vendredi 26 décembre 2008

Nos névroses viennent de l'enfance

Retrouvée au beau milieu de mon rangement d'hiver, une lettre écrite alors que j'avais 9 ans. Vous en déduirez ce que vous voudrez.



(Cliquez pour agrandir.)





mercredi 24 décembre 2008

Un conte de Noël

Le petit lutin facétieux allait encore se faire enguirlander. Il s'était comme toujours appliqué pour son cadeau, mais il avait perdu tous ses moyens, ses réalités et sa répartie au moment de l'offrir. Sans doute la valeur du présent l'avait-elle empêché de simplement le déposer sous le sapin, comme tout le monde et comme d'habitude. Là pour le coup, il avait vraiment chié dans la colle - ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il en avait trop dit, il en avait trop fait - ou pas assez. Oh, après toutes ces années passées à parcourir ces sentiers escarpés que la neige et la glace avaient rendus fourbes, il aurait menti en affirmant être toujours resté debout; et perdre l'équilibre lui avait permis d'être plus solide les années suivantes - mais là, il fallait bien l'avouer, pour un si bête cadeau, ça faisait quelques générations de rennes que l'on pouvait compter depuis sa dernière glissade du genre. Voyez-vous, cette prise de tête christique, c'était uniquement parce qu'il était consciencieux. Au-delà de ça il ne risquait pas grand chose. Son cadeau raté n'était pas des plus attendus, et il n'avait même pas la possibilité physique d'en assurer le service après-vente. Alors à quoi bon ?
Ainsi qu'il cheminait en retour en ruminant toutes ces torves pensées décousues, il se sentait simplement déphasé, déconnecté, plus trop lui-même - hors du truc quoi ! Un échec cuisant. Le petit lutin facétieux demeurait malgré tout sereinement réaliste. Il avait passé trop de temps à peaufiner son cadeau, attendant depuis de longs mois le moment opportun, pour se laisser abattre. Et il n'était certainement pas du genre à se plaindre - ni à se vexer, du reste. Il allait se faire enguirlander, soit. Se faire rosser, s'en prendre tout plein sa petite gueule rougeaude creusée par le givre et l'inexpérience consacrée; marquée par l'hésitation, le suivisme et la mollesse. Il restait optimiste.
Arrivé dans sa toute petite chaumière emplie de facéties, il sortit son fer décoré de houx et il se mit à repasser sa paire de collants gris étoiles, ceux qui lui moulaient avantageusement son petit cul (très semblables aux collants portés par Jean Marais dans le Peau d'âne de Jacques Demy, au demeurant.) Il les enfila, acheva sa toilette, secoua une bonne fois pour toutes sa petite tête aléatoirement charmante selon qu'il était dans de bonnes dispositions ou non, et il ressortit dans le froid râpeux de la belle nuit de Noël. Au coin du chemin poudré de blanc, avant d'être avalé par la profonde obscurité, il s'arrêta, pensa aux prochains cadeaux, subtils et détachés; aux douleurs et aux plaisirs à venir.
Il inspira doucement, et il sourit bêtement.

lundi 22 décembre 2008

Gone










dimanche 21 décembre 2008

Lille du bonheur

Pour notre dernière nuit à l'appart, au milieu des cartons, on se l'est joué soirée pyjamecs. Et pipelettes jusqu'à trois heures du matin. Du coup on a fait défiler...

Les cinquante-quatre derniers mois.

Et si en ce dimanche soir on a terriblement envie d'en finir, c'est davantage par ennui (et tristesse que le lapin soit parti) que pour oublier Lille. Lille, fondatrice de tellement de choses fortes, de moments intenses, ne sera pas oubliée, bien sûr que non. La bonne blague !
Lille est sans exagération responsable de la personne que je suis aujourd'hui. Voilà, on s'en va, on est triste, terriblement ému (sans bien se rendre compte de ce qui se passe, ni de la suite des événements.)
Et puis pas tant que ça en fait ! C'est plutôt un plaisir serein qui nous étreint, celui d'avoir fait le tour des choses, et de l'avoir bien fait. Tout a une fin, il faut savoir s'arrêter... Je nous épargnerai donc le bilan larmoyant d'une vie étudiante exceptionnelle, et les clichés extraordinaires qui l'accompagneraient. Je nous épargnerai le ressassement, la transition douce et volontaire, progressive, inéluctable.
Plaisir serein de clore le chapitre le plus formidablement mémorable de notre courte existence.
La suite sera ici, là-bas, ailleurs, avec et sans vous, avec et sans nous. Et tout aussi belle.

J'ai des cartons à terminer, merci pour tes jolis au-revoir, Lille, je t'embrasse.
Tu laisses ta main dans la mienne !

lundi 8 décembre 2008

Viens voir les Parisiens

Gare du Nord, RER odorant, sacs européens qui pèsent, triste fausse bague en or, Chatiliez dans la pâté, pâtes et glande ("In the Navy!"), gros relous insupportables et Juliette Binoche à la Cinémathèque, pizzas-vodka-blindtest, décevante Famille, refoulement chez Moune, pluie à pied, crise financière, croissants, Star Ac' et sieur Collin dans le Marais, Lucky Records et Starbucks avorté, Art brut et Gloubiboulga, Wii, vodka-fraise à 20 heures, poitrine généreuse ("ça va déborder !"), une Américaine et deux hétéros, Miss France, photos cadeaux gâteaux, spliffs, métro, Tango sans queue(s), ambiance parfaite, squat du podium, matages au Red Bull-qui-donne-des-ailes, Oberkampf et verre d'eau, une liste au Bataclan, quelques sauts de cabri, beaucoup de Têtus, plus ou moins charmants, SOS homophobie, petit déjeuner républicain, lever de soleil, coucher 8h15, matelas froid, lever 12h15, deuxième petit déjeuner, thé, ciné à la bourre, "pour elle", relous habituels ne savent pas se taire, Starbucks Beaubourg, doubles confidences sentimentales, froid, rive gauche, fourmi ailée, quiche, courant d'air, desserts chez Panis, "à quoi tu penses ?", le cirque de Britney, froid, métro glauque, flemme, fatigue, plantage, chaleur, trop chaud, doubles confidences bis, angoisses, délices, nervosité, tremblements, du mal à dormir.

