vendredi 29 juin 2007

Peur d'être fier ?

Samedi, c’est la Gay Pr- pardon la « Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans », de son vrai nouveau nom.
C’est noté dans mon agenda, I’ll be there ^^

La Gay Pride, côté musique, chars, et grosse fiesta, c’est le top ! Je ne me base que sur une expérience toulousaine particulière, mais suis sûr que la démultiplication parisienne de ce week-end vaudra son pesant de cacahuètes.

Pourtant, pendant longtemps j’ai fait partie des gens qui dénonçaient cette forme de « communautarisme », pour grossir le trait. Je ne voyais pas pourquoi il fallait être fier de sa sexualité, du moment qu’on vivait bien avec. Têtu, Pink TV ("ça veut dire que toutes les autres chaînes sont hétéros ?", dixit un lecteur de Télérama), « le milieu », ces boîtes et ces bars étiquetés « gays »… Beurk, je méprisais tout ça. Quel besoin de spécifier les choses à ce point ?! Qu’est-ce que les préférences sexuelles changent dans notre rapport aux autres, notre rapport au monde ? (Oh, la belle phrase !)
J’ai une majorité d’amis hétéros, merci pour eux, et je n’ai choisi aucun de mes amis en général selon leur sexualité, heureusement pour moi.
Alors défiler « entre pédés », avec une plume rose dans le cul, non merci.
Bref, pendant longtemps j’ai fait mon ado rebelle, qui croit tout savoir mieux que quiconque, qui fait le fier à sa manière et qui méprise, on l’aura compris, ce fameux « communautarisme ».

Jusqu’au jour où j’ai réalisé deux choses essentielles : ce « communautarisme » se révélait nécessaire, absolument essentiel, à l’obtention progressive de droits fondamentaux. Cette discrimination positive que j’abhorre, elle est malheureusement devenue indispensable pour accéder à des situations égalitaires (et à ce niveau-là je ne parle pas que des homos).
J’ai aussi (surtout) compris que ce mépris que je portais audit communautarisme, ne traduisait qu’une terreur indicible d’aller vers lui. J’étais follement attiré (c’est le cas de le dire) par Têtu, "le milieu", la Gay Pride et Cie – mais je ne m’assumais certainement pas assez pour le clamer haut et fort et faire le pas qui m’y conduirait. Ainsi, mieux valait le détester que reconnaître cette faiblesse qui consistait à ne pas s’assumer.

J’ai donc passé beaucoup de temps à critiquer par principe un milieu que je ne connaissais pas, ce qui est malheureusement le cas de beaucoup de monde, avant de grandir juste ce qu’il fallait pour enfin être honnête et en accord avec moi-même.

Résultat, maintenant, je m’énerve, tout empli de cette fougue propre à la jeunesse qui consiste à être révolté ou indigné à à peu près tout instant. (Ou à être blasé. Mais je m’égare…)
Samedi, revendiquons donc, pour tout ce chemin qu'il reste à parcourir vers l'égalité.
Amusons-nous, surtout :o)

Je n'ai pas prévu de venir avec ma plume, mais ça va être l'éclate totale.
Fièrement !

jeudi 28 juin 2007

« Je vais essayer une nouvelle fois, merci. »

« C’est pas la peine de gueuler comme ça ! Y a vraiment des gens trop cons des fois !! »

Ambiance électrique sur la ligne 9 ce matin…
Quelle idée de faire un malaise, aussi. Quinze minutes d’arrêt du métro et c’est tout Paris qui se retrouve sur les quais. A 8h55 tu m’étonnes !
Du coup, quand le trafic a repris, on ne distinguait plus les murs de la station.
Le hic, c’est que cette dense foule s’était agglutinée de la même manière à chacune des stations suivantes. Logique.
Tout cela a commencé à devenir problématique quand on s’est rendu compte que personne ne descendait, mais que cinquante personnes voulaient monter à chaque porte.
Là, cette « dense foule » est devenue quelque peu effrayante. La rame s’inclinait démesurément vers le quai sous les tentatives d’assaut répétées.
Sans compter l’amabilité parisienne et l’état d’esprit de tous à cette charmante heure de la matinée.
Ce pauvre conducteur essayait tant bien que mal de fermer ses portes et devait s’y reprendre à trois fois – « Je vais essayer une nouvelle fois, merci. »
Madame, votre sac n’est pas à l’intérieur de la voiture, ceci peut expliquer cela…
Les esprits s’échauffent. Ça s’insulte gentiment. Ça râle ou ça rigole, selon l’humeur.
Je reconnais que c’est le genre de situation qui me fait doucement marrer, quand je n’ai pas d’impératif. Observer les réactions des gens, leurs regards assassins et autres coups de coudes bien placés. Ceux qui s’agrippent désespérément à leur barre de fer, et ceux qui n’ont qu’une main à l’intérieur de la rame quand les portes se ferment, mais qui y croient encore.
Tassé au beau milieu de la voiture, je n’ai pas eu ce genre de problème.
C’est quand il a fallu sortir, que j’ai beaucoup moins ri.

