jeudi 22 janvier 2009

Trois fois rien

J'ai eu l'occasion de me rendre compte à plusieurs reprises récemment combien les pénitences administratives pouvaient influer sur votre moral pour peu que celui-ci soit aléatoirement vaillant. J'ai envoyé hier mon dossier d'inscription à the école de cinéma qu'il me ferait fort plaisir d'intégrer à la rentrée prochaine - autant dire un pli d'une importance très importante. C'est sous le joug du soulagement que je rends compte de ces événements ce soir, le gentil site de la poste m'ayant aimablement fait savoir que ledit pli avait été remis. Mais ça n'était pas gagné... J'ai eu le malheur de m'arrêter dans une "Boutique La Poste" - institution que je vous sommerai de fuir à l'avenir. Le "gentil vendeur" étant là pour faire du pur chiffre (la poste déjà privatisée ?), il vous propose un porte-clef électronique pouvant contenir quatre vingt photos, oui Madame, pour la modique somme de dix-huit euros, pendant que vous collez péniblement vos dix timbres avec votre langue car le "gentil vendeur" n'a pas de machine à affranchir. Il vous proposera ensuite une enveloppe toute prête pour l'envoi en recommandé avec accusé de réception, vous lui ferez remarquer qu'elle est limitée à vingt grammes et que votre dossier est un tantinet plus lourd, il vous rétorquera avec le sourire (toujours !) qu'il envoie "tous les jours" des plis en recommandé bien plus lourds et que "ça passe". Vous ne vous énerverez que très légèrement, et ayant déjà payé depuis belle lurette vous résignerez en croisant simplement les doigts pour que Saint-Postier vous entende.


La révolte, Luigi Russolo, 1911 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)


Les noces rebelles est l'une des traductions de titres de films les plus pourries qu'il m'ait été donné de voir récemment - nous nommerons donc l'objet filmique concerné par son titre anglophone, Revolutionary Road. Pour dire qu'avec une classe classique toute moderne, Sam Mendes livre une peinture jusqu'au-boutiste d'un couple américain des années cinquante, qui pourrait être un couple d'aujourd'hui, et qui s'aime et se déchire, empêtré dans la résignation de ce qui est tout en étant excité par ce qui pourrait être. La raison number one d'aller voir ce film s'appelle Kate Winslet, la raison number two Leonardo DiCaprio - ils sont époustouflants, encore plus que d'habitude. On a l'étrange sensation que si Rose et Jack avaient pu vieillir ensemble, ç'aurait donné ça. Et "ça" fait froid dans le dos.

Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, Otto Dix, 1926 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)


Hier soir le ciel était très dégagé, la nuit d'encre, les étoiles se détachaient parfaitement. Je suis resté un long moment dans le froid et l'obscurité du jardin familial, la tête en l'air, les yeux plongés dans le cosmos. C'est simple comme tout, mais qu'est-ce que ça fait du bien.

Etats d'âme : Ceux qui restent, Umberto Boccioni, 1911 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)

1 commentaire:

Lucie a dit…

C'est beau tout ça, moi aussi j'adore regarder les étoiles, je pourrais y rester des heures...En tous cas je prie avec toi Saint-Laposte ;)
Je t'embrasse fort, et si je ne te revois pas avant ton départ (je suis là ce WE de ce soir à mardi aprem' peut être qu'on trouvera l'occaz de se voir) je te souhaite un bon départ lol
A bientôôôôt ! ;)