Celui qui vient de se terminer, en fait.
Parce que vendredi après-midi mon moral était au plus bas, et l'idée que je puisse passer un fameux "bon week-end" ne m'effleurait même pas.
J'avais décrété à 18 heures que je ne resterais qu'une demi-heure supplémentaire, et pourtant elle a été la plus longue du monde, comme si la délivrance de fin de semaine semblait ne jamais devoir arriver. Lorsque ce fut finalement le cas j'ai véritablement bondi hors du bureau, dans un style très proche du collégien qui entend la sonnerie de fin du cours.
Passage express à G20, je respire déjà. Je viens de passer le pire après-midi du stage so far, sans avoir strictement rien à faire; évitant de le mentionner trop fort de peur d'être recruté pour vider une poubelle, aller chez le serrurier ou l'imprimeur, ou acheter un photocopieur sur eBay - mais culpabilisant tout de même (un riquiqui chouya) de lire un blog en long en large et en travers, d'être sur fesse-bouc et sur mes mails persos.
Je ressasse donc les longues heures qui se sont enfin écoulées en m'efforçant de choisir une bouteille de rosé dans le petit supermarché. Avec vingt euros sur mon compte pour terminer juillet j'essaye de trouver un compromis entre prix et qualité apparente (je ne suis pas franchement un fin nez, je me rabats sur le plus fort taux d'alcool - quoi, c'est le week-end ou bien ?) 1,99€, parfait mon petit - je ne découvre l'interversion d'étiquettes que lorsque la bouteille passe à 4€ à la caisse. Soit. (A mon niveau, deux euros ça compte)
Malgré mes tergiversations professionnelles mâtinées d'hésitations oenologiques, je suis en avance à Anvers. J'achève d'écouter via mon Touch l'album des Ting Tings pour la sixième fois de la journée, regrette encore un peu de les avoir ratés à Solidays pour cause de saut à l'élastique (donc pas trop de regrets non plus quand même), et A. arrive. Grâce à moi (...), il sort enfin du boulot avant 22 heures. Je ne suis pas peu fier. Et le traîne jusqu'à L'été en pente douce, charmant bar-restaurant découvert la veille avec L. sur le flan de la Butte Montmartre, au-delà de la frontière invisible que les touristes ne franchissent pas. Comme c'est très agréable de revoir A. après quatre semaines, je décrète que j'arriverai en retard à l'anniversaire-surprise où je dois être sans faute à 20h30 (pour que ladite surprise fonctionne.) Je décide de me muer en deuxième partie de surprise, en toute modestie. Avec A., ça cause beaucoup boulot, le sien, le mien, et projets divers. C'est le kir cassis qui m'apporte les premières effluves du week-end.
Nous nous séparons, je poursuis mon périple métropolitain jusqu'à Place de Clichy, où JB me rejoint en tête de train (j'ai failli dire "queue") direction Asnières. Petite traversée de Clichy jusqu'à la rue de Paris (alors que Google Maps s'obstinait à me conduire rue de Clichy à Paris, dans un superbe élan d'ignorance de la banlieue, même toute proche - ce qui rendit furieux le banlieusard contraint que je suis, obvisouly) - nous arrivons chez E. et K., bien après la surprise évidemment. Deuxième effluve de plaisir, on me dit que je suis beau, avec mon t-shirt blanc moulant et ma barbe de trois jours (plutôt trois semaines en fait, mais soigneusement entretenue) - je clos ici la parenthèse narcissique, mais temporairement seulement. Hop, bière, pizza, quiche, le quota hétéro est respecté dans toute son intégrité, j'en profite aussi largement - puis mon fameux rosé, et la vodka. Et les bougies, les cadeaux, les vannes, le blabla, les rires, la non-finesse absolue, le plaisir de retrouver M., M. et O.
On prend congé, chopage de dernier métro pour retraverser Paris dans l'autre sens, hop je sors à Bastille, remonte le Faubourg-Saint-Antoine et débarque devant la foule-qui-fume en face du Bottle Shop. G. et S. mixent (vinyles only), alternent les Stones, Michael Jackson et la pop la plus kitsch, la disco la plus gaie - que du bonheur, d'autant que je retrouve B., "le mien", qu'il me paie une pinte (aucune connotation radine, juste une corrélation avec l'état de mon compte, remember?) et me câline en public, ce qui me plaît et que Monsieur avait parfois du mal à mettre en oeuvre ces dernières semaines. A., L. et S. me trouvent beau à leur tour. Ca ne me dérange pas. Ah, Monsieur est gentiment ivre, ce qui explique peut-être cette main légèrement déplacée, en fait. Hum, on rentre ?
Chopage du dernier métro (bis - il y a beaucoup de derniers métros), descente à Bonne-Nouvelle, escaliers, lit (ou assimilé.) Achèvement des câlins, dodo.
La troisième effluve du week-end/plaisir est à la hauteur.
13h42, ouverture des yeux. Monsieur s'est levé, a fait les courses, préparé le p'tit déj'. Smoothy à la banane, muffins, Nutella. Rien à redire ! On écoute Claire Diterzi et Goldfrapp très fort sous la douche, on se réveille définitivement vers 16 heures. Je l'abandonne à son ménage, rejoins mes pénates banlieusardes.
Petit saut dans la piscine pour discuter de façon très décontractée de nos derniers jours respectifs avec ma soeur et mon père. Je convaincs ma soeur du grand intérêt de prendre le train Six Feet Under en marche, et de me rejoindre Saison 2. Bingo, j'ai enfin l'impression d'avancer ! Elle est conquise (qui ne le serait pas ?)
Trois épisodes, glande internétique nocturne délicieuse, dodo.
Ersatz de grasse mat' le dimanche, malgré mon réveil et ma volonté, très forts tous deux, d'émerger avant 11 heures. Complètement foiré évidemment. Je retrouve L. en milieu d'aprèm' aux Buttes-Chaumont pour le goûter, tout galvanisés que nous sommes par la soi-disante météo estivale. Hum, putain de mal de gorge.
Retour maison bis, je m'essaie en début de soirée à prendre du plaisir à cuisiner, et ça marche, mes spaghetti-bolo sont un succès, et j'ai vraiment pris mon pied à la cuisson, dans la grande cuisine, Cocoon, Belle & Sebastian, Moriarty, Girls In Hawai, The Moldy Peaches... gueulant gentiment dans les enceintes, sur cette compil' folk très appréciable récupérée la veille de mon cher-et-tendre.
Encore trois épisodes de Six Feet "en toute fraternité", et là dodo vraiment tôt, ma putain de gorge me brûle, mes paupières n'en peuvent plus de l'accumulation de la semaine, ma couette ne m'a jamais paru si excitante.
Au final, je ne pense même plus à mes problèmes de vendredi, en partie résolus malgré eux, en partie repoussés à ma glande stagesque de lundi, mardi... etc.
En tout cas je ne compte plus les "effluves de week-end agréable", elles ont été là c'est tout, c'est bien.
Et si ce billet descriptif exhaustif autocentré plus ou moins intéressant vous a gonflé(e)s, tant pis pour vous !