C'est fou comme Paris imprime mes souvenirs. Plus que n'importe où ailleurs, je me surprends à associer un coin de rue, un pont ou un parc à des images de promenade, des odeurs et des discussions. Voire à des sensations, parfois teintées de mélancolie. Paris et moi, ça fait longtemps - et pas longtemps à la fois. J'ai hâte de vivre une relation qui dure avec elle. Pour ce faire, j'ai aujourd'hui repéré mon futur nid dans la capitale. Un peu d'Orléans, une goutte de Le Regrattier, et une fenêtre - une ouverture sur le Panthéon, la Tour Eiffel et le chevet de Notre-Dame. Rien que ça (dans ses rêves, ma petite entreprise ne connaît pas la crise.) Derrière moi, le Nord que je connais si bien, devant moi le Sud que je découvre peu à peu - et moi entre deux ports. Le soleil depuis l'après-midi jusqu'à la fin de journée, quand il décline Rive-Gauche; la Seine. Un calme îlot au coeur de la cité.
Tout à l'heure, assis sur un banc en pierre face audit astre froid d'hiver, c'est une fois n'est pas coutume avec raison que je méditais. La passion me fatigue un peu depuis quelque temps. M'apporte beaucoup de plaisirs certes, mais m'éreinte physiquement, oui, de manière cyclique et pénible. Je ne nie rien de ce que je ressens, j'essaie juste de le tempérer, et sans prétendre à la facilité dans cette noble cause, je brouille un peu plus les pistes pour couvrir mes arrières (pas trop longtemps j'espère.) Disons que j'ai relativement peu le choix de la voie ("C'est par où ?"), mais que je reste malgré ça pantelant au bord du chemin. Hasard et retard ne font pas bon ménage ! Ou me laissent juste hagard.
J'ai en fait simplement terminé en me demandant dans quel sens et avec quelle force l'eau coulerait sous les ponts les prochaines semaines, les prochains mois, et plus si affinité. Je travaille ma patience, j'aiguise ma douceur. Comme tu le dis, Paris, je vivrai pour te voir.
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