mardi 26 juin 2007

Toiles empêtrées

A l’intérieur, un pétard mouillé, ou comment faire très gore mais gâcher un bon pitch de départ par un mauvais scénario – alors que sur le Boulevard de la mort les promesses sont toujours tenues, 2 mois et demi après la première vision. Jouissif, c’est le mot. Le film inutile de l’année s’appelle bel et bien pour le moment Ocean’s 13, tandis que Shrek le troisième n’est pas si décevant que ça. Fragile(s) est une agréable surprise aigre-douce, juste un poil trop longue.
Dans le lot, les toiles manquent quand même cruellement d’originalité ces temps-ci.
Le mot d’ordre, s’abreuver des Chansons d’amour pendant qu’il en est encore temps, sans oublier de passer par Persepolis dès ce mercredi.
« Avé moi ! »


samedi 23 juin 2007

Street Tempo

Et voilà, c'est l'été !
Un peu difficile de s'en convaincre depuis deux jours, mais au moins la pluie nous aura épargnés jeudi soir, alors que le tout Paris était dans la rue, à s'égosiller, taper, crier, chanter, hurler, rythmer, danser, se trémousser ou encore boire.
Pour nous, tout a commencé à République, pour peu de temps, avant que nous ne rejoignions Rambuteau par Temple, Turbigo, Bailly et Beaubourg. Johnny était au café du coin.
Des pâtes à l'angle de Saint-Denis, la crainte des foudres célestes, et puis, rassurés, nous nous faisons offrir une glace à la hauteur de Pompidou où, sur la place, la capoeira nous excite avant de céder la place à une trépidante et très prenante batucada népalaise qui n'en est pas une (ni batucada, ni népalaise) - nous filons ensuite par le Renard et Arcole, doublant Notre-Dame en piétinant Jean-Paul II.
C'est à présent l'heure des fins de phrases qui se muent en chansons, pour le plus grand bonheur musical des badauds du parvis. Petit Pont et Montebello, Pont au Double et bis d'Arcole - pause. Non, en fait, après quelques fantasmes de batteries, ce groupe face à la Seine est très mauvais. Préférons-lui le Marais. Soit ! Hôtel de Ville et Rivoli, à babord toute, nous sommes chez les Mauvais Garçons.
A l'angle de la Verrerie, le miracle se produit. Capitaine Flamme est parmi nous. Foule compacte, dense, danse, mouvante et féline, émouvante intrépide. Jouissif. Na na na na na naa nanana nanana - free from desire, tout simplement (ou pas). Pour faire "comme si", nous prenons les Archives, la Sainte Croix de la Bretonnerie, et par le stratagème de Moussy, nous retrouvons exactement au même carrefour, même angle, même musique, même jouissance. It's raining men! Tenons-nous par la main, nous fendons la foule dans l'autre diagonale. Pause. Vodka(s). Première rencontre fortuite de la soirée - nous aurons eu au final une folle propension au croisement d'anciennes connaissances. On tente l'audace - le résultat est rigolo, pas satisfaisant.
C'est ensuite le Roi de Sicile qui nous accueille, pour quelques tubes défenestrés, lancés sur une foule bigarée qui se bagarre (un peu). Seins nus, ça mate, ça frotte. Duval, les Rosiers, Vieille du Temple. Le Marais s'assèche... Nous gagnons Braque.
C'est le début de la fin. La désolation nous prend par surprise, dans ce bar prépubère où nous échouons sans trop de hasard. Le temps d'une réflexion sociologique, et nous quittons les lieux, soudain vieux et fatigués.
Il est encore trop tôt, mais il est déjà tard : le vague gémissement de la musique se fait plus lointain, incertain murmure étouffé par les rumeurs de la ville. Paris a vaincu. Les notes faiblissent. Mais nous continuons à chanter ! Johnny aussi, lorsque nous le recroisons.
Deux heures de traversée nocturne plus tard, nous nous endormons.
Etourdis.

mardi 19 juin 2007

Persepolis


C'était lundi soir aux Halles : l'avant-première de Persepolis, un vrai bijou de cinéma à découvrir le 27 juin.

