jeudi 20 septembre 2007

Estivalités

A l'approche de l'automne, j'ai eu envie de faire le bilan de mon été.
"Eté" au sens large, déjà parce qu'on ne le répétera jamais assez, mais la météo n'a jamais rien eu d'estival, et surtout parce que, plus que les saisons au sens strict, j'aime cloisonner des périodes-charnières d'une année. Ce que j'appelle "été", ce sont donc mes cinq mois parisiens, du 25 avril au 20 septembre précisément.

Quand j'ai pensé pondre ce post il y a quelques jours, j'ai cru qu'il s'intitulerait "Mon été pourri", car ce premier ressenti qui restait, c'était clairement de l'amertume. Et puis je me suis ressaisi, ai abandonné ce raccourci un peu facile.
A bien des égards, mon été n'a pas pris les directions que j'avais espérées depuis Los Angeles, et je n'ai pas vraiment été maître des nouvelles routes qu'il a ouvertes. Mais schématiser cela sous couvert de pourritude serait bien éloigné de la réalité.
J'ai bien évidemment eu mon lot de bons moments. Je manque simplement de recul pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre.

Indéniablement, j'ai appris.
J'ai rencontré des gens charmants que je ne suis pas près de perdre de vue; j'ai renforcé des liens amicaux déjà très forts, pour aller à l'essentiel.
Je suis sorti avec un garçon, je suis tombé amoureux, j'ai eu mal. J'en ai profité pour faire mon coming-out.
J'avais déjà écrit un bilan de mes dix mois californiens, pensant y avoir "tout" appris. Avec le recul, ce n'était qu'un terreau, dont les mises en pratique concrètes n'ont eu lieu qu'au retour, ces vingt-et-unes dernières semaines. Oui, plus que jamais, je me suis orienté vers ce que j'aspirais à être, consciemment ou pas. Une espèce de force des choses.
Même si mon stage, censé me passionner, m'a déçu - mais là encore j'ai énormément appris, à tous les niveaux; je me suis réorienté, et ça n'a jamais été désagréable.
C'était même humainement très bon.


En revanche, il y a des choses qui ne changent pas. Cette propension à toujours voir le côté positif de ce qui arrive, par exemple. Un sourire jamais démenti. Une fraîcheur pour redémarrer, toujours; question de survie. Ou une impossiblité désormais avérée d'anticiper, de prévoir, d'aller à l'essentiel, ou de faire passer les nécessaires corvées avant le(s) plaisir(s).
Mes relations avec mes parents se sont affinées, et à ce niveau-là, et pour tout le reste, je ne les remercierai jamais assez.

Trivialement, j'ai vu beaucoup de films, lu des livres; je suis allé au théâtre, au concert, au restaurant, en boîte, dans les bars...
J'ai poursuivi l'aventure bloggesque, plus intimement, et j'ai pris goût à la chose, une nouvelle fois.
Je me suis senti parisien comme jamais, apprenant à aimer démentiellement cette ville et ce qu'elle offre, à m'y sentir chez moi. Et Paris me l'a bien rendu. De jour comme de nuit...

Je ne fais pas de pause, j'ai terminé mon stage hier, je reprends mes cours demain.
J'étais prévenu, ça ne me dérange pas. J'ai hâte.
Retrouver un rythme estudiantin, abandonner un peu de sérieux, redevenir un soupçon plus léger.
Changer d'air, aussi, car même si ce bilan est au final plus positif que pourri, il est temps de tourner la page.

On respire un coup, et on repart !

Je prends mon train dans une heure.
J'ai encore beaucoup à apprendre.

mardi 18 septembre 2007

American Guy (3/7): Tim

C'était le soir d'après ça.
Nous avions décidé d'aller en boîte. En temps normal, une formalité; mais avec deux underage dans les pattes, dont votre humble serviteur, la soirée promettait de revêtir des allures d'expédition junglesque.
Prévoyant, j'avais repéré celles ouvertes aux 18-21 ans. Bizarrement, dans les boîtes gays. Un baptême pour moi en l'occurrence, une excitation décuplée à l'idée de le faire à L.A., ce baptême. Les filles n'y virent pas d'inconvénient. Les homos non plus. Le peu de garçons hétéros qui restait, davantage. Mais après un court instant diplomatique bien préparé, tout le monde ou presque était convaincu - nous allions être nombreux. WeHo, here we came!