À quoi tu penses ?

À cette angoissante sensation d'être à contre-courant : ces folles envies de Paris, ce besoin, même - alors que je suis à quelques semaines de New York (mais je ne me plains pas, non non non, je constate.)
À ce lunatisme tout neuf : Lille qui s'éloigne, un coup c'est atroce, l'autre fois j'ai envie d'en finir.
À ces excellents week-ends, à ces agacements du quotidien, à mon indécision permanente, à mes doutes latents.
À l'interprétation que je peux faire de ces comportements, à ce que je ne vis pas alors que je dis et pense le désirer ardemment sans pour autant vraiment me jeter à l'eau.
Je pense à moi, je pense que je suis trop fatigué pour penser davantage et vous emmerder tout autant; je pense à elle, à eux; je pense à lui.
Et je vous souhaite une bien bonne nuit !

samedi 22 novembre 2008

Untitled

C'est un vendredi matin. Lille est brumeuse et l'esprit vaporeux dans cette tête prise dans l'étau du lendemain de fête. C'est un mail découvert au réveil. C'est un stage qui s'annule et New York qui s'échappe.

C'est une fièvre du samedi soir, vingt-et-une bougies et de beaux cadeaux. C'est la couleur des plumes encastrées dans la crasse du parquet.

C'est une peau "à problèmes" - un second foie qui s'exprime. C'est sous l'effet du stress, de l'alcool, de la bouffe dégueulasse, que les boutons ressortent. Comme les plaques d'eczéma.

C'est la belle Clotilde Hesme dans son Zoo en musique, et la ménagerie est dans la salle avec près de deux mille enfants entre trois et six ans. C'est le gentil Michel Blanc et l'intéressant Monsieur Ribes qui font plein de compliments. Et c'est un mardi matin un café inattendu et surréaliste, qui ne donnera aucune suite mais se suffira à lui-même.

C'est l'espoir américain, le désespoir homosexuel et la débandade socialiste. C'est le triste acharnement de deux députés UMP qui ne sont pas bêtes, juste méprisables. C'est une prise de conscience durable, ou pas.

C'est la propreté Vampire Weekend, non dénuée de plaisir pour autant; c'est la folie Ting Tings, qui redouble ledit plaisir. La musique excite parfois les moeurs, mais c'est pour la bonne cause.

C'est le cafouillage en règle de deux soirées, rien de grave, rien d'excitant. C'est la rencontre journalisitiquement culturelle attendue, agréable et à approfondir. C'est l'attirance provoquée en ce moment, assez unilatérale en fait. Les femmes et les maris d'abord, en quelque sorte. C'est ce couple d'amis, enfin ! C'est un fantôme hétérosexuel qui sème le doute, le coquin (la coquine ?)

C'est Shakespeare et ses petits jeunes qu'on reverra bientôt. La boucle bouclée ou plutôt le cycle qui revient de lui-même, sans bonheur ni malheur, juste fatalité. C'est un peu la grande roue de la Grand-Place, en fait.

C'est la visite qui fait plaisir, et se dédouble la semaine suivante, version triplées même. En gros, les amis qui montent, et laissent un vide en redescendant. Même que ça n'empêche ni de rire, ni de boire, ni de danser. Ni de libérer les euros.

C'est une très nette perte d'envie d'écrire. Ou peut-être juste une question de temps. Ou d'inspiration. Ou tout ça à la fois. C'est ici que ça en pâtit, évidemment. Si la suite était connue, ça n'aurait aucun intérêt.

C'est un lundi après-midi et un coup de fil anglo-saxon. "It's fine". C'est New York qui se ramène, la bouche en coeur, bien contente de sa blague fourbe.

C'est ouf.

lundi 27 octobre 2008

Y compris sur les quais

Paris, Gare de l'Est, peu avant 18h00.
Un jeune homme fume sur le quai en attendant le départ du train. Et se fait verbaliser par le contrôleur SNCF qui passait par là : 68 euros. Ah, non, le jeune homme n'a pas sur lui de quoi régler de suite, ça fera donc 106 euros. Le tout dans un calme olympien.

A bord du TGV 5285 arrêté en gare de Haute-Picardie, vers 22h00.
Deux jeunes filles sont aux prises avec la police ferroviaire après que le contrôleur l'ait appelée : elles ont fumé sur le quai à Massy, puis ont remis ça à Marne-la-Vallée et à Charles-de-Gaulle, malgré les avertissements dudit contrôleur. Face à ces Messieurs de la maréchaussée des trains, l'une pleurniche et l'autre gueule. A Lille-Europe, c'est la police tout court qui les attend.

Quel zèle ! ("Il est interdit de fumer dans l'enceinte de la gare, y compris sur les quais.")
Face à cette curieuse coïncidence dominico-tabacco-ferroviaire, j'avoue rester perplexe : la loi, certes; mais cet acharnement ?

dimanche 26 octobre 2008

Désirs

Quand on fait pipi au Zimmer on peut lire ceci; et moi j'aime bien :

"Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bon termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d'esprit et l'ignorant, ils ont eux aussi leur histoire.

Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation de l'esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle, c'est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.

Soyez prudents dans vos affaires, car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe; plusieurs individus recherchent les grands idéaux; et partout la vie est remplie d'héroïsme. Soyez-vous même. Surtout n'affectez pas l'amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l'herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse.

Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l'univers, pas moins que les arbres et les étoiles vous avez le droit d'être ici. Et qu'il vous soit clair ou non, l'univers se déroule sans doute comme il le devrait.

Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.

Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d'être heureux."

Anonymement écrit au XVIIème siècle.

vendredi 24 octobre 2008

J'ai peur

Je crois que ç'a commencé il y a dix jours lorsque j'ai appris le suicide d'un ex-collègue de Los Angeles. Pas l'un de mes amis les plus proches mais quelqu'un que j'avais côtoyé pendant six mois et que j'appréciais. Choc un peu rude, un peu suranné, pour lequel il est difficile de savoir si la vraie onde d'angoisse est due à la perte de cette personne en particulier, ou à la nouvelle en elle-même - en toute sincérité.
Tout ça pour dire que je ne suis pas forcément en dépression depuis que j'ai appris ce décès (même si très touché); mais que j'ai surtout du mal à dormir pour tous les aspects égocentrés de réflexion que j'ai dès lors été amené à développer.
Renconsidérer la mort, déjà. Prendre conscience que j'ai peur de perdre les personnes que j'aime. Constat assez simple, mais rapidement terrifiant. Se rendre compte, une bonne fois pour toutes, de l'absolutisme et de la brièveté d'une vie. Le digérer.
Et élargir sa réflexion à son propre monde, de manière globale. Se remettre en question, à partir des éléments de base de son quotidien.
Avoir peur, donc. Par exemple, et c'est le départ naturel de cet effroi, à propos de ce chemin tracé qui cesse incessament sous peu d'exister. La maternelle, le primaire, le collège, le lycée, les études supérieures, balisées pour cinq ans, et puis l'inconnu. Certes je suis en cours jusqu'au 19 décembre, en stage de début février à fin août. Mais que ferai-je en septembre prochain ? Aurai-je réussi ce concours d'école de cinéma parisienne ? L'aurai-je raté ? Travaillerai-je, déjà, aux Etats-Unis, en France ? Me contenterai-je de ce job "étudiant", dont les rétributions me serviront exclusivement au financement de ce tour du monde prévu depuis belle lurette, et de plus en plus sérieux ? Ou rien de tout cela ? Ou ci ? Ou ça ? L'inconnue fait le frisson, oui.
Incertitude classique sur l'avenir, à ceci près qu'elle ne s'est jamais faite sentir si pressante, si opressante, si réelle. Une vraie peur dans mon ventre, qui vous noue l'estomac, qui vous empêche de dormir. Serai-je amoureux et heureux avec une personne, pour un certain temps ? Avec ce travail qui me plaira ? Duquel je vivrai confortablement ?
Grand classicisme de la peur donc.
Sans compter ces jours-ci les retournements de situation administratifs, entre colocataires, entre amis, entre simples connaissances. Un tout nouveau jeu en main, avec lequel configurer sa victoire autant que faire se peut. Moins évident qu'à l'habitude, vous l'aurez compris.
A force de ressasser ce qui me trouble depuis plusieurs jours, j'ai l'impression de ne plus savoir de quoi je parle.
Un mal-être pas si terrible, une passade comme il y en a déjà eu, et comme il y en aura encore. L'impression de couler sous de trop nombreuses tâches désagréables. Une fin - mais quel recommencement ? Peur du futur proche, sentimental, professionnel.
Ressentir à nouveau cette peur primale de l'enfant qui ne sait pas l'avenir.
Et prendre ce chouilla de recul nécessaire, malgré tout, pour repérer ces balises inammovibles, rassurantes, aléatoires; autant de formes d'affection et d'amitié reconnaissables entre mille, indispensables.
Respirer. Comme d'habitude...
Seulement cette fois, l'air sera différent. Grandir, et dompter sa peur - jusqu'à la prochaine.

dimanche 12 octobre 2008

Le poil de la bête

Les cours ont repris sur les chapeaux de roues. Rien de bien folichon ceci dit - exactement ce à quoi on s'attendait, les éventuelles bonnes surprises ne sont que trop peu au rendez-vous : la visite de fond en comble du fascinant Théâtre du Nord, et cette intervention passionnante d'une directrice de scène nationale. A part ça, on est plutôt loin de l'extase.
En revanche, ce que nous appliquons à la lettre, ce sont les recommandations prodiguées par notre directeur : "sortez !" Ah ça pour se culturer, on se culture : une douzaine de cinés en trois semaines, deux concerts, un opéra, des DVD, moult lectures variées (pas forcément "prolongées"), l'enregistrement d'une émission de radio...

C'était un direct pour France Musique, jeudi dernier, à propos des magnifiques Noces de Figaro créées à l'Opéra de Lille en cette rentrée lyrique. Mozart est véritablement un génie, et aidé de chanteurs passsionnés, d'un orchestre complice sous la fougueuse direction d'Emmanuelle Haïm, et d'une mise en scène efficace de Jean-François Sivadier, le spectacle est total, drôle et superbe.
Quelques jours plus tôt, l'orchestre national de Lille faisait lui aussi sa rentrée, et Jean-Claude Casadesus nous gratifiait d'un bel Amour sorcier de Falla, et d'une Heure espagnole agitée de Ravel.
Autre concert autre genre, la Fnac m'invitait vendredi dernier à un dj set privé du talentueux Wax Tailor, qui envoûta les foules avant de laisser la place au swing électro de Caravan Palace.
La culture dans tous ses superlatifs !