Le film nous était présenté par les producteurs, les réalisateurs Marjane Satrapi (également auteure de la bande dessinnée d'origine et accessoirement sujet de l'histoire) et Vincent Paronnaud, et les 'voice talents' Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve et Simon Abkarian.
Belle soirée, toute simple, et qui nous a permis de découvrir cette merveille cinématographique.

Oui, pour le coup, j'ai vraiment été séduit de bout en bout : l'animation 2D en noir et blanc est d'une simplicité absolue mais aussi absolument charmante, elle renforce le propos du film de manière convaincante et épurée.
Le propos, c'est l'enfance à Téhéran de Marjane, au milieu des troubles que traverse le pays : la chute du Chah, la guerre avec l'Irak qui a suivi; puis l'exil de la jeune fille à Vienne, son retour en Iran...
Le propos est donc dur, réaliste, ancré dans une réalité historique des plus noires.
Pourtant, le spectateur passe plus de temps à rire qu'à pleurer - il est révolté, indigné, attristé, mais il rit de l'impertinence acérée de la jeune femme, sa grande gueule intelligente et réfléchie lui ayant sans aucun doute permis d'en arriver là où elle est aujourd'hui, et qui est une situation objectivement bien meilleure que la jeunesse qu'elle a vécue.
L'émotion affleure souvent aussi, que ce soit face à la révolution, la guerre, les morts, ou face à l'adolescence de Marjane, lors de ses années autrichiennes, une adolescence aussi simple, difficile et "drôle" que n'importe quelle autre.
C'est cette dimension du film, sa capacité à mêler intimement événements politiques graves et détails classiques d'un quotidien somme toute heureux et filant à 1000 à l'heure, qui fait tout le charme de Persepolis. Tout son charme et toute sa puissance !
Sans oublier la touchante voix de Chiara Mastroianni (Marjane), l'irrésistible gouaille de Danielle Darrieux (la grand-mère dans le film), ou le calme posé des parents, Catherine Deneuve et Simon Abkarian. Ainsi que Gabrielle Lopes, qui prête sa voix à Marjane enfant, avec un naturel confondant.

Vraiment, vraiment, vraiment, courez voir ce film !!
Je sens que je vais me procurer les BD moi...

En attendant, quelques images de la soirée de lundi, ainsi qu'une vidéo, dont on voudra bien me pardonner la piêtre qualité...

Marjane Satrapi

Deneuve et Mastroianni

La grande et belle Catherine


Enfin, quelques images du film :

Institut d'Etudes Pourries

Cela va donc faire trois ans que j’ai intégré l’Institut d’Etudes Politiques de Lille – un des neuf membres de la « famille Sciences-Po(t) ».
On m’a souvent demandé, au vu de mes goûts et mes couleurs, ce que j’étais allé foutre dans cette école.

J’ai toujours répondu la même chose : « à l’époque », quand il m’a fallu choisir une voie post-bac, je rêvais déjà de bosser dans le cinéma – le monde du spectacle, des médias et de la culture au sens large. Mais la seule chose concrète que je me voyais faire, après plusieurs années de théâtre, c’était d’être acteur. On aura l’indulgence de ne pas se moquer d’un rêve de gosse – les rêves sont faits pour être réalisés autant que faire se peut. Mes parents me soutenaient, mais privilégiaient quand même le « aies un diplôme d’abord » de circonstance. Et je dois dire que j’étais d’accord avec eux, ne voulant surtout pas me jeter corps et âmes dans les attrapes-couillons de base que peuvent être les « grands » cours privés parisiens, Florent et consorts, où les trois quarts des « diplômés » se retrouvent instantanément au chômage technique. Attention, loin de moi l’idée de vouloir être une star; il s'agit juste du besoin de pouvoir vivre du théâtre, du cinéma, du jeu de comédien/acteur. Or, la concurrence est rude, la chose peu aisée, et ceux qui « réussissent », au sens financier ou médiatique, ne sont pas souvent les plus talentueux.
Bref, j’étais jeune (16 ans), doux rêveur, et plutôt bien entouré et conseillé. J’ai donc décidé de continuer le théâtre amateur tout en poursuivant de « vraies » études.
Sciences-Po, c’était général comme il me fallait, et avec un semblant de prestige quand même – c’était en tout cas considéré comme de « bonnes » études. Pourquoi pas ? Je tentai le concours, me vautrant à Paris mais réussissant à Lille, plutôt haut la main, ce qui me surprit en premier lieu. Et voilà, c’était parti pour cinq ans…

