les chéris, ces petits signes qui ne disent rien mais encouragent tellement. Pour tout un tas de raisons, un certain vendredi soir de novembre dernier a eu une forte portée, dont je ne soupçonnais alors pas qu'elle atteindrait toute l'année qui suivrait. Ce soir-là, j'ai rencontré deux garçons qui sortaient du Théâtre de la Ville. Ils venaient de voir un spectacle. Celui-là même sur lequel je travaille en ce moment, ici, à New York. Juste avant de rentrer à Paris.
Je ne mentionne même pas les histoires maternelles de genou !
Mes envies d'avenir explosent, des désirs artistiques renaissent, je me love dans le cocon bienveillant du vieux théâtre de Peter Brook. Un grand air de Bouffes-du-Nord qui n'est pas pour me déplaire - pléonasme.
L'art resurgit, une certaine forme de reconnaissance est appréciée à sa juste valeur, le monde est petit et les contacts se cultivent, au même titre que les amis sont aimés.
Sur scène, un couple répète, un couple naît, se fait, se défait, s'embrasse et nous embrase. Tout s'imbrique avec moult délices.
Les mouvements, les couleurs, la musique. Les aimants. Tout est possible.
Demain, partons loin.
Et vous, dansez maintenant !
3 commentaires:
Il y a de belles photos sur le blog :)
Ca va toi ?
#Raph#
Il est où le bouton " J'aime " ?
clap clap clap ! j'aime beaucoup.
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