Du côté des toiles, Be Happy, Gomorra et Wackness m'ont laissé plutôt indifférent, malgré leurs indéniables qualités propres; La belle personne a enchanté le côté honoresque-de-Clèves de ma belle personne à moi; et Mamma mia! son aspect abbaesque-Meryl-is-the-best ! (Vivement le spectacle sur Broadway...) Cliente me déçoit profondément, Coup de foudre à Rhode Island remplit son cahier des charges, Vicky Cristina Barcelona me séduit, Appaloosa m'envoute (exception faite de Zellweger à qui il devient urgent d'interdire l'accès aux plateaux.) Blindness me secoue, les Mesrine me déçoivent carrément et The Duchess rate son coup. Coluche est honnête, Demaison impressionnant.
(A ce propos, je méprise profondément Lederman et son procès fumeux pour l'utilisation de la phrase "l'histoire d'un mec". De toute façon, comme le commente un internaute sur Allociné, Coluche était un mec, et c'est son histoire. CQFD. La plus saine des victoires serait que le film sorte comme prévu et sans encombre mercredi. Verdict mardi à 14 heures.)
Mon samedi après-midi devant les bandes-annonces d'une trentaine de prochaines sorties excitantes d'ici Noël n'arrange pas vraiment mon incommensurable amour pour le septième art.

Le petit écran n'est pas en reste : je poursuis mon visionnage flamboyant de Six Feet Under, découvre la très réussie Clara Sheller et me refais une culture, via de vieux Allen et Almodovar que j'avais ratés, sans parler de Truffaut ou de Louis Malle. Que du bonheur !
Je boude Fleischer (pour l'instant), me concentre sur les pages de Garcia, Del Amo, Gaudé ou Adam. Je relis, je revis !

Je bois. Moins qu'à Paris. Aléatoirement toujours trop. Mais les soirées associées sont toutes de telles réussites que je ne culpabilise pas tellement. Tout à l'heure, le grand ciel bleu aidant, je me suis même remis à courir, histoire de me donner bonne conscience : la bière ne m'aura pas.
Une visite impromptue de l'ami américain et un estaminet relancent une pression soudaine pour que je m'active et m'occupe convenablement de mon visa et de mon appartement pour fin janvier - New York se mérite.
La période est étrange. Bornée. Le temps est compté. Nous oscillons entre pressante envie de profiter de chaque seconde lilloise, et les inévitables flottement habituels. Je parle pour moi, qui ne sais plus trop où j'habite. D'ailleurs, préavis annoncé oblige, les visites de notre bel appartement s'enchaînent. Non sans surprises : je me fais draguer par texto par une jeune visiteuse... Globalement et en toute objectivité, ma libido a beau être proche de la tête à Toto, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas tant plu. Ce dimanche ensoleillé, ce fut "juste une mise au point" (et même deux.)
Pas comme la semaine dernière, où la pluie continuelle m'a collé à ma couette jusqu'à une heure scandaleuse de la journée. Une autre forme de bonheur, réhaussé par le lait chaud au miel.
Les vidéos de Républicains haineux qui traînent sur lemonde.fr m'angoissent, et mes activités extra-scolaires se précisent, notamment dans l'organisation bien avancée de quelques projections à thèmes, qui m'érigent en héros lorsque je me mue en distributeur d'invitations... Il n'y a pas de petits plaisirs.

Tout cela est très décousu, et tout cela ressemble à mes dernières semaines, ce qui ne m'a pas aidé à avoir les idées claires. Et puis le poil de la bête est revenu, un dimanche ensoleillé, entre deux heures de ménage et un bain juste à point.

lundi 29 septembre 2008

Impressions endimanchées

Ce sont les rues vides d'un début d'après-midi, le calme d'après la tempête du samedi soir. Le soleil qui me caresse véritablement, la fatigue qui devient l'agréable torpeur. Les odeurs et les bruits du marché, les amis qui m'y attendent. Le poulet de quinze heures, le café bienveillant et la profondeur du canapé. La douceur du nid, poutres apparentes et musique brésilienne à l'appui. Les amis, toujours.

Entre les murs que j'ai adoré. Les gens qui discutent pendant le film, et que je ne supporte décidément plus.

Les danseurs de tango sous la chaude lumière de la Vieille Bourse. Les effluves de vin argentin et l'entraînante et sensuelle roucoulade du piano et du bandonéon. Les photos que M. a prises. Lille la nuit. L'air frais du début de l'automne. Les Nocturnes de Chopin.

Et une lancinante sensation de bien-être.



dimanche 28 septembre 2008

A posteriori

Chère lectrice, cher lecteur, au vu de ta réaction massive sur le billet précédent, je te dois bien des explications.
Et des excuses, car ce "all" était en trop, et tu n'es certainement pas la cause de ma colère de la nuit dernière. Comme tu l'auras peut-être subtilement remarqué, l'heure de publication était tardive, et j'étais en fait dans un état hautement alcoolisé. État qui a très simplement exacerbé ma sensibilité et mon orgueil, d'où cette réaction disproportionnée et quelque peu ridicule sur ce blog.