Aujourd’hui, je ne regrette certainement pas cette orientation, mais je méprise clairement mon école.
D’aucuns diront que je crache dans la soupe, et ils n’auront pas tort, mais il n’empêche qu’il y a beaucoup à redire sur les IEP, et surtout une grande nécessité de démythifier leurs cursus, et ainsi éviter dans la mesure du possible que les générations futures se plantent dans leurs études comme nous nous sommes plantés, aveuglés par le sainte lumière palienne (nous sommes des « paliens », c’est notre nom…)
Car c’est bien le problème, je ne suis pas le seul à me plaindre, loin de là – il ne saurait s’agir d’une erreur ponctuelle d’orientation, non. La déception est relativement généralisée, et le mépris pour un certain mode de pensée étiqueté « palien », une administration pitoyable, un « jepèteplushautquemonculisme » pathétique et injustifié ou un environnement d’enseignement globalement risible, se répandent comme une traînée de poudre.
J'ai peut-être acquis une vision globale du monde, mais à trop grands renforts de branlette intellectuelle, et je suis bien incapable aujourd'hui d'approfondir la majorité des sujets que je suis censé maîtriser en surface. C'est très impressionnant à l'apéro, mais quand on arrive au dessert il n'y a plus personne pour argumenter, étayer, renchérir ou contredire. Triste.
Ce qui me pousse à écrire cet article là, maintenant, c'est d'avoir appris que le master sur lequel je lorgnais en 5ème année ("Management des projets culturels") et qui était grosso modo la seule raison pour laquelle j'avais choisi la filière "Economie & Finance" (où on ne fait ni économie ni finance) ...a été supprimé. Fabuleux !
Ce qui me renvoie aux fondements d'une communication intra-école complètement foirée de bout en bout : l'administration dans toute sa splendeur (bien qu'à ce niveau-là je crois qu'on peut généraliser au-delà de l'IEP). Rappelons-nous le cas de deux de mes amis, l'an dernier : l'un était à deux semaines de son départ en Inde pour son année à l'étranger, avion et logement payés, lorsqu'on lui annonça la bouche en coeur que son dossier avait été mal traité et que, malheureusement, il lui faudrait considérer une autre destination. Le second devait aller au Canada anglophone, mais il s'est avéré que l'université qu'on lui avait présentée ne bénéficiait finalement pas d'accords avec l'IEP. Direction Montréal.
Certes, certes, certes, Montréal a plu à Thibaud, et Kevin a profité de Milan, mais ça n'a rien à voir avec leurs choix initiaux, et ça reste du beau foutage de gueule. Et accessoirement les deux exemples les plus probants parmi toute une série de bourdes administratives, au quotidien, dans quelque domaine que ce soit. Et cette façon qu'ils ont de nous prendre de haut, détestable, tout simplement abjecte... Point d'excuses.
Mentionner ces problèmes, c'est quand même reconnaître cet avantage à la filière IEP : l'année à l'étranger, le saint des saints. Là, pour le coup, après celle que j'ai vécue, je ne peux qu'opiner du chef, applaudir à quatre mains et approuver de A à Z. Mais ça ne fait pas tout, reconnaissons-le.
Les cours sont de plus en plus généraux et vides, lus (oui, lus) par des pseudo-énarques terriblement imbus d'eux-mêmes, la vie associative est méprisée, l'administration handicapée (j'en ai déjà parlé peut-être ?)

