"Bon..."
"Bon..." : mon constat amer, hier, exposé à la face de mes contacts Facebook ou Gmail. Une espèce de résignation latente : au quatrième jour du stage, j'étais soûlé. Soûlé de faire le standard et le rangement quand on m'avait assuré que ça ne serait pas le cas, soûlé d'en avoir fini avec lesdits standard et rangement pour ce jeudi, donc soûlé de me faire chier (rien de pire en stage, vraiment), soûlé du coup par la sensation de m'être fait avoir comme un gamin pour ce stage qui n'est pourtant pas le premier.
Pourtant, en fait, un "bon..." lu comme ça peut être évoqué de diverses manières. Et le mien a progressivement glissé du négatif vers le positif. Déjà lorsqu'on m'a redonné du travail, ensuite lorsque je me suis rendu compte que c'était intéressant, enfin après avoir constaté qu'il allait juste me falloir être patient pour le reste, les "bons dossiers" dont j'aurai la charge n'arrivant que d'ici quelques semaines. J'ai retrouvé la pêche !
Et même la banane avec la soirée qui a suivi : le "bon..." est devenu orgasmique !
Tout a commencé la veille en fait : cet apéro "revival L.A." sur les quais avait été bref et frais, mais intense, comme à son habitude; assez malicieux aussi, lorsque le jeune homme et les jeunes filles à notre droite nous ont demandé le tire-bouchon dans un français approximatif, et se sont révélés être... "from California" ! J'adore ces petites connivences de la vie, au quotidien.
Ma mornitude stagesque ayant commencé le mercredi, cette bulle californienne m'avait déjà fait du bien.
Mais ce jeudi soir fut explosif. Juste explosif.
D'abord Ménilmontant-Ternes, sur cette ligne 2 en arc-de-cercle du Nord de Paris, pour retrouver C. et nous diriger chez L., dans l'appartement de malade mental de ses parents, assez inimaginable côté taille et standing. (En revanche la déco peut ne pas faire l'unanimité.)
L., je la connais assez peu : rencontrée à Los Angeles, nous ne nous sommes croisés qu'assez rarement sous les palmiers, et pourtant j'ai toujours énormément apprécié cette fille.
L. a gagné une green card à la lottery américaine, et L. part mercredi s'installer à New York.
Pot d'adieux de dernière minute donc, un délicieux punch et un excellent guacamole coulent à flot, si je puis dire. Nous ne restons pas longtemps, suffisamment pour embrasser L. et être un tout petit peu ivres.
Direction les Champs, où nous devons retrouver G. et J.-B.
Je ne savais pas qu'un Dîner blanc était prévu ce 12 juin. En tout cas, 9000 personnes immaculées, tranquillement en train de souper, assises à table sur les trottoirs de la plus belle avenue du monde entre le Rond-Point et l'Etoile, ça fait son petit effet !
J.-B. est bourré, c'est une catastrophe. Je passe une petite demi-heure avec les trois garçons à errer dans le quartier jusqu'à ce qu'ils s'installent dans leur pizzeria, avant de retrouver ma deuxième partie de soirée.
Je foule à nouveau un tapis rouge car la deuxième partie de soirée sus-citée se manifeste en fait en les personnes de G., S., L. et N. qui sortent de l'avant-première de Seuls Two d'Eric & Ramzy au Normandie. Ils ont réussi à me choper une invite pour la soirée du film!
Rue adjacente, bienvenue au... Queenie (ben voyons) : tarama et champagne à volonté, quelques pontes de "la grande famille du cinéma français", une copine de chez Warner qui me propose de futures soirées sympathiques, et deux-trois people qui traînent : Eric & Ramzy bien sûr, mais aussi Mélanie Doutey et Gilles Lellouche, ou encore François Cluzet. L'occasion de mettre à profit mes talents de photographe de stars développés à Hollywood, et décuplés ce jeudi soir par les quatre coupes de champagne qui se sont mêlées au punch du début de soirée. Je ne suis pas mécontent du résultat, et c'est G. qui est carrément heureuse :
Sur un tel coup d'éclat, nous nous éclipsons, car j'invite G. à la "Take It Irish Party" du festival Close Up créé par Mk2 qui vise à récompenser "les jeunes talents du cinéma français". C'est ma récente collègue J. qui m'a très gentiment repassé les précieuses invitations. La 1, la 14, et hop, Bibliothèque nous voilà ! Au Café du Mk2, le mot d'ordre tire vers le roux et le vert, et G. remplit au moins une des deux conditions. Nous arrivons trop tard pour croiser les membres du jury, Hippolyte Girardot, Olivier Assayas, Aïssa Maïga, Sara Forestier et Florian Zeller; tout comme les nominés Clémence Poésy, Hafsia Herzi, Grégoire Leprince-Ringuet ou le très beau Nicolas Cazalé. En fait, on ne croisera en tout et pour tout que deux "people", mais du vrai "beau" monde au sens littéral du terme : le sexy Johan Libéreau, et le non moins bel écrivain Ariel Kenig. Celui-ci s'est révélé être au demeurant un partenaire de soirée vraiment sympa, et les cocktails fraise que nous avons partagés avec E. et lui avaient une exquise saveur...
En fin de compte, fi des "talents" que G. et moi étions venus débusquer: au-delà du punch, du champagne et de ces lait-fraises alcoolisés, nous nous enfilons encore quelques rhums/vodkas/whiskeys-cocas qui achèvent de nous immerger dans une dimension que nous n'identifions pas véritablement, mais qui est tout à fait plaisante !
La musique est excellente, tous ces jeunes gens heureux d'être là, et l'on croise même des comédiens-pizzaiolos fort rigolos. G. est bluffée par la vraie-fausse herbe que nous foulons en terrasse, alors que je me charge de faire découvrir à un charmant Vénézuelien égaré les délices de notre langue (de la mienne en tout cas) - me rendant compte une nouvelle fois par la même occasion que mon espagnol devient presque excellent lorsque je suis alcoolisé ! Il y a vraiment là un concept à creuser...
J., ledit Vénézuelien, m'appellera plusieurs fois dans la nuit, avec, quand même, la phrase du siècle : "G. est super, on a réchauffé ses mains, et c'est ça qui m'intéresse !"
Oui, ça ne veut rien dire, c'est ça qui est drôle, surtout à 5h.
Le maître-mot de cette folle soirée aura donc sans doute été alcool, mais seulement source de beaux et euphoriques moments, qui me permettent alors de m'écrier, d'un air langoureux, heureux et rassuré, (c'est) "Boooon..."
C'est en tout cas la réflexion que je me suis permise dans le taxi qui filait dans la nuit.
1 commentaire:
Un billet en effet très Arthur à LA à Paris !! Quelle soirée de reustas, t'as fait des touches j'espère. Good for you!!! ;)))
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