Suite à quoi ? Suite à ça : une excellente soirée entre amis dans mon humble demeure, suivie d'une sortie à la bien-nommée Tchouka, lieu de débauche homosexuelle lillois (ou pas.)
Une fois n'est pas coutume, et mon ébriété aidant clairement, je suis parvenu à embrasser fougueusement le garçon qui me plaisait. Il m'a ensuite demandé de l'attendre, et qu'il reviendrait vite (parti chercher à boire imaginais-je naïvement !)
Pétri d'impatience quant à la continuation de notre petite affaire, je suis allé m'enquérir de sa personne autour du bar... où il se trouvait effectivement, discutant avec un autre garçon. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'il se mette à embrasser cet "autre garçon" fougueusement à son tour.
Une petite tape sur l'épaule, il se retourne, je lui lance un "Vas te faire foutre !" bien senti avant de regagner mes pénates, avec une furieuse envie de me pendre (la faute au mélange d'alcool et de fierté, rappelle-toi...)
Ne trouvant pas de corde, je me suis contenté de poster cette simple ligne anglo-saxonne évoquatrice et salvatrice.

Chère lectrice, cher lecteur, comme tu le vois, pas de quoi chier un fromage.
(Pour l'épilogue, je l'ai croisé par hasard dans la rue ce dimanche après-midi. Il m'a souri. Je le hais.)
J'espère que cette explication t'aura satisfait(e), chère lectrice, cher lecteur.
Bien à toi,
Arthur

You know what?

Fuck you all.

samedi 27 septembre 2008

Bois puis urine

Une fadeur à laquelle il n'était pas habitué. "Fadeur lilloise" : l'oxymore absolu depuis quatre ans. Et pourtant en quatre jours il s'était fermement ennuyé, comme jamais - trop peu de cours; il avait joué au blasé que trois mois de sursis dans le Nord ne séduisent finalement pas; il avait plus ou mois snobé, plus ou moins inconsciemment, ses amis de toujours.
Avant ce vendredi soir qui était revenu aux fondamentaux : profiter de chaque seconde, se laisser porter, de temps à autre.
Seulement, quelques bières et autres diablotins ne résolvent pas tout : il voulait, et cela n'a strictement rien à voir, retomber amoureux, pour de vrai. Être un vieux con rangé dépendant, inoffensif et ridicule, sincère. Souffrir et faire souffrir (genre !) Partager. Aimer, encore.
On avait beau lui dire de ne pas chercher, il s'attendait en permanence à la rencontre.
Qui vivrait verrait.
Indépendamment de tout, entre le houblon et la chasse d'eau, Lille retrouvait soudainement sa belle saveur originelle.

dimanche 21 septembre 2008

Je rentre

Toute la question est de savoir comment était ce concert de Madonna.
Ou pas.

Bon, j'ai kiffé ma race évidemment, ça faisait trop longtemps que j'attendais ça. Mais en tout objectivité musicale je reste un poil sur ma faim : à cause de la fin justement, les trois-quatre dernières chansons dont je n'ai pas aimé la version "Sticky & Sweet Tour 2008", et puis cette conclusion sans éclat. Mais sinon, un régal. Une icône dont je pouvais presque sentir le souffle sur mon visage, si si. Elle chante faux on s'en fout, elle est en play-back on s'en tape. Elle est là, c'est tout ce qui compte !

La question peut aussi être de savoir quelle va être ma fréquence d'écriture ces trois prochains (et ultimes) mois lillois (je quitte Paris demain) : a priori le Ch'Nord est rarement propice à la loquacité bloggesque, en ce qui me concerne en tout cas, la faute à beaucoup de choses. Mais là, qui vivra verra.

Et puis j'en profite pour l'annoncer officiellement, on se fait plaisir comme on peut : je pars en stage à New York début 2009, ce qui est ma foi plutôt une bonne chose.

Sur ces entrefaites, bonne continuation, et à bientôt.
Ou pas.

mardi 16 septembre 2008

Chronique d'un gâchis annoncé

Nous nous sommes mis à table.
Tous les cinq au restaurant. Une sorte de message de bienvenue aux deux nouvelles stagiaires. Avec présentations mutuelles. Rien de plus normal.
Exactement ce qui ne s'est pas passé il y a treize semaines.
Ce sera l'un de mes arguments. Avec la cave. En à peine quarante-huit heures de stage. Je souhaite beaucoup de bonheur professionnel à ces deux jeunes recrues.
Le tarama avait un goût amer.

Les piques qui m'ont été lancées au cours du déjeuner, dans un effort sociable appréciable mais complètement artificiel, ne m'ont pas encouragé à me taire ensuite.
Je l'ai énervée pour un détail, et ce fut son excuse pour que nous n'en rajoutions pas une couche. Pour que nous ne discutions pas. J'ai insisté. J'attendais ce moment depuis trop longtemps. Je crois que je tremblais, mais mon ton était assuré.

"J'aimerais vraiment qu'on parle."
Surprise peut-être, mais je ne lui ai pas laissé beaucoup le choix.
J'ai vidé mon sac. Elle le sien. Et je crois que la discussion a pris une tournure que ni elle ni moi n'attendions. Elle si énervée par ma triste personne, et moi si fier, drapé dans un orgueil que je ne me connaissais pas, pour en découdre.
Tout s'est affaissé. Elle a été sympa, j'ai été honnête. Personne n'est évidemment blanc ou noir dans cette histoire. Mais au moins, pour une fois en trois mois, les choses ont-elles été dites telles qu'elles étaient pensées, des deux côtés. Nous n'étions ni cons ni dupes, ce fut un stage de merde. Un bon gros gâchis, pour moi qui ai perdu mon temps, pour eux qui n'en ont pas vraiment gagné.