J'y vais sans doute beaucoup trop fort. Mais je me sais si peu seul à penser de cette manière, que c'en est encourageant (ou plutôt désespérant !)
Je ne vais pas m'arrêter. J'y suis entré, j'ai bien l'intention d'en sortir diplômé.
J'envie juste un peu plus mes quelques amis qui ont l'air dans leur élément dans les études qu'ils ont choisies, qui en littérature, qui en architecture...
Mais je ne les envie pas trop non plus, on a toujours le choix des chemins qu'on emprunte, j'ai choisi le mien, sans regrets.
Il va falloir gérer l'année prochaine, ponctuée de deux rapports de stages, un mémoire, les partiels usuels, et le grand oral de la fin, qui ne s'apparente ni plus ni moins qu'à un vaste questionnement sur toutes les connaissances acquises depuis la naissance, grosso merdo.
Avoir cette masse de travail, on ne va pas s'en plaindre, "travailler c'est bon pour la santé" - c'est juste dommage de n'être pas davantage intéressé par ses propres études (et aussi complètement paradoxal quand on pense aux dix heures de cours hebdomadaires auxquelles nous étions habitués pour les deux premières années. Fabuleuse gestion du cursus et des emplois du temps.)

Donc, non, vraiment, je continue, sans aucun regret, de par les gens rencontrés, la vie étudiante menée, l'année à l'étranger. Zéro regret, un peu d'amertume, beaucoup d'énervement.
Dans deux ans, c'est terminé, que ferai-je ? Nous verrons - le cinéma est toujours là, il attend (même s'il me déçoit ces jours-ci - pour mieux me resurprendre ensuite ?? J'y reviendrai...)

Je suis toujours jeune, doux rêveur, bien entouré, bien conseillé.
L'avenir me sourit, radieux.
Que demande le peuple ?

Accident du travail

Aujourd’hui, j’ai été professionnellement en contact avec un ami proche d’un célèbre réalisateur anglais, dont le dernier film intéresse un festival en Inde.
Bref, là n’est pas la question.
Comme je suis un stagiaire compétent, efficace, rapide, précis, j’en passe et des meilleures, j’ai pu aider ce Monsieur dans sa requête.
En guise de remerciement, un mail de sa part m’invitant aux dîners « open » qu’il organise tous les dimanches soirs dans sa résidence parisienne.
Génial ! Ce mec doit être important dans le milieu du film. Enfin, je vais réintégrer les cercles VIP très fermés qui ont jalonné mon parcours californien et me manquent tellement dans mon retour à Paris ! Enfin, je vais pouvoir poursuivre mon élaboration de réseau, mon networking sauvage, peaufiner mon star appeal…
Tiens !? Il faut confirmer sa présence au dîner sur son site web ? Soit.
Tiens !? Nous découvrons sur ledit site que ce Monsieur a créé un journal sur la liberté sexuelle (Suck), a fondé le Wet Dream Film Festival (...) à Amsterdam, qu’il enseigne « sexual politics » à l'université, et surtout qu’il mentionne à maintes reprises ses « lovers » éparpillés partout dans le monde. Il a 74 ans. Soit...
Tiens !? Dimanche c’est la Fête du Cinéma, aussi.

Une certaine idée de la classe (2)

C. : - J'ai trop envie de passer le Nouvel An à Madrid, avec les raisins et tout et tout...
A. : - Y en a qui meurent chaque année, avec les raisins !
C. : - Pas moi. J'ai l'habitude d'avaler.

lundi 18 juin 2007

Fêtes en tout genre


Alors que les plans s'échaffaudent pour jeudi soir et le passage à l'été en musique (et sous la pluie ?), d'autres échéances réjouissantes pointent le bout de leur nez... (Toutes plus glamour que les récentes fêtes des mères/pères et autres célébrations électorales, soit dit en passant.)
En attendant la Gay Pride du 30 juin (après avoir raté celle de Toulouse ce week-end, contrairement à l'année dernière où nous avions été au rendez-vous malgré nous...), c'est la Fête du Cinéma qui s'est rappelée à mon bon souvenir ce matin. De manière tout à fait agréable, puisque j'avais complètement zappé que c'était déjà le week-end prochain ! Et comme j'ai une fâcheuse tendance à ne pas vraiment en profiter chaque année, pour causes d'exams en général (...), j'ai décidé que celle-ci se ferait avec moi.
J'adore me faire un marathon de films, en voir cinq dans la journée, seul et accompagné - ça ne me pose aucun problème - il y a ceux qu'on a ratés, ceux qu'on veut revoir, et ceux qu'on ne serait jamais allé voir mais qui semblent tout de suite plus attrayants à 2€ la place, et qui bénéficieront par la suite, dans les soirées mondaines, de l'excuse "c'était pendant la Fête du Cinéma !"
Petit exemple de mon programme 2007 : Shrek 3 que je n'ai toujours pas vu, A l'intérieur que je veux voir, Les chansons d'amour que je veux revoir, Ocean's Thirteen que je ne serais pas allé voir... et les mauvaises et bonnes surprises usuelles.

