jeudi 31 juillet 2008

Une crise de la cinquantaine

La voilà pondue.
Révélatrice de mes gigantesques lacunes en la matière et de mes goûts plutôt éclectiques, elle n'est pour moi valable qu'à l'instant où je la publie - ils étaient le triple au départ, la réduction progressive fut extrêmement douloureuse, ce ne fut pas une mince affaire, et je ne réponds plus de rien dès lors que la voici. Elle est tout le contraire d'exhaustive, c'est une catastrophe - l'exercice est diablement périlleux.
Foin des tergiversations, la seule règle que je me suis imposée est de ne pas y inclure 2008.

Tadâââm : comme promise à mon collègue V., celle que je vais lui remettre, voici la liste, par ordre alphabétique des titres originaux, de "mes 50 films préférés-de-tous-les-temps" !

8 femmes, François Ozon

Babel, Alejandro González Iñárritu

Beauty and the Beast, Gary Trousdale and Kirk Wise

C.R.A.Z.Y., Jean-Marc Vallée

Children of Men, Alfonso Cuarón

Closer, Mike Nichols

Crash, Paul Haggis

Dancer in the Dark, Lars von Trier

Das Leben der Anderen, Florian Henckel von Donnersmarck

De battre mon cœur s'est arrêté, Jacques Audiard

El laberinto del fauno, Guillermo Del Toro

Erin Brockovich, Steven Soderbergh

Finding Nemo, Andrew Stanton and Lee Unkrich

Gattaca, Andrew Niccol

Gladiator, Ridley Scott

Ice Age, Chris Wedge and Carlos Saldanha

Jurassic Park, Steven Spielberg

Kill Bill, Quentin Tarantino

La cité de la peur, Alain Berbérian

La graine et le mulet, Abdellatif Kechiche

Labyrinth, Jim Henson

L'argent de poche, François Truffaut

L'armée des ombres, Jean-Pierre Melville

L'auberge espagnole, Cédric Klapisch

Le dîner de cons, Francis Veber

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet

Le vieux fusil, Robert Enrico

Les bronzés font du ski, Patrice Leconte

Les chansons d'amour, Christophe Honoré

Little Children, Todd Field

Ma saison préférée, André Téchiné

Modern Times, Charles Chaplin

Moulin Rouge, Baz Luhrmann

Mysterious Skin, Gregg Araki

Old Boy, Park Chan-wook

Once upon a Time in the West, Sergio Leone

Pirates of the Caribbean-The Curse of the Black Pearl, Gore Verbinski

Romanzo Criminale, Michele Placido

Romeo + Juliet, Baz Luhrmann

Sen to Chihiro no Kamikakushi, Hayao Miyazaki

Star Wars Episode IV-A New Hope, George Lucas

The Departed, Martin Scorsese

The Fifth Element, Luc Besson

The Lord of the Rings, Peter Jackson

The Motorcycle Diaries, Walter Salles

The Wind that Shakes the Barley, Ken Loach

Titanic, James Cameron

TransAmerica, Duncan Tucker

V for Vendetta, James McTeigue

Volver, Pedro Almodóvar

lundi 28 juillet 2008

Penser à arrêter de penser

Vendredi après-midi, ma collègue G. a brisé toutes les règles de bienséance à l'égard d'un stagiaire. Je deviens peut-être parano à force de maugréer et de ruminer autour du vide auprès duquel je m'affaire depuis sept semaines, mais je crois bien qu'elle a fait montre d'une grande hypocrisie, tout de même. Empli de bravitude, j'ai fait acte de répartie, mais suis resté sur une trop forte impression d'inachevé, un fébrile goût d'amertume bien parti pour me niquer ma fin de journée. (Au demeurant, je suis bien sûr soûlé de ne pas leur laisser un souvenir impérissable, une fois n'est pas coutume (arf, quoi ?) - Il paraît que je suis hautain.)