Je n'avais pas raison partout, malgré ce que j'ai pu fanfaronner à droite à gauche tout l'été, en bon héros de mes aventures que je me décrivais. Je l'ai donc écoutée humblement. On est finalement bien peu habitué à entendre parler des aspects de sa personnalités qu'on ignore complètement. On prétend se connaître, et puis on devient blême lorsqu'on nous dit ces choses de soi qu'on ne soupçonnait pas. C'est donc très sincère que je lui ai affirmé ne pas me rendre compte de ce qu'elle me reprochait.
J'étais à mille lieues de penser dégager cette image-là. Je l'ai crue. Parce que.
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas remis en question, ça ne peut pas me faire de mal.
Elle m'a écouté aussi, et a acquiescé. Je n'en espérais pas tant.
Rebelotte avec lui ensuite. Calmement, paisiblement. Des mots sur trois mois de non-dits les plus explicites du monde.

Je croyais pendant longtemps que le seul aspect de ma vie qui pourrait me toucher profondément serait l'aspect humain. J'en excluais le travail. J'avais donc encore beaucoup à apprendre. Le travail n'est évidemment que de l'humain, et un humain particulier encore.
J'ai assisté aujourd'hui à l'échec de relations humaines, moi qui me prétends si doué en la matière. Sans parler de mon image : je déteste faire mauvaise impression, ou laisser un souvenir périssable - c'est ainsi.

La sortie est certes pacifique, j'ai sauvé les meubles - mais oui, j'en ai pris dans la gueule. Tant mieux, sans doute.
Rien n'est jamais acquis.
Je mets fin à ce gâchis estival ce mercredi - vite, je tourne la page.

jeudi 11 septembre 2008

Scandaleusement

Les bribes d'une soirée : un burger, quatre kirs cassis, un mojito-fraise, une vodka-Champagne, trois bouteilles de blanc, un collier de fleurs, seulement trente-huit euros; un serveur doublement numéroté, moult textos sous la table, une grande folle (je suis toujours blême), des passages cochons ("C'est pas un bordel ici !!"), une voiture avec Goldman qui gueule ("Il changeait la viiiiiie") - et des cochons dedans, une conduite dangereuse en état d'ivresse, et puis des rencontres (dont ce nouvel homo-nyme.)


Je ne critique pas, je constate.
Et j'ai mal à la tête.

mercredi 10 septembre 2008

Il résulte de ce début de semaine que...

...les pipeaules sont de sortie : Ali Baddou est beau, Yann Barthès est petit et laid (bon, tout est relatif), François Bayrou est mou, Laëtitia Casta est belle, Florian Zeller est mal coiffé, Florence Foresti est drôle, Daphné Roulier est dégonflée (donc Antoine de Caunes est papa, mais ça je ne l'ai pas constaté de mes propres yeux), Frédéric Beigbeder n'est pas toujours drogué, Raphaël aime Jacques Mesrine (ou s'y intéresse du moins), Jacques Mesrine est toujours mort mais bientôt sur grand écran (et ça n'est pas extraordinaire, franchement.)


...un plateau de télé, c'est plus petit en vrai (ce que j'avais déjà constaté avec Des chiffres et des lettres, oui, j'avoue.)

...la poste de Ménilmontant ferme pour rénovation, et que quand elle rouvrira dans deux mois, il y aura quinze automates en plus et autant de guichetiers en moins.

...la nouvelle précédente m'a passablement mis hors de moi : nous sommes (dans) une société très conne, vraiment, ça n'a pas de sens.

...je vais me mettre au tango, c'est dit (j'ai vu Tanguera au Châtelet hier soir.)

...ces dix derniers jours parisiens vont être trop remplis. Oui, trop ! Même plus le temps d'aller au ciné (projos presse exceptées ça va de soi !) - que fait la police ?

samedi 6 septembre 2008

Appelle le ballast

Chaque fois que je suis sur le quai d'une gare, je suis assailli par la même réflexion : ce serait vraiment bête de faire tomber quoi que ce soit sur la voie.
Et en attendant mon train je laisse mon esprit voguer vers d'improbables scenarii : mourrais-je électrocuté si je devais sauter sur les rails pour récupérer l'objet chu ? Me ferais-je dépecer par le train entrant en gare en trombe, sans que je l'aie entendu ? Serais-je l'objet de remontrances pour oser franchir l'infranchissable ligne jaune (et plus si affinité) ?

Ce matin, complètement à l'ouest (et plus si affinité bis, merci nuit de quatre heures), je déambule tel un zombie sous morphine sur mon cher quai de Gare de l'Est; il est 11h27, le train part à 11h30, j'ai mon téléphone à la main et j'accélère le pas pour gagner la tête du convoi avant que ne retentisse la terrible sonnerie du départ.
Je lâche mon téléphone.
Qui tombe sur la voie.
Sous le train.

Et je reste planté là, un peu hagard un peu hébété, ne sachant pas vraiment quoi faire et regardant ce pauvre petit téléphone rouge complètement chu sur le ballast, sous le wagon d'un train qui part une minute et trente secondes plus tard.
Vais-je mourir dépecé ? Electrocuté ? Me faire remonter les bretelles pour avoir osé lâcher un bien personnel sur cette voie publique ? Vais-je devoir abandonner mon téléphone ? Rater mon train pour le récupérer et attendre le suivant une demi-heure ?
Mon regard vitreux a dû inspirer ce brave homme qui ne m'a pas laissé le temps de terminer cette ridicule tirade dans ma tête : il s'est allongé sur le quai, a tendu la main, ramassé le portable, me l'a donné, a souri et est parti.

Malgré la permanence de mon hébétude et l'incompréhension générale de ce qui venait de se passer en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, je suis monté dans le train, avec mon téléphone.
Finalement, je vis des aventures simples.

mardi 2 septembre 2008

Perdu paire de testicules

De grande valeur.
C'est à dire que je me suis rendu compte qu'il fut un temps pas si lointain où j'étais un garçon bien plus entreprenant. Dans tous les domaines !

