lundi 23 mars 2009

New Gay York : proche de l'Ohio

Il y a donc eu cette folle semaine new-yorkaise du cinéma français. Un excellent prétexte pour sortir bien au-delà du raisonnable, flanqué de nouveaux amis assez exceptionnels, avec lesquels nous formions une joyeuse troupe de drilles un peu fous - un peu folles pardon... Je vous les initialise : B., I., J.-M., puis A., W., M., A., S., B., etc. Le trio improbable, le trio infernal, c'était vraiment B., I. et moi-même - ces trois-là je vous jure... Mais une fois qu'on les a rencontrés, A. et W. n'étaient pas mal non plus.


Bref ! Un dimanche soir à Brooklyn, que fait votre boss bourré à une soirée boulot ? Il vous propose de sortir plus en avant dans la nuit noire new-yorkaise. Et il vous emmène avec vos nouveaux accolytes sus-initialisés au Maritime Hotel. A Hiro plus précisément, soirée gay aux relents nippons (c'est là qu'a été tournée la fameuse scène de boucherie à la fin du premier volume de Tarantino's Kill Bill, vous situez ?) Le lieu est impressionnant, la musique excellente et les garçons beaux dans toute leur diversité : il y en a pour tous les goûts, et cette grande décomplexion permet à B. de danser sur le podium avec le go-go officiel, et à votre serviteur de se faire dragouiller par un cliché bodybuildé bien de chez l'Oncle Sam.

Le mardi soir, vous vous dites que la semaine est déjà bien entamée et vous résistez bien peu aux sirènes de la nuit - vous vous rendez à la mythique soirée Beige @ B-Bar. Les gens terminent leur dîner lorsque vous arrivez, vous êtes sceptique, et puis peu à peu l'ambiance devient intéressante - les rencontres se font très facilement, et c'est plutôt de l'ordre de la discussion passionnée que de la danse endiablée - et c'est très bien comme ça. Surtout lorsque le gai bloggeur star Michael Musto offre des verres à toute votre joyeuse troupe.

Mercredi, au point où vous en êtes, vous ne considérez pas le fait de tout faire gicler à Splash (haha) comme un problème. Là, l'atmosphère et les mâles sont bien moins intéressants, mais la musique est bonne, et quand la musique est bonne...

Le jeudi vous jurez que jamais au grand jamais vous ne sortirez. C'est donc tout naturellement que vous vous retrouvez au G Lounge, puis à Barracuda. Le premier ne vous plaît pas : les trentenaires snobinards bodybuildés torse poils ne sont pas assez friendly pour vous plaire - ils sont même puants. En revanche, la foule du second, incluant un petit vieux de quatre vingt ans tout de cuir vêtu, ainsi que la musique et le drag-queen show, vous séduisent promptement.
Et puis vers les quatre heures, alors que le bar se vide, votre cher ami américain A. décide de parler à un bellâtre en se faisant passer pour Français. Le bellâtre n'y voit que du feu, A. se débrouillant plutôt bien dans la langue de Molière. "I'm an actor you know", lance bellâtre, bien plus haut que son postérieur, nous apparaissant tout de suite moins sympathique et correspondant davantage à la foule haïe du G Lounge pré-cité. Par un stratagème que votre serviteur a oublié dans son verre ce soir-là, il finit par se rendre compte du subterfuge, et de cette amusante blagounette d'adolescents. Non, A. n'est pas Français, la belle affaire ! Oui mais voilà, ça ne plaît pas du tout au bellâtre cette histoire-là, mais alors pas du tout. Nous sommes assez surpris de sa réaction méprisante excessive. "How dare you lie to me??"
Haha, ben voyons. C'est qu'il n'en démord pas. Je me moque gentiment de lui ("Oh sorry it's so bad to lie, we shouldn't laugh about it, how stupid we are..."), ça ne fait évidemment qu'aggraver les choses. Bellâtre se fait agressif, presque menaçant. Tout cela me fait vraiment rire, je ne suis pas énervé le moins du monde - je lui dis donc très posément que "I think you are the worst person I've ever met in this country!" - bon ok j'ai un peu bu, ça n'aide pas à faire dans la subtilité. C'est le feu d'artifice, un vrai bouquet final : "Who do you think you are? You don't have a green card? Then go back to your fucking country you piece of shit, you're just trash!!!" C'était vraiment charmant, qu'est-ce que j'ai ri ! Son ami n'a rien compris, et certainement pas pourquoi Tyler éait dans cet état. Oui, Tyler, le petit nom du bellâtre - c'est A. qui a fait le rapprochement le lendemain. Le bellâtre, c'est lui, une star de la télé-réalité américaine (The Real World Key West) :




Vendredi, il nous a fallu nous remettre de nos émotions : direction Mr. Black, énorme club qui accueillait ce soir-là un fameux rappeur gay dont j'ai oublié le doux patronyme - mais surtout Amanda Lepore, véritable icône transsexuelle américaine, célèbre pour être la muse de David LaChapelle.
(B. et moi avions déjà étrenné Mr. Black quinze jours auparavant, lors d'une mémorable soirée qui nous avait conduits jusqu'à Escuelita - club gay spécial blacks et latinos, où vous vous sentez un peu tâche avec votre peau transparente et où vous lorgnez sur un nombre incalculable de mecs magnifiques dont vous n'imagineriez JAMAIS qu'ils puissent être homos en les croisant dans la rue, see what I mean?)



Samedi est arrivé, et avec lui l'escapade à Williamsburg, quartier hipster (bobo branché) de Brooklyn. Direction Sugarland, fort sympathique bar-boîte dans un vieux hangar désaffecté, et à la très bonne programmation musicale. C'est aussi un endroit où le barman vous demande de le galocher pour vous donner votre verre d'eau. Soit.

Et la semaine s'est conclue là-dessus, une folle semaine de folles donc, le tour de la New York Gay Scene en sept nuits. Une joyeuse troupe et des expériences intéressantes ! Quite unforgettable surtout, comme dirait l'autre. En fait, clubber crée des liens, tout à fait.
Egalement, un état physique proche du délabrement avancé pour m'être levé chaque jour à huit heures et être allé vaillamment travailler. Le relâchement la semaine suivante a été particulièrement douloureux. "J'suis dans un état..."
Cette ville se laisse donc apprivoiser - à refaire, pour sûr.
Please come visit me, I know where to go.

2 commentaires:

Alex a dit…

OMG! c'est bien Amanda Lepore! pff et dire que moi j'ai vu 0 stars là bas...

Anonyme a dit…

le nom de ton rappeur est Cazwell!