Mais c'était sans compter mon Californien préféré, avec son scooter bleu, et les trois heures qu'il m'a offertes dans son emploi du temps comme d'habitude si serré. Il m'a remis en place, et m'a prodigué ses merveilleux conseils. Il est d'ailleurs l'un des rares que j'écouterais aveuglément, ou pas loin en tout cas.
D'habitude, c'est moi qui prodigue les conseils. D'habitude, je nettoie chez moi (la partie visible au moins) avant d'aller fouiner dans la vie des autres. Vendredi, c'était complètement raté. Ceci dit, ce sont ces claques dans la gueule qui nous permettent d'avancer, non ? Si on se calmait un peu avec cette frénésie de "toujours aller de l'avant" aussi... En ce qui me concerne, pas question de reculer; je crois que je vais juste être assez statique les prochaines semaines.

Ca s'appelle les vacances, et oui, le fait que ça aille toujours mieux avec B., que j'aie profité de ma piscine hier, vu une très bonne expo (Traces du sacré à Beaubourg) et un très bon film (Le premier jour du reste de ta vie), c'en était sûrement déjà un avant-goût.
Pourtant je sais que le vrai néant qui fait du bien arrive vendredi. Prendre l'avion, retrouver New York, et les gens qui vont avec. Ne pas prévoir. Se laisser porter par la moiteur et l'excitation de la ville. Jouer au touriste-qui-s'y-connaît. Beaucoup rire avec "les gens qui vont avec". Délirer. Bouffer chaque seconde, de la manière la plus indécente qui soit.
Et y ajouter une deuxième couche, une deuxième semaine, ailleurs, sans urbanité(s), sans Internet, sans mauvaises odeurs. Juste la petite famille, les livres, le soleil et la mer.

Dans trois semaines je retrouverai B. avec moult plaisirs, mon stage toujours nul (mais je m'en foutrai), les délices des amis et de Paris. Les bas reviendront, les hauts aussi, je raillerai ce billet avec indulgence, fruit d'une pensée et d'un été qui ne durent jamais, et je replanifierai, m'emballerai à nouveau et maugréerai de plus belle.

Mais d'ici-là j'aurai dormi.
J'aurai beaucoup souri, conscient d'être plutôt bien loti.

Et j'aurai arrêté de penser, pour le plus grand bien, le vôtre comme le mien.

jeudi 24 juillet 2008

Aide-toi, la guichetière de la poste t'aidera (ou pas)

Oui, parfois il vaut mieux carrément compter sur le ciel directement, comme tend à le montrer cette petite semaine qui achève de s'écouler.

Ou comment caser en un billet sa soirée théâtre, ses atermoiements postaux, un pic au niveau du stage et diverses vues parisiennes ensoleillées. Disons que je vais essayer de coller au titre malgré toutes ces petites choses qui-n'ont-rien-à-voir-mais-que-j'ai-la-flemme-de-développer-dans-des-posts-à part.


Grâce à M., que je remercie encore bien bas, j'ai donc pu revoir Cyrano à la Comédie-Française, quasiment un an jour pour jour après "ma première fois". Si je ne cautionne plus forcément l'intégralité de ce que j'avais écrit sur le spectacle à l'époque, j'ai été à nouveau charmé par la mise en scène et le magnifique texte de Rostand.
Le spectacle était à 20h30 et avec mes horaires de fonctionnaire (que j'impose à moi-même pour cause de non-activité quasi totale) j'étais dans le centre de Paris dès 18h30. Juste le temps d'aller voir Kung-Fu Panda aux Halles, puis de courir jusqu'au théâtre. En fait non, juste le temps de voir les pubs, puis de me lever tranquillement au début du film, et de quitter la salle pour aller finir mon bouquin au soleil dans les jardins du Palais-Royal. La faute au quart-d'heure de retard de la séance qui m'aurait contraint à un choix cornélien : zapper la fin du film pour être à l'heure au théâtre, ou zapper carrément le théâtre pour admirer un panda en trois-dimensions dans un noir climatisé. Merci ma petite carte illimitée.
J'ai donc préféré m'élever l'esprit avec Pennac et son essai autobiographique sur l'école, un peu long et redondant mais bourré de bonnes idées et assez touchant, voire émouvant, au final.
Le soleil brillait dans le ciel (c'est pour raccrocher au titre.)