Je m'étais par exemple découvert des facilités à aborder n'importe quel garçon dans n'importe quel endroit (comme relaté ici) - il semblerait que j'en sois devenu incapable, et ce indépendamment de ma situation maritale.
(Je pense à mon coming-out aussi, assez osé d'une certaine façon, et que je serais bien incapable de réitérer aujourd'hui, quinze mois plus tard !)

Je mettais aussi un point d'honneur à dire ce que j'avais sur le cœur, notamment au travail, lieu des plus dangereux lorsque s'y glisse la langue du serpent... Depuis trois mois, par pure paresse (et perte de mes attributs de mâle, donc), je ferme ma gueule devant l'hypocrisie, la lâcheté, le mépris de mon stage et de mes "collègues" (je dramatise un chouilla, oui, mais l'idée est là.)

Enfin, last but not least, "ici-bas" ici-même, je me suis connu plus aventureux en écriture, plus poète ou plus habile avec les mots. Et avec les sujets traités, aussi. Le meilleur exemple finalement, c'est toujours celui-ci.

Alors je vous le demande : "sentimentalement" (bien qu'à ce sujet je sois limité ces jours-ci - aurais-je dû écrire "sexuellement" ? - non plus), professionnellement, littérairement... où sont passées mes couilles ??!

dimanche 31 août 2008

"Il n'y a pas de moments ordinaires."

Encore toi !
Il y a finalement peu de chances que tu me lises, et pourtant j'ai besoin de t'écrire tout ça - ici.
C'était dans l'euphorie de la fin de soirée, il était quatre heures du matin passées, et je te disais "je t'aime" comme pour imprimer plus fort ce que nous savons déjà tous deux, implicitement.
Pourtant ça ne va pas forcément de soi, ces choses-là; et plus que ton anniversaire c'est finalement sur ton départ que nous nous sommes tous arrêtés. J'ai voulu de mon côté que tu partes avec cette certitude des sentiments. La famille est du genre émotive, tu m'es tombée dans les bras en larmes. Rien de grave : tu pars et tu n'as pas choisi les études faciles. Tu appréhendes, c'est tout naturel. Mais je n'ai pas réussi à m'en rendre compte à temps, et me voilà en ce dimanche après-midi dans la posture du grand frère qui culpabilise. L'aîné qui n'aurait pas bien joué son rôle, en quelque sorte.

A-t-on jamais vraiment été très famille, toi, moi, ou même eux..?
Il conviendrait de nuancer : je n'ai pas la sensation de jouir d'une proximité effarante avec nos grands-parents, par exemple, et mon cousin n'est pas mon meilleur ami. Mais les parents, notre frère, toi et moi, avons souvent partagé des choses fortes. Malgré ça, dans notre nucléarité à tous les cinq, j'ai depuis longtemps adopté "les copains d'abord". Loin de moi l'idée de ma la jouer "victime facile", j'assume cette posture, je suis conscient de la normalité de la chose quand on a entre quinze et vingt ans, et je sais que toi aussi.
Mais lorsque nos trois ans d'écart se sont mués en douce complicité, je ne me suis pas employé à maintenir un lien fort avec toi, me laissant couler avec la distance qui nous séparait, alors que je découvrais "mon Nord". L'été dernier, j'ai repassé du temps à Paris, plus qu'au cours des trois années précédentes. J'étais naturellement à la maison, mais concrètement plus que jamais avec mes amis, jusqu'à l'extrême. Tu le sais bien, j'ai fait ma crise d'ado à retardement.
Cette année je me suis bien mieux débrouillé, profitant de mes moments avec vous, apprenant à les apprécier, et surtout à les espérer. C'est assez neuf et intense pour être souligné.

Et si tout ça avait été trop affectueux, pas assez sentimental ? Ma personnalité me prédispose à la boulimie d'activité(s), et finalement, en plus de vous, en plus de toi, ce sont mes amis même qui en pâtissent, ceux-là que je vous ai longtemps préférés. Je ne cherche vraiment pas à me justifier, et il n'y a aucun regret dans cette exposition de ressentis - simplement le constat qu'il est encore temps de poursuivre ce rapprochement, de moi vers toi; encore temps et aussi nécessaire, je le sais et je le sens. Sans doute le soupçon de distance en plus instauré par ton départ du cocon le permettra-t-il, en fin de compte et contre toute attente...

Oui, je doute que tu lises ce billet avant longtemps, si tant est que tu le lises un jour. Mais comme toujours c'est avant tout pour moi que j'écris; ainsi au moment de conclure je me sens plus léger, mais pas débarrassé pour autant de mes élans fraternels, ne t'en fais pas. Écrire ne signifie pas jeter : j'ai juste transformé mon angoisse du week-end en envie palpable de t'aimer mieux encore, pour tous les prochains moments que nous ferons en sorte de partager.
Oui, j'ai écrit pour moi - parce que ce que j'avais à te dire se résume en fait à l'essentiel du billet précédent : cet essentiel que je t'avais déjà écrit, dans ce petit cahier que tu prends avec toi, et où nous t'avons tous montré beaucoup, beaucoup d'amour.
Ta famille t'accompagne, nous quatre, les autres, celle que tu te choisis jour après jour. Je suis tellement heureux d'en être, tellement fier d'être ton grand frère. "Je t'admire et tu m'inspires".

Toi comme moi nous le savons : tout ira bien.





samedi 30 août 2008

"C'est important, la famille"

Me dis-je après la folle et émouvante soirée de 18 ans de ma sœur.

Ma petite sœur...
Qui à son tour quitte le nid.
Prend son envol, elle qui rayonne.
Nous irradie de son sourire.
Qu'elle est belle !