Nous investîmes le Rage, rien que ça ! Belle soirée en perspective. Elle le fut.
Bien vite, l'excitation de la "première fois" laissa place à la reprise des habitudes. Un dancefloor est un dancefloor. La découverte, c'était plutôt cette musique résolument gay de bout en bout, et le fait que 99% de la population devait être homo, ou bi (donc homo).
Je me concentrais sur la danse, une priorité (à l'époque) par rapport aux potentielles rencontres ou au bourrage de gueule. Ok, c'est surtout que ce soir-là en cet endroit, il y avait bien peu à se mettre sous la dent. En fait, dans ce pays, ils ont tellement tous une fake ID quand ils sont underage (yeah), que ça marche aussi pour les moins de 18 ans aux soirées 18-21. Comprenez donc qu'il n'y avait que des petits Mexicains de 14 ans. Pas sexys pour deux sous. Pourquoi des Mexicains, je ne sais pas, mais le fait est que ce n'était pas excessivement affriolant.

La soirée passe, on se trémousse, on boit, on se marre.
Et je le vois. Il danse. Il me plaît. Je suis littéralement hypnotisé. Peut-être par contraste avec les autres, certes - mais quand même, en toute objectivité, j'ai trouvé ma target de la soirée.
En six mois californiens, je me suis déjà rendu compte combien il était facile de draguer sous couvert de nationalité française. Et j'ai appris à me désinhiber, à aborder sans paniquer, juste parce qu'une personne me plaît, et qu'il n'y a rien à perdre, jamais.
Mais ce soir-là, blocage intégral. Ma cible est entourée, de tout côté. Amis ou profiteurs, je l'ignore - mais la scène est rédhibitoire. Coincé contre un mur, je ne le lâche pas des yeux, mais je suis incapable de bouger.
Un de mes amis, l'expérience en plus, décide de me donner un coup de main, de me secouer. Il danse avec moi de façon à me pousser contre mon bellâtre. Malheureusement sans que ça me donne pour autant les ailes qui me sauveraient; sans que le bel éphèbe (au moins) ne me remarque davantage. Je regagne mon mur, conscient des regrets qui vont m'étreindre à la sortie, mais résigné. Il n'est pas pour moi, je n'y arrive pas.

A la fin de la chanson suivante, il s'arrête de danser et se dirige vers la terrasse.
Me passe devant, croise mon regard, me sourit.
Je le lui rends, interdit, timide, charmé plus que de raison.
Il m'a souri !!
Il va s'asseoir dehors, seul. N'importe qui se serait précipité. Pas moi. Mode "blocage" oblige... Mon ami, mon ange-gardien devrais-je dire à ce stade, me "prend par les sentiments". Comprenez qu'il se rue à l'extérieur, prêt à aller aborder "mon" mec, ni plus ni moins, juste pour que je me bouge un peu.
Gagné ! Piqué à vif, mon sang ne fait qu'un tour, je le double in extremis quand je comprends son manège, et me retrouve, un peu malgré moi, assis à côté de ma cible.
C'est parti...

"Hi!"; il me répond, je lui demande comment il s'appelle, d'où il vient, ce qu'il fait dans la vie. Au fur et à mesure que je blablate, je me détends, j'apprécie ce qui est en train de se passer. Il veut savoir si je suis gay. Surtout, Tim tique quand je lui dis mon prénom, avec mon pseudo accent américain. J'en profite pour glisser la phrase qui tue, l'anicroche salvatrice, le sésame qui les fait tous (et toutes) tomber. "Sorry, I'm French" (à prononcer avec son plus gros accent, pour un rendement immédiat et maximal !)
Petit sourire de Tim.
La conversation s'épuise, nous nous égosillons pour couvrir les caissons de basse.
Je tente le tout pour le tout, me sentant de plus en plus inconfortable à attendre bêtement qu'il ne se passe rien.
"You wanna dance?"
Palpitations...
Re-sourire à tomber de Tim : "Sure!"
Il se lève et me prend par la main.