C'est avec le mardi qu'on rentre dans le vif du sujet : je me rends compte que je voue un mépris sans borne aux employé(e)s de notre noble institution postale. Que ce soit dans ma petite poste de banlieue, en bas de la rue, ou au bureau de Ménilmontant où je me rends tous les jours grâce à mon stage (youpi !), en bas de la rue aussi, le constat est le même. Honteux ! Le tableau est très simple : vous vous adressez à des gens désagréables, qui n'ont clairement pas envie d'être là où ils sont et jouent entre eux à qui le montrera le mieux. La notion de service public trouve avec la poste son contre-sens le plus absolu. Je ne dis pas que c'est un métier de ouf, en plus il fait chaud, et à Ménil' la population est très populaire, ce qui n'arrange parfois pas les choses en termes de compréhension mutuelle. Soit. Mais je ne trouve là aucune excuse aux deux situations suivantes :
Un pauvre homme qui se bat avec la guichetière à propos d'un retrait d'argent via un quelconque compte type Western Union. Visiblement, il manque au brave homme pas mal de justificatifs ou autres agréments administratifs d'un pied total. Et le brave homme insiste. Conclusion de Madame la postière, debout sur sa chaise, vitupérant : "Ça suffit Monsieur, maintenant vous partez, vous avez vu la queue derrière vous ?! J'aimerais bien finir à 19h, merci !!"
Dans l'absolu, je comprends chaque parcelle de sa réplique, et les approuve même. C'est juste que ça ne se dit pas, non. Carrément un brin cliché vous ne trouvez pas..?
Et mardi donc, je débarque avec mes trois avis de passage du facteur adressés à mon boss, et les trois procurations qui me permettent de les retirer pour lui. Sur l'un des avis, le nom de mon boss et de la société. Sur les deux autres, simplement le nom de la boîte. Pas de souci avec le premier; en revanche, comme il n'y a pas de nom de personne sur les autres, mon guichetier (parité respectée) décrète qu'il ne peut pas me les donner. Je lui demande à qui donc il compte les filer, du coup... Je trouve ça rigolo, je souris, mais ça ne le fait pas rire du tout ce brave Monsieur. Il me répond que je dois fournir une preuve que mon boss est bien le gérant de la société. Je lui fais remarquer que l'autre recommandé lui était adressé en nom propre, et avec le nom de l'entreprise en-dessous (si c'est pas une preuve ça !) Ça ne l'émeut, mais alors pas du tout, mon guichetier. J'ai pris mon temps, je lui ai réexpliqué calmement quatre-cinq fois, et il a cédé. Je soupçonne son excès ridicule de zèle d'avoir perdu face à la moiteur des locaux et à la vue des soixante-sept personnes derrière moi.
Ce qui me permet de conclure sur le point fort de la poste : la présence de deux guichetiers aux heures de pointe, soit un rapport de deux pour cent à peu près (ou deux pour soixante-sept) - alors qu'au milieu de l'après-midi ce rapport est de six sur huit, tout à fait - "vu et (dés)approuvé".
Je rêve, c'est vraiment la cata cette boîte !

M'enfin... Loin de ces considérations toutes relatives, terminons sur une note aérienne pleine de légèreté.
Bon, déjà, j'ai compté les jours, et aujourd'hui était le premier de la deuxième moitié du stage. Et accessoirement le premier jour où j'ai eu des trucs intéressants à faire de manière fluide et continue; le premier jour où je suis parti à 19h30 au lieu de 18h; le premier jour où je me suis senti bien et à l'aise. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous - certes.

Et puis il y a eu ces vues. Celle du jardin de Belleville, que je commence à connaître mais que je ne crois pas avoir évoqué ici-bas : vous prenez votre pause déj', le soleil tape, vous êtes assis sur un banc au milieu des fleurs, Paris est à vos pieds. (Voyez la photo d'en-tête du blog.) De Notre-Dame à la Tour Eiffel en passant par Beaubourg, l'Arc-de-Triomphe, l'Opéra, le Grand-Palais, les Invalides, la Madeleine, le Panthéon, Montparnasse et la BNF... Seul le Sacré-Coeur reste dissimulé à vos yeux ébahis.

Enfin, soirée cliché bonsoir, rendez-vous était pris ce jeudi "soir" (18h-22h) au neuvième étage du Printemps, sur une vaste terrasse qui vibrait au son fashion d'un quelconque DJ fashion qui faisait plus ou moins se trémousser une population homosexuelle (à 96%) fashion... Bref, aucun intérêt, sauf pour le Champagne et la putain de vue de ouf, de qui la vue ? De Paris, oui, toujours... Comme de Belleville, mais en plus proche. Hallucinant mes enfants ! L'entrée est gratuite, profitez-en... (En fait je suppute même de par mon intelligente blondeur que la terrasse est accessible à n'importe quel moment de la journée, puisqu'il semble y avoir un resto...)