En revanche, bande-annonce 2007 décevante à mon goût, et ce malgré le sexy Michaël Cohen et la jolie Zoé Félix :

dimanche 17 juin 2007

Fièvre toulousaine



Rien de tel que trente heures dans le Sud-Ouest pour s'assurer un week-end (bref mais) réussi ! J'en connais un qui pourrait m'avoir payé pour que j'écrive des choses pareilles, et pourtant c'est très sincère, j'en veux pour preuve les deux jours qui viennent de s'écouler.
Le "un" en question, c'est Béb', à qui nous avons, Malo, Kevin et moi souhaité ses 21 ans de fort belle manière (c'est très objectif) en le gratifiant d'une descente surprise toulousaine... Grâce à Pauline, sa soeur, nous avons subrepticement débarqué le samedi midi alors que le garçon ne s'y attendait évidemment pas. Si l'on rajoute que nous ne nous étions pas vus pour certains d'entre nous depuis presque un an, je crois qu'on comprend facilement pourquoi l'anniversaire fut réussi !
On passera sur les quelques aléas avionesques de mon côté (les gens ont vraiment de drôles d'idées, descendre à Toulouse un vendredi soir...), ainsi que sur les rendez-vous manqués (mais juste reportés !) pour se concentrer sur la température (27°C), le soleil (qui nous avait oubliés l'année dernière), les (re)rencontres (sympathiques Erasmus, belle Anne et gentil François) mais surtout les retrouvailles, intenses comme il se doit !!
Et l'on terminera sur une nuit grisante, alcoolisée, mikaisée (encore et toujours - et en plus le compère est en concert à Paris le 10 octobre, Lille le11 et Toulouse le 16, hallelujah !); nuit faite de jeux en tout genre (et vivent les bittonnieaux rwandais, les papillons analphabêtes, et autre Childéric à l'hépatite B) et de pérégrinations nocturnes ("c'est beau une ville la nuit"), à la recherche du lieu de débauche qui pouvait accueillir nos déhanchés démangeants. On oublie Le bar basque, on est déçu par La couleur de la culotte, et alors que nous misons tous nos ultimes espoirs sur Le Shanghai, ce n'est que pour découvrir la boîte dite gay la plus glauque, beauf et bôf jamais fréquentée - et si peu gay ! C'est bien la peine...
Finalement, ça ne montre qu'une chose : des bars qui craignent, ça peut être la garantie d'une soirée terriblement réussie.
Quant au week-end...


jeudi 14 juin 2007

Obviously

A l'instant où j'ai posté l'article précédent, il s'est mis à pleuvoir.

Evidemment.