Nous dansons, nous tournons, collés l'un à l'autre comme deux collégiens sur un slow, maladroitement enlacés. Nous ne nous arrêtons pas, jamais, nous enchaînant tous les mix suivants, quels qu'ils soient, toujours dans cette même étreinte de plus en plus câline.
Nous sommes perdus très haut, dans une bulle, hors de tout. Nous sommes seuls sur la piste, seuls au monde. Je fonds.
Nos lèvres se cherchent. Nous nous embrassons.

Les boîtes ferment tôt en Californie. 1h30, arrêt de la musique.
Douloureuse sortie de notre douce torpeur. Nous nous sourions, presque gênés.
Il se dirige vers la sortie, je lui arrache son numéro avant qu'il ne m'échappe avec ses amis.
Dans la nuit, il répond à mon texto : "Thanks for the dance..."
L'échange durera quelques jours. Il vit trop loin, n'est pas assez indépendant.
Nous ne nous reverrons pas.

Aujourd'hui, je suis incapable de me rappeler son visage.
Mais l'émoi que Tim provoque encore en moi me trouble, au regard du peu de choses que nous avons vécu.
La soirée s'est suffi à elle-même, intense et unique.

dimanche 16 septembre 2007

I'll Kill Her

Pas vraiment envie de m'étendre en mots sur cette jeune fille pétillante (SoKo) et sa chanson acidulée, juste une humble requête : regardez, écoutez !
Merci :)




Et puis un sourire, aussi : je voulais vous parler de ma galère immobilière d'hier, et je me rends compte que le titre de la chanson/du post s'y prête tout particulièrement, le "Her" désignant dans ce cas l'agence qui nous loue l'appartement.
Le topo est simple : on la paie les yeux de la tête, pour qu'elle ne fasse absolument rien. Ou comment monter tout son barda à Lille en pensant emménager, pour retrouver un logement en état de dégueulasserie maximale, c'est à dire plus sale encore que lorsqu'on l'a visité, et aux travaux de finitions terriblement approximatifs.
Je vous passe les détails, nous étions juste désespérés.
Par exemple, il restait des manteaux miteux dans mes placards. Miam...
Ou comment passer sa journée à récurer, transpirer, et aussi gueuler, en menaçant ladite agence de tas de représailles pas très catholiques.
Au final, tout s'est plutôt arrangé, et nettoyer en groupe et dans la bonne humeur reste une expérience tout à fait salvatrice, un bon moyen de se vider la tête.
S'installer dans sa nouvelle maison, c'est cool aussi, comme dirait l'autre.

Il n'empêche, ultimes jours à Paris...
Il n'empêche, j'ai hâte de remonter !
A suivre.

vendredi 14 septembre 2007

Mais qu'est-ce qu'ils ont, tous ?!

...à nous crever dans les bras, comme ça ??

Je veux bien qu'on atteigne le seuil générationnel où l'on commence, la faute à l'âge, à perdre "nos" stars, celles qu'on connaissait et qui nous touchaient; mais depuis novembre dernier et Noiret, la loi des séries a plutôt dramatiquement fonctionné ! On fait du 1/semaine là quand même...

Pas que je verse spécialement ma larme - je me demandais encore ce matin quel(le) artiste pourrait me faire chiâler en passant l'arme à gauche, et je n'ai pas trouvé.
Mais c'est toujours une sensation étrange de lire les news et de voir qu'un(e) tel(le) nous a quittés.
(Plus Michel Serrault que Grégory Lemarchal en ce qui me concerne, mais là n'est pas la question.)