Bref, une semaine ou le septième ciel (n'exagérons rien, c'est pour raccrocher au titre) n'était définitivement pas à la poste, mais pas très loin du reste de mes journées, si si.

Je kiffe Paris mes petits.
Mais je suis quand même hystériquement surexcité de retrouver New York dans huit petits jours.

lundi 21 juillet 2008

Retour aléatoire sur un week-end

Celui qui vient de se terminer, en fait.

Parce que vendredi après-midi mon moral était au plus bas, et l'idée que je puisse passer un fameux "bon week-end" ne m'effleurait même pas.
J'avais décrété à 18 heures que je ne resterais qu'une demi-heure supplémentaire, et pourtant elle a été la plus longue du monde, comme si la délivrance de fin de semaine semblait ne jamais devoir arriver. Lorsque ce fut finalement le cas j'ai véritablement bondi hors du bureau, dans un style très proche du collégien qui entend la sonnerie de fin du cours.

Passage express à G20, je respire déjà. Je viens de passer le pire après-midi du stage so far, sans avoir strictement rien à faire; évitant de le mentionner trop fort de peur d'être recruté pour vider une poubelle, aller chez le serrurier ou l'imprimeur, ou acheter un photocopieur sur eBay - mais culpabilisant tout de même (un riquiqui chouya) de lire un blog en long en large et en travers, d'être sur fesse-bouc et sur mes mails persos.
Je ressasse donc les longues heures qui se sont enfin écoulées en m'efforçant de choisir une bouteille de rosé dans le petit supermarché. Avec vingt euros sur mon compte pour terminer juillet j'essaye de trouver un compromis entre prix et qualité apparente (je ne suis pas franchement un fin nez, je me rabats sur le plus fort taux d'alcool - quoi, c'est le week-end ou bien ?) 1,99€, parfait mon petit - je ne découvre l'interversion d'étiquettes que lorsque la bouteille passe à 4€ à la caisse. Soit. (A mon niveau, deux euros ça compte)

Malgré mes tergiversations professionnelles mâtinées d'hésitations oenologiques, je suis en avance à Anvers. J'achève d'écouter via mon Touch l'album des Ting Tings pour la sixième fois de la journée, regrette encore un peu de les avoir ratés à Solidays pour cause de saut à l'élastique (donc pas trop de regrets non plus quand même), et A. arrive. Grâce à moi (...), il sort enfin du boulot avant 22 heures. Je ne suis pas peu fier. Et le traîne jusqu'à L'été en pente douce, charmant bar-restaurant découvert la veille avec L. sur le flan de la Butte Montmartre, au-delà de la frontière invisible que les touristes ne franchissent pas. Comme c'est très agréable de revoir A. après quatre semaines, je décrète que j'arriverai en retard à l'anniversaire-surprise où je dois être sans faute à 20h30 (pour que ladite surprise fonctionne.) Je décide de me muer en deuxième partie de surprise, en toute modestie. Avec A., ça cause beaucoup boulot, le sien, le mien, et projets divers. C'est le kir cassis qui m'apporte les premières effluves du week-end.

Nous nous séparons, je poursuis mon périple métropolitain jusqu'à Place de Clichy, où JB me rejoint en tête de train (j'ai failli dire "queue") direction Asnières. Petite traversée de Clichy jusqu'à la rue de Paris (alors que Google Maps s'obstinait à me conduire rue de Clichy à Paris, dans un superbe élan d'ignorance de la banlieue, même toute proche - ce qui rendit furieux le banlieusard contraint que je suis, obvisouly) - nous arrivons chez E. et K., bien après la surprise évidemment. Deuxième effluve de plaisir, on me dit que je suis beau, avec mon t-shirt blanc moulant et ma barbe de trois jours (plutôt trois semaines en fait, mais soigneusement entretenue) - je clos ici la parenthèse narcissique, mais temporairement seulement. Hop, bière, pizza, quiche, le quota hétéro est respecté dans toute son intégrité, j'en profite aussi largement - puis mon fameux rosé, et la vodka. Et les bougies, les cadeaux, les vannes, le blabla, les rires, la non-finesse absolue, le plaisir de retrouver M., M. et O.