Ma sœur chérie, je t'admire, tu m'inspires.
Joyeux anniversaire ! Je te souhaite "tout le bonheur du monde"...
Je t'aime.

jeudi 28 août 2008

Page blanche

C'est l'histoire d'un garçon qui aimait écrire sur son blog. Toutes sortes de choses ! Et puis... Non ça ne va pas.


En ce moment c'est terrible, l'envie est là mais impossible d'écrire, je ne parviens pas à trouver de la matière ou du style.
C'est ça le pire : je veux écrire, mais je ne peux pas.
Rien à faire, aucun angle stimulant, aucune anecdote croustillante, aucun sujet de fond que j'aurais envie de partager.

C'est très déprimant !!
Ce billet même est insipide.
C'est la cata - comment me ressaisir ?

mercredi 20 août 2008

Quelque chose en moi de l'Indiana

Après le saut à l'élastique, j'ai décidé de mettre mes vacances à profit pour continuer dans les sensations fortes, en parapente puis en canyoning.





En me rendant compte qu'il est vraiment facile de mourir, je ne peux que crier "Viva la vida..."

jeudi 14 août 2008

La perfection n'existe pas

Vendredi dernier je me suis réveillé avec un mal de crâne comme ça et les pieds dégueulasses comme ça aussi. On aurait dit un lendemain de cuite, où en plus de boire j’aurais marché pieds nus dans la rue. Il m’a fallu un peu de temps pour me rendre compte que c’était effectivement ce qui s’était passé la veille, entre autres délices. Remarquez, avec des cocktails à 3$ on aurait eu tort de se priver. Et puis c’était aussi la meilleure des manières de dire « au revoir » à la grosse pomme. Une sorte d’apothéose alcoolisée. Et musicale : le juke-box est une invention fabuleuse, vous emmerdez tout le monde avec vos chansons, mais tout le monde danse aussi pour vous en quelque sorte, selon vos choix, et ça c’est jouissif.

J’ai d’autant plus profité de ces soirées sur l’ensemble de la semaine que les New-Yorkais sont nettement moins regardants que les Californiens sur la majorité, comme je l’ai déjà évoqué. J’ai aussi remarqué, en termes de différences Est-Ouest, qu’ils comprenaient mon doux prénom bien plus facilement – vous savez, quand vous commandez votre café ou votre smoothie et que vous le récupérez annoté d’un doux « Aurther » (dans le moins pire des cas.)
Mais je m’égare. Par où commencer, en fait ?? Par l’incroyable masse de Français agglutinés à chaque coin de rue ? Par ces pénibles et incessantes allusions à cette série dont je n’ai jamais vu un seul épisode ? Par ce « Wow, wow, wow!! » tonitruant lancé par un homme dans le bus lorsqu’un papi lui est passé devant, l’inondant, et nous avec, de sa puanteur acide, imprégnante et immonde ?

Par la nourriture ? Les glaces Ben & Jerry’s, les bagels cream cheese, les brunches, Brésilien ou plus authentique à Brooklyn, les salades du Yaffa Café, les smoothies de Jamba Juice, les divins yaourts glacés de Pinkberry, les délices thaïs de Sea, notre pique-nique à Central Park…
Les vapeurs de Red Bull, de rhum, de vodka, de Cosmo..?

En fait, au-delà des détails gastronomiques, alcoolisés ou anecdotiques, toute cette affaire a une nouvelle fois été une histoire de personnes.
Une alchimie parfaite entre ces amis que j'étais le seul à tous connaître au départ; trois lieux de logement, une résidence universitaire, un appart' et une auberge de jeunesse : par un total hasard il s'est trouvé que ces trois endroits se trouvaient à quatre blocs les uns des autres, ce qui à l'échelle de la ville est plutôt très bien joué...

5th Avenue, Washington, Union et Times Squares, Meat Packing District, Chinatown, shopping (découvrez Brooklyn Industries, et les Japonais d'Uniqlo !); une semaine de sorties, bars, restos, boîte, musées, ciné, musical… à la new-yorkaise et pas du tout à la touristique. Extra good point!
On s'est baladés dans l'East Village, à Brooklyn, Greenwich, Central Park, SoHo, Chelsea... On a visité le MoMa et le Met, vu (et applaudi !) The Dark Knight sur écran géant Imax à une séance sold-out à 00h30, vu (et applaudi !!!) Hairspray sur scène à Broadway, profité de la vue sur l'Empire State depuis le bar 230, joué au billard bourrés au Nowhere (et au Boiler Room, haut lieu de débauche évoqué en tête de post), dansé, enfin, à la fantastique boîte El Cielo; et épuisé notre bande originale de la semaine, entre Queen, Katy Perry and co.

Sept jours "orgasmiques", tout à fait, et même des jalons pour dans quelques mois, à confirmer lorsque confirmation il y aura. Fingers crossed, le jeu en vaut la chandelle...

La perfection n’existe pas, mais en la déguisant en quête du bonheur, toute subjective que soit la notion, on y tend plus ou moins bien, consciemment ou non. Et s’il s’agit de décider pour soi, de refuser de se plaindre et d’assumer son enthousiasme, les vacances parfaites ont pour moi existé, tout récemment, très simplement, au cœur des vibrations de New York City.

Merci B., C., C., L.
Merci E.
Et surtout merci G. : guide parfait, unanimement adoubé comme tel, et ami tout court - là aussi c'est unanime.

« I mean… You know… Kinda can’t stopping the beat! »

83 photos c’est sans doute trop, mais c’est un bon best-of des 523 de départ je trouve…
[NYC, 2-7 août, copyright B., C., E., G., L. and A. - Chronological order.]