Du côté de Jacques Martin, je retiendrai surtout ce délire délice des Nuls, avec une Lemercier déchaînée.
Pour moi, il n'y a pas plus bel hommage...

mardi 11 septembre 2007

American Guy (2/7): Mr. Q

J'ai faim.
Il est encore tôt.
Je viens d'arriver au bureau.
Je suis décalé, "ailleurs".
Nous sommes le jeudi 4 janvier 2007... Pas encore remis de mes "vacances".
Je suis tout libidineux.
Comme de par hasard, "bip bip, bip bip" - un message.
Un garçon que je dois rencontrer depuis longtemps.
Une idée, aussi soudaine que saugrenue.
On peut dire qu'il me recontacte au bon moment.
L'envie est répressible.
J'en parle autour de moi.
Je suis approuvé, sourire en coin (j'ai des collègues compréhensifs.)
Je fonce.
Voiture, autoroute.
Je sonne, j'embrasse.
Excitation, angoisse.
Que suis-je en train de faire ?!
Un très mauvais plan, à tout point de vue.
14h et quelques, de retour au bureau.

Après ce tout premier "plan lunch", je pue le sexe, je me sens sale, souillé, et pas du tout heureux.
Surtout, j'ai toujours faim.

dimanche 9 septembre 2007

(ne) Boude (pas) Ton Plaisir !!

"Sporadiquement" et "présomptueux" sont mes deux mots du moment. Vous savez, ces mots dont vous vous apercevez au bout d'une semaine que vous les employez quatre fois par jour - et bien chez moi en ce moment, il y a une certaine présomption sporadique. Ça vous fait une belle jambe !


Pendant ce temps, ce samedi soir, à Bastille, Les Grandes Marches accueillaient DFP et sa Back to Paris party de rentrée, la fameuse BTP : l'occasion d'un rassemblement assez impressionnant de bloggeurs... Thanos, The6l20, SoGB, Jarod_, H. de Crayencour, Matoo, Ikare, Andrew Pipen, Peio, Arkane, Phoenix, Aure, Lord FiddleBubble, Muxu Munu, Amok, Lapin, Matorif, Tac Tac, Gauthier, 7h48, Grenouille, Guillaume, ekkooo, Zep, Toon, la Fée Daubette, B., Celui qu'il, AdaM, Toli, Vincen-t, Ditom, Qalawum, Olivier4, Creaminal, DragonFly, Demonz, Onanightlikethis, Mortsouvifs, SpicyNico, Dan, Niklas, MarcelD, Jean-Michel...
Sans oublier Patxi !
Et pardon à ceux que j'aurais croisés mais oubliés dans ce fastidieux listing - n'hésitez pas à vous manifester.
Le principe en soi n'avait rien de révolutionnaire : de la musique, à boire, et des fesses qui se trémoussent... Mais l'ambiance était excellente, à tous points de vue, et la soirée le fut donc, aussi.
Nous parlerons de "communautarisme" et d'un lointain mépris que j'eus pour la chose à une certaine époque un autre jour, si vous le voulez bien - là, je suis juste fasciné par ce passage en masse du virtuel à la réalité.


La laque à cheveux a le vent en poupe, confirmant, après Cabaret et avant Le Roi Lion, un engouement retrouvé des Français pour la comédie musicale.
Il n'empêche, voir Hairspray au cinéma, c'est aussitôt regretter de ne pas l'avoir découvert sur scène.
Il n'empêche, c'est en tête de ma to-do list new-yorkaise.
Il n'empêche, la B.O. est une tuerie !


Il y avait quelque chose de terriblement émouvant vendredi soir, à voir ces brutes épaisses, ces amas de testostérone, ces gueules cassées du ballon ovale, aussi bien Argentins que Français, pleurer à chaudes larmes au moment de leur hymne respectif.
Quelque chose d'irréel, un moment de vrai.

mardi 4 septembre 2007

American Guy (1/7): Nico

Il y a eu les sagas de l'été, pour moi ce sera celle de la rentrée.
Une série qui va vous intéresser au plus haut point, puisque je m'en vais vous entretenir de mes conquêtes américaines. Je vous l'ai tellement rabâché, vous n'êtes plus sans savoir que je viens de passer un an à Los Angeles. Là-bas aussi la séduction était de mise, obviously, peut-être même exacerbée par le côté "exotique" des choses... Mes diverses expériences en la matière ont donc été pour le moins... intéressantes !
C'est parti, cette semaine, on commence par Nico.