On prend congé, chopage de dernier métro pour retraverser Paris dans l'autre sens, hop je sors à Bastille, remonte le Faubourg-Saint-Antoine et débarque devant la foule-qui-fume en face du Bottle Shop. G. et S. mixent (vinyles only), alternent les Stones, Michael Jackson et la pop la plus kitsch, la disco la plus gaie - que du bonheur, d'autant que je retrouve B., "le mien", qu'il me paie une pinte (aucune connotation radine, juste une corrélation avec l'état de mon compte, remember?) et me câline en public, ce qui me plaît et que Monsieur avait parfois du mal à mettre en oeuvre ces dernières semaines. A., L. et S. me trouvent beau à leur tour. Ca ne me dérange pas. Ah, Monsieur est gentiment ivre, ce qui explique peut-être cette main légèrement déplacée, en fait. Hum, on rentre ?

Chopage du dernier métro (bis - il y a beaucoup de derniers métros), descente à Bonne-Nouvelle, escaliers, lit (ou assimilé.) Achèvement des câlins, dodo.
La troisième effluve du week-end/plaisir est à la hauteur.
13h42, ouverture des yeux. Monsieur s'est levé, a fait les courses, préparé le p'tit déj'. Smoothy à la banane, muffins, Nutella. Rien à redire ! On écoute Claire Diterzi et Goldfrapp très fort sous la douche, on se réveille définitivement vers 16 heures. Je l'abandonne à son ménage, rejoins mes pénates banlieusardes.

Petit saut dans la piscine pour discuter de façon très décontractée de nos derniers jours respectifs avec ma soeur et mon père. Je convaincs ma soeur du grand intérêt de prendre le train Six Feet Under en marche, et de me rejoindre Saison 2. Bingo, j'ai enfin l'impression d'avancer ! Elle est conquise (qui ne le serait pas ?)
Trois épisodes, glande internétique nocturne délicieuse, dodo.

Ersatz de grasse mat' le dimanche, malgré mon réveil et ma volonté, très forts tous deux, d'émerger avant 11 heures. Complètement foiré évidemment. Je retrouve L. en milieu d'aprèm' aux Buttes-Chaumont pour le goûter, tout galvanisés que nous sommes par la soi-disante météo estivale. Hum, putain de mal de gorge.

Retour maison bis, je m'essaie en début de soirée à prendre du plaisir à cuisiner, et ça marche, mes spaghetti-bolo sont un succès, et j'ai vraiment pris mon pied à la cuisson, dans la grande cuisine, Cocoon, Belle & Sebastian, Moriarty, Girls In Hawai, The Moldy Peaches... gueulant gentiment dans les enceintes, sur cette compil' folk très appréciable récupérée la veille de mon cher-et-tendre.
Encore trois épisodes de Six Feet "en toute fraternité", et là dodo vraiment tôt, ma putain de gorge me brûle, mes paupières n'en peuvent plus de l'accumulation de la semaine, ma couette ne m'a jamais paru si excitante.

Au final, je ne pense même plus à mes problèmes de vendredi, en partie résolus malgré eux, en partie repoussés à ma glande stagesque de lundi, mardi... etc.
En tout cas je ne compte plus les "effluves de week-end agréable", elles ont été là c'est tout, c'est bien.

Et si ce billet descriptif exhaustif autocentré plus ou moins intéressant vous a gonflé(e)s, tant pis pour vous !

vendredi 11 juillet 2008

Je liste donc je suis

Tout à l'heure, à l'instar d'E. il y a quelques semaines qui voulait savoir quel était mon film préféré, mon collègue V. m'a demandé de lui concocter la liste de mes "cinquante films préférés de tous les temps".

Au-delà du plaisir lié aux souvenirs et aux images qui ne manqueront pas de remonter à l'évocation de ces petits bijoux, j'ai littéralement joui de l'intérieur en entendant le mot "liste".