Cet été si parisien


Une fois n’est pas coutume, je m’apprête à passer un été intégralement parisien. J’ai toujours eu cette chance (je sais que c’en est une par rapport à beaucoup de monde) de passer les précédents à vadrouiller en dehors de la capitale, et même assez souvent autour du globe. Jusqu’à l’année dernière où mon été fut même californien de bout en bout et point du tout panaméen.
Pour cette mouture 2007, je me réjouis, oui oui oui !
De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais le choix, j’ai signé dans le pâté pour jusque mi-septembre (et mi-septembre c’est aussi la reprise de mes cours ; j’adore me prendre pour un grand travailleur, ce que je ne suis pas, et laisser croire que je n’ai pas eu de vacances depuis plus d’un an et que je n’en aurai pas avant presque autant de temps ! Ce qui est quasiment la vérité vraie d’ailleurs :o) Los Angeles ce n’était pas du tout des vacances…)
Parce que oui, ces cinq mois à Paris que je suis en train de vivre sont quand même guidés par une absence totale de vacances, il faut le préciser. Mais ne crachons pas dans la soupe, j’ai accepté le job en connaissance de cause – ce serait comme râler de n’être pas rémunéré au Consulat de France de Los Angeles : un comble, puisque là aussi nous connaissions cette donnée du problème dès le départ… (Aïe quand même, au passage)
Bref, je me réjouis de la vie parisienne retrouvée et de tous les charmes dont elle se pare pour les « beaux jours » (façon de parler bien sûr, la météo reste très incertaine). Grâce à un pâté allégé (c’est déjà le cas en fait, aïe bis), je me dorerai au soleil, je badinerai en terrasse, je dormirai dans les parcs, je profiterai des festivals, concerts et autres théâtres et cinémas quand il s’agira de se rafraîchir par la clim’ – ou je me laisserai tremper par les orages carnassiers de l’été ; je transpirerai en soirées diverses, avec une préférence pour les dancefloors retrouvés, je ferai des rencontres sympathiques (là aussi c’est déjà commencé), des retrouvailles émouvantes et des découvertes découvrantes ; je tâcherai de me culturer un peu, de me déchéancer de temps à autre et en tous les cas d’apprécier au maximum. Je ne me fais pas trop de souci en fait...
J’aime beaucoup l’idée que la capitale se vide, que le temps ralentit, que les journées se font plus longues et plus calmes, et en même temps que les délices passent à une vitesse folle.
Egalement en ligne de mire, je ne vous le cache pas, les trois semaines de vacances de la petite famille, au cours desquelles ma charmante maison (banlieusarde mais néanmoins tout à fait charmante, si si) sera le théâtre de non moins charmants soirées et week-ends.
A quelques jours de la date fatidique officielle, ce programme estival n’est pas pour me déplaire !
Je vous tiens au courant, bien sûr.
L’été sera moite, l’été sera frais – vivement !

mardi 12 juin 2007

Des oubliées à 99 francs

Petit récapitulatif des derniers films que j'ai vus.


On commence par une grosse déception, devant l'Après lui de Gaël Morel. Dire que j'attendais beaucoup de ce film serait un euphémisme. Pour faire simple, Deneuve et Bouchez ont beau être au top et la musique fort belle, on s'agace vite devant des mouvements de caméra sans justification, des seconds rôles tous plus décevants les uns que les autres, et surtout le peu d'émotion(s) que nous procure cette histoire de mère qui se prend d'une affection particulière pour le meilleur ami de son fils, qui est aussi le responsable de sa mort récente (un comble !)


Question émotion(s) je vous conseille plutôt d'une part Loin d'elle, de Sarah Polley, film poignant sur l'amour vieillissant et Alzeihmer, avec une Julie Christie et un Gordon Pinsent impériaux; et d'autre part Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel (je prêche pour ma chapelle), belle et émouvante peinture (c'est le cas de le dire) d'un homme littéralement enfermé (c'est le cas de le dire 'bis') - la mise en scène sert impeccablement le propos du film, les relations, père-fils et avec les femmes, très bien exploitées. Mais étrangement, ce film ne me laisse pas de ressenti fort cinq jours après sa vision.


Côté "nouveautés", Cartouches gauloises, de Mehdi Charef, joli film sur une enfance forgée et marquée comme jamais par la guerre d'Algérie. Plein de défauts, mais qui en font son charme. Certains plans et une scène en particulier sont à tomber par terre. A découvrir le 8 août.
[Oui c'est vrai je ne parle que de films que j'ai aimés dans cet article, et alors ?? Et de films du pâté aussi ?? ET ALORS ???]



Vendredi soir, à l'Espace Pierre-Cardin : projection en avant-première des six épisodes d'une nouvelle série française qui sera diffusée à la rentrée sur France 3. Les Oubliées, de Hervé Hadmar, avec Jacques Gamblin, est une excellente surprise [en même temps je ne me base que sur des a priori que j'avais sur les séries françaises, puisque je n'en ai jamais regardées - pas plus que des séries américaines, me direz-vous, oups...]
Un très beau générique (important quand on se le tape six fois entre 17h et minuit), Gamblin impressionnant, et le reste du cast qui ne démérite pas, sauf rares exceptions - mais surtout un scénario très bien ficelé et une réalisation nerveuse, caméra à l'épaule très souvent, qui m'a particulièrement séduit. J'ai vraiment accroché, et si on ajoute que cette histoire de filles qui disparaissent et de flic sur la pente descendante se déroule entre Lille et Boulogne-sur-Mer, j'en connais d'autres qui seront séduits d'avance !
Site officiel