Nous sommes le jeudi 7 septembre 2006, à la sortie du boulot. Je suis au volant de ma Jeep, lunettes de soleil vissées sur le nez. Lorsque j'arrive chez moi, à Santa Monica, face à l'océan, le temps est inhabituellement mauvais. Comprenez "mauvais" pour la Californie. Pour la première fois depuis deux mois que je suis ici, de lourds nuagents s'amoncellent au-dessus des vagues, portés par un vent menaçant. Je ne saurais vous dire ce qui me pousse à y aller ce soir-là en particulier, moi qui ne suis pas un adepte régulier de la chose, mais le fait est que je décide de faire un footing au bord de l'eau. Pour décompresser après une journée de dur labeur, c'est parfait. Faisant fi de la météo, j'enfile un short, au moins aussi sexy que celui-ci, un vieux tee-shirt, et je sors pieds nus dans la rue, ne me munissant que de mes clefs. J'habite littéralement sur la plage...
Je me mets à trottiner au bord de l'eau, là où le sable humide est ferme.

Et je le vois. De dos. Il a une jolie silhouette dorsale. C'est ça qui me frappe en premier...
Il marche. Je le dépasse et tourne ostensiblement la tête pour apercevoir un visage que j'espère aussi séduisant que l'arrière de son crâne. Et il l'est ! Nos regards se croisent. Brutalement, je me rends compte que j'ai envie de l'aborder, que j'ai besoin de l'aborder, de lui parler. Que si je ne le fais pas, je le regretterais amèrement. Mais le temps de prendre ma décision, c'est à dire le temps de courir encore dix bonnes minutes, et de me retourner, il a disparu.
Déçu, je reviens doucement sur mes pas, avant de réaliser qu'il a aussi rebroussé chemin. Je le rattrappe dans l'autre sens et, arrivé à sa hauteur, me lance, sans réfléchir.
"Hi!"
Il s'arrête, sans doute surpris de se faire aborder de la sorte, me rend mon salut, avec un petit sourire, et attend que j'enchaîne.
Très inspiré par l'état du ciel, je joue au Franchouillard depuis peu en Californie, et très étonné par la météo de ce jeudi soir. Ce qui n'est pas mentir... Après cette entrée en matière bidon, tous les deux visiblement à l'aise, nous marchons côte à côte sur le sable en commençant à nous raconter littéralement nos vies. Il s'appelle Nico...
Lorsque la nuit tombe et que se fait sentir le moment de se séparer, je tente le tout pour le tout, en lui demandant s'il veut mon numéro de téléphone, prétexant le fait qu'il est une des rares personnes que je rencontre qui n'habite pas loin de chez moi - comprenez que je puisse voir sans prendre la voiture. Ce qui n'est pas mentir (bis)... Il répond par la positive, c'est déjà ça, mais la balle est dans son camp, puisque n'ayant pas mon portable sur moi je ne peux noter son numéro. "It's your call!", pensé-je... S'il ne m'appelle pas, c'est foutu.
Remarquez, à ce stade, j'ignore tout des penchants sexuels de ce garçon. Ce n'est pas dramatique, mais il est clair que pour moi, cet abordage inattendu a d'autres visées que purement amicales. Je croise les doigts, pour plein de choses à la fois.

J'arrive chez moi, il fait nuit. Je m'apprête à prendre ma douche lorsque le téléphone, posé en évidence sur le micro-ondes, vibre. Souffle au coeur, débordements de joie prématurée... C'est lui ! Il me demande ce que je fais ce soir. Je ne fais rien. Ai-je envie de passer la soirée en sa compagnie, pour dîner devant un film par exemple ? Complètement ! Cinéma, ou DVD chez lui ? Je n'hésite pas longtemps...
En guise de douche, j'entreprends du coup une véritable toilette pré-nuptiale. J'y crois à mort...
Il habite deux blocs au-dessus de chez moi - quel bonheur de pouvoir enfin se déplacer à pieds, dans cette ville. J'arrive pimpant et plein d'entrain. La bouteille de vin est vite sifflée, les discussions s'enflamment, il me rassure sur mon niveau anglais et je le rassure sur son degré de culture. Rapidement, la discussion dévie sur les amours et autres plaisirs charnels. Je me dévoile un peu, laisse entrevoir l'éventualité qu'il se puisse qu'il y ait une possibilité que je sois éventuellement attiré par les garçons.
Lui, cash : "You're gay?"
"Euh... Yes... (plein d'espoir) ...are you?!"
"Oh, not at all, I'm totally straight!"
Couperet, bloc de glace, blanc, constipation...
"I'm kidding!!" éclate-t-il de rire, plus pédé que jamais !
Ah ah, bon, il est kidding, ha ha ha, ouf, tout va bien, muhahaha...
Qu'est-ce que je suis con.
Le trajet au vidéo store est rapidement avorté sous mon insistance pour "converser plus et mieux se connaître" plutôt que de mater un DVD...
De retour chez lui, tout se joue lorsque nous terminons de blablater assis sur le lit, nos genoux et autres petites mains se frolant négligemment.
Premier baiser, nous faisons l'amour. Mon premier Américain !
Nico est piercé au pénis. Soit.

Au réveil, je me sens terriblement bien.
Sans doute chamboulé par la magie de la rencontre, l'inhabituelle ardeur que j'ai employée pour l'aborder, l'exotisme de la situation et cette jolie nuit que nous venons de passer ensemble, je m'emballe. J'ai envie de le revoir, vite.
Ahem, c'est sans compter son petit ami norvégien, qui le rejoint à L.A. quatre mois plus tard. On peut se mettre en couple jusque là si je veux.
Cette discussion, c'est le lendemain, d'abord au téléphone, puis autour d'un verre. Non, je ne veux pas ! Boulet...
Sauf que mon emballement a ses effets pervers, et que malgré cette boulitude qui me le fait voir sous un jour nouveau, très négatif, je suis déjà semi-accro, à quoi je ne sais pas, mais ça n'a pas raté, ce crétin me fait mal, avec ses histoires longue-distance à la con ! Tout aurait pu être si simple... Lorsqu'il accepte de me revoir quatre jours plus tard, au cinéma, il m'annonce avec un grand sourire qu'il a largué son Neutrogena. Et est ostensiblement en mode "drague". Bigre, il tente une reconquête ! Tristement, cette attitude sur moi est pourtant immédiate, achevant de me dégoûter.
Je n'ai plus envie de le voir, il ne m'attire plus, ne me plaît plus, ne me fait plus frissonner. Fini le mal-être dont il a été la cause pendant une petite semaine, finie la magie de la rencontre, Nico m'indiffère complètement.

Je le reverrai quelques semaines plus tard, chacun de nous cédant à la pulsion hormonale d'un vendredi soir, tard, jouissant d'une proximité géographique appréciable. Entretemps, Monsieur a insisté, mais j'ai décliné. Ce soir-là, tout est consommé, pour nous deux, dans les deux sens. Nous sommes sur la même longueur d'ondes, tout est dit.
"L'amour" est fade, incolore, inodore et sans saveur.

Avec Nico, il aura fallu être là au bon endroit, au bon moment, porté par un ciel menaçant, sur une plage de Santa Monica... Ephémère étincelle peut-être, mais tout sauf insignifiante.

lundi 3 septembre 2007

Le parquet collait...

...et c'était une bête de soirée !
(Matorif, ça fait 2 fois que je linke ton article - ton Analytics peut me dire merci :p)

dimanche 2 septembre 2007

L'appartement



Pendant que certains pendent leur crémaillère (plus ou moins; l'excuse reste bonne), d'autres se préparent à emménager :



Piètre vidéo pour bel appartement - bientôt...