Car je suis un névrosé en profondeur : certains ont des tics, je suis pour ma part TOC-é de listes. A un point qui frôle l'instabilité mentale. Disons que j'ai un besoin maladif de compiler par écrit toutes les informations plus ou moins utiles qui peuvent transiter par mon petit cerveau.
J'écris "petit" délibérément dans la mesure où l'une des seules explications qui me soit venue à l'esprit sur ce comportement inquiétant est que ma mémoire défaille pour se souvenir des diverses choses auxquelles il me faut penser au quotidien (en revanche je retiens sans effort aucun la moindre date, d'anniversaire ou autre, pouvant par exemple vous narrer par le détail et de manière assez déconcertante où j'étais et ce que je faisais n'importe quel jour de ces deux dernières années. (Un grand malade, c'est ça.))

Pour en revenir aux listes, je dois bien tenir ça de ma mère, qui est du genre à griffonner partout - et ma collègue J. a par exemple un bureau recouvert dans tous les sens de petits Post-It jaunes...
Tout ça pour dire que nous devons être pléthore à avoir recours à un moment ou à un autre à la liste pour soulager notre esprit fatigué. Des livres paraissent, dont le plus fameux reste sans doute Les miscellanées de Mr. Schott; des études sérieuses indiquent que le plaisir de la liste, c'est le plaisir d'organiser, de clarifier, de ne rien oublier - puis la jouissance de rayer, raturer, déchirer, une fois la tâche accomplie.
Mais ces études précisent aussi que rien n'est inquiétant tant que le temps passé à lister n'excède pas l'heure quotidienne.
Constat alarmant : en moyenne, je suis au-delà.

Ce que je liste de la sorte ?
Oh, beaucoup de choses : de la to-do list la plus simple à la grande classique liste de courses, en passant par la liste des livres et DVD prêtés, celle des films que j'ai vus où encore celle des pays que je veux visiter.
Tout cela est compilé dans mon gros agenda noir qui-ne-me-quitte-jamais. C'est peut-être l'objet le plus intime que je possède. Je préfère perdre mon iPod ou mon téléphone plutôt que cet agenda mi-planificateur mi-journal intime fourré de listes en tout genre.

Il y a des jours où j'arrive à m'en foutre, de toutes ces listes, et où je me rends compte que je vis tout aussi bien - mais d'autres fois l'angoisse m'étreint, lorsque tout n'est pas soigneusement annoté, ou que j'omets de consigner ma pensée du moment sur le papier, et me rappelle ensuite plus tard avoir pensé à ce truc vachement important, sans pour autant parvenir à me souvenir de la nature de cette question de vie ou de mort.

Ne croyez pas pour autant qu'il n'y a pas de place laissée à l'improvisation dans ma vie - non, ça n'a rien à voir, je vous parle simplement ici d'une véritable pathologie, qui m'a l'air bien partie pour être incurable, et en excroissance d'ailleurs.

Finalement, ce qui est vraiment revigorant, c'est que je vais pouvoir rayer ce post de ma liste d'articles à rédiger pour le blog.

mercredi 9 juillet 2008

Le jour où je me suis envoyé en l'air

...c'était dimanche dernier sous le soleil de Solidays, je n'étais pas seul (quatre heures d'attente), et F. m'accompagnait dans le vide.


Ce qui donne les vidéos suivantes (merci à M. et F. !) :







Flipette ? Pas du tout, à l'arrivée, on n'a qu'une envie, recommencer... Vive le saut à l'élastique !



Edit: merci à l'association Une idée en l'air, dont les vingt-cinq bénévoles ont permis ces 1556 sauts tout le week-end, gratuitement et contre le sida !

lundi 7 juillet 2008

Dionysos + Mika + Asa + AaRON + Etienne de Crécy + Brodinski + Les Cowboys Fringants + The Gossip...

Un week-end en musique et en soleil qui a tenu toutes ses promesses !


Un Virgin Show au Parc des Princes vendredi, qui était finalement bien ce que j'espérais, à savoir un vrai concert de Mika et trois premières parties. Du côté de celles-ci on zappera Yelle, que je commence à connaître et qui serait tout à fait audible (et même très dansante) si elle ne chantait pas et laissait la scène à ses deux compères batteur et mixeur; on zappera aussi les fadasses et sans intérêt Panic At The Disco!, énième groupe de pseudo-rock américain pour teenagers prépubères.
En revanche, on se lèvera tous pour Dionysos, emmené par l'hystériquement génial Mathias Malzieu, qui ne cache pas sