vendredi 30 janvier 2009

Charade new-yorkaise

Mon premier est un colocataire Chinois de 70 ans.

Mon second est une promesse de coup de fil non tenue.
Mon troisième est une chambre de la taille du lit qui l'occupe, dans un appartement sans salon.
Mon quatrième est à meubler intégralement.
Mon cinquième est idéal mais pour l'instant promis à une autre (grognasse !)
Mon sixième est une chambre sans plafond, à moitié cloisonnée.
Mon septième est une auberge de jeunesse où je ne ferai pas long feu.
Mon huitième se visite dans un quart d'heure.
Mon tout est une quête qui se poursuit, dans la joie et la bonne humeur s'il vous plaît !
Ce pain au chocolat sous le soleil wi-fi-isé de Tompkins Square Park était divin, in the meantime.

jeudi 29 janvier 2009

I will be part of it

C'est Papa qui a conduit. Pas de beurre salé dans l'avion, de la fatigue, Singin' in the Rain, et puis prise de conscience absolue de la "nouvelle aventure", cet énième départ. Décollage et atterrissage depuis le cockpit, temps pourri à New York mais il ne fait pas trop froid. Quatorzième étage qui plonge sur Times Square, l'excitation est bien là, de plus en plus palpitante, donc palpable et euphorisante, malgré les paupières alourdies. Il faut dire que nous n'avons pas chômé - à peine arrivée nous avons en trois heures visité trois appartements, et pas encore de taudis... Ce qui est plutôt encourageant. Burger gras bien lourd, nous passons et repassons dans des rues et des endroits hautement fréquentés l'été dernier lors de mémorables vacances. Pour ne citer que Bedford, Williamsburg et St-Mark's Place dans l'East Village. Les détails suivront - en tous les cas la mode des bottes cirées a pris exponentiellement de ce côté-ci de l'Atlantique; nous en avons croisé des sacrées paires ! Voilà quasiment dix ans jour pour jour que j'ai mis les pieds pour la première fois à New York, tombant amoureux de cette ville autant que l'on puisse écrire ça à propos d'un garçon de onze ans, et rêvant d'y vivre un jour.

Well, here I am.

vendredi 23 janvier 2009

L'expo Picasso s'est transformée en mairie de Châtenay et préfecture à Châtelet.

Et c'était parfait.

jeudi 22 janvier 2009

Trois fois rien

J'ai eu l'occasion de me rendre compte à plusieurs reprises récemment combien les pénitences administratives pouvaient influer sur votre moral pour peu que celui-ci soit aléatoirement vaillant. J'ai envoyé hier mon dossier d'inscription à the école de cinéma qu'il me ferait fort plaisir d'intégrer à la rentrée prochaine - autant dire un pli d'une importance très importante. C'est sous le joug du soulagement que je rends compte de ces événements ce soir, le gentil site de la poste m'ayant aimablement fait savoir que ledit pli avait été remis. Mais ça n'était pas gagné... J'ai eu le malheur de m'arrêter dans une "Boutique La Poste" - institution que je vous sommerai de fuir à l'avenir. Le "gentil vendeur" étant là pour faire du pur chiffre (la poste déjà privatisée ?), il vous propose un porte-clef électronique pouvant contenir quatre vingt photos, oui Madame, pour la modique somme de dix-huit euros, pendant que vous collez péniblement vos dix timbres avec votre langue car le "gentil vendeur" n'a pas de machine à affranchir. Il vous proposera ensuite une enveloppe toute prête pour l'envoi en recommandé avec accusé de réception, vous lui ferez remarquer qu'elle est limitée à vingt grammes et que votre dossier est un tantinet plus lourd, il vous rétorquera avec le sourire (toujours !) qu'il envoie "tous les jours" des plis en recommandé bien plus lourds et que "ça passe". Vous ne vous énerverez que très légèrement, et ayant déjà payé depuis belle lurette vous résignerez en croisant simplement les doigts pour que Saint-Postier vous entende.


La révolte, Luigi Russolo, 1911 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)


Les noces rebelles est l'une des traductions de titres de films les plus pourries qu'il m'ait été donné de voir récemment - nous nommerons donc l'objet filmique concerné par son titre anglophone, Revolutionary Road. Pour dire qu'avec une classe classique toute moderne, Sam Mendes livre une peinture jusqu'au-boutiste d'un couple américain des années cinquante, qui pourrait être un couple d'aujourd'hui, et qui s'aime et se déchire, empêtré dans la résignation de ce qui est tout en étant excité par ce qui pourrait être. La raison number one d'aller voir ce film s'appelle Kate Winslet, la raison number two Leonardo DiCaprio - ils sont époustouflants, encore plus que d'habitude. On a l'étrange sensation que si Rose et Jack avaient pu vieillir ensemble, ç'aurait donné ça. Et "ça" fait froid dans le dos.

Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, Otto Dix, 1926 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)


Hier soir le ciel était très dégagé, la nuit d'encre, les étoiles se détachaient parfaitement. Je suis resté un long moment dans le froid et l'obscurité du jardin familial, la tête en l'air, les yeux plongés dans le cosmos. C'est simple comme tout, mais qu'est-ce que ça fait du bien.

Etats d'âme : Ceux qui restent, Umberto Boccioni, 1911 ("Le futurisme à Paris", Centre Pompidou)

jeudi 15 janvier 2009

A ton chevet

C'est fou comme Paris imprime mes souvenirs. Plus que n'importe où ailleurs, je me surprends à associer un coin de rue, un pont ou un parc à des images de promenade, des odeurs et des discussions. Voire à des sensations, parfois teintées de mélancolie. Paris et moi, ça fait longtemps - et pas longtemps à la fois. J'ai hâte de vivre une relation qui dure avec elle. Pour ce faire, j'ai aujourd'hui repéré mon futur nid dans la capitale. Un peu d'Orléans, une goutte de Le Regrattier, et une fenêtre - une ouverture sur le Panthéon, la Tour Eiffel et le chevet de Notre-Dame. Rien que ça (dans ses rêves, ma petite entreprise ne connaît pas la crise.) Derrière moi, le Nord que je connais si bien, devant moi le Sud que je découvre peu à peu - et moi entre deux ports. Le soleil depuis l'après-midi jusqu'à la fin de journée, quand il décline Rive-Gauche; la Seine. Un calme îlot au coeur de la cité.

Tout à l'heure, assis sur un banc en pierre face audit astre froid d'hiver, c'est une fois n'est pas coutume avec raison que je méditais. La passion me fatigue un peu depuis quelque temps. M'apporte beaucoup de plaisirs certes, mais m'éreinte physiquement, oui, de manière cyclique et pénible. Je ne nie rien de ce que je ressens, j'essaie juste de le tempérer, et sans prétendre à la facilité dans cette noble cause, je brouille un peu plus les pistes pour couvrir mes arrières (pas trop longtemps j'espère.) Disons que j'ai relativement peu le choix de la voie ("C'est par où ?"), mais que je reste malgré ça pantelant au bord du chemin. Hasard et retard ne font pas bon ménage ! Ou me laissent juste hagard.
J'ai en fait simplement terminé en me demandant dans quel sens et avec quelle force l'eau coulerait sous les ponts les prochaines semaines, les prochains mois, et plus si affinité. Je travaille ma patience, j'aiguise ma douceur. Comme tu le dis, Paris, je vivrai pour te voir.

dimanche 4 janvier 2009

"Le cinéma est plus harmonieux que la vie."

Et en 2008, cette harmonie s'est pour ma part répartie comme suit :

#12

#11

#10

#9

#8

#7

#6

#5

#4

#3

#2

#1