Enfin, ce midi, "projection de travail" de 99 francs, de Jan Kounen, adapté du bouquin de Beigbeder et avec Jean Dujardin.
[J'adore dire "projection de travail", et j'adore sentir que je n'ai pas du tout le droit de parler du film comme ça sur Internet, et savoir aussi que je vais quand même prendre le risque et qu'au fond, ces frissons, c'est bidon ha ha ha...]
Bref je n'ai pas lu le livre (sacrilège) mais j'ai assez accroché au film, pas un chef-d'oeuvre, mais très rythmé, bien mené, cynique et crade comme il faut, et avec un Dujardin au top. Plein de clins d'oeil réjouissants aussi ! En salles le 26 septembre.
(C'est bon ? On ne va quand même pas me reprocher de dire du bien d'un film de la maison !!)



Voici donc pour la page "écrans" des derniers jours. Au plaisir !

mercredi 6 juin 2007

Rech. proj. pro. pr proj. priv.

J’ai un plan sympathique pour ceux qui ont un peu de sous, beaucoup de temps et de la motivation à revendre : je vous propose grosso merdo de vivre mon année à L.A.
Ce n’est pas un nouveau concept du genre « Dans la peau d’Arthur », non, il s’agirait plutôt de vous envoler en stage pour six ou neuf mois, au bureau du film (à Los Angeles) de l’Ambassade de France. Me succéder en quelque sorte… ^^
Moyennant un travail (plus qu'intéressant !) bien fait et des atouts en sociabilité qui ne vous manqueront pas j’en suis certain, à vous la Californie, les palmiers, les stars, l’océan, le soleil, le rêve américain…
Le bonheur, en somme.
Cette annonce est tout à fait sérieuse, le poste est à pourvoir as soon as possible.
J’ai quelques bonnes adresses à refiler…
Contactez-moi ;o)

mardi 5 juin 2007

Au spectacle

Lorsque la sonnerie a retenti, les derniers spectateurs ont regagné leur siège.
Les portes se sont fermées, et tu es apparu sur scène.
Tu avais ton accordéon, tu t’es mis à chanter.
Tu n’as pas vraiment plu.
Tu nous saoulais plutôt qu’autre chose, en fait.
Il était tôt, nous étions fatigués, tu gueulais ta rengaine, l’œil triste, sans conviction.
Ton instrument grinçait, et tu puais.
Malgré tout, nous étions littéralement agglutinés sur toi, tels les fans de Madonna prêts à recevoir sa sainte culotte.
Avait-on vraiment le choix ?
A la station suivante, nous t’avons poussé pour pouvoir descendre.
En sortant du métro, j’avais le cœur serré.

samedi 2 juin 2007

Ci-gît

L'homme est allongé sur le trottoir, son corps inerte.
Nous pressons le pas, nous sommes en retard.
Ce pauvre type a l'air bien mal en point - qu'importe, la dizaine de personnes qui fait la queue devant le théâtre à moins de deux mètres de lui a bien dû prévenir les secours, déjà.
C'est lorsque le SDF du coin nous beugle dessus qu'il faut appeler les pompiers, que nous commençons à nous poser des questions.
Nous sortons les portables - devant le mal-être, mieux vaut oublier les tergiversations, quelles qu'elles soient.
Quel est l'équivalent du 18 sur les réseaux mobiles ?
Le 112 ? Essayons. "Sapeurs-pompiers de Paris, ne quittez pas, nous allons vous répondre." Bingo. Le numéro est désormais enregistré.
"...un Monsieur qui fait une sorte de malaise, il a l'air mal en point, une dame lui parle, il est conscient, rue du Faubourg-du-Temple, près de République, sous le Gibus..."
Confirmation : les secours n'étaient pas prévenus.
Nous bouillons légèrement.
A ce couple de gens pincés en tête de la file d'attente devant le théâtre :
- On peut savoir pourquoi personne n'a appelé les pompiers avant nous ?
- On avait un doute sur la réalité de la chose.
- ...


Vous, là, remettez-vous en question, de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal, ça peut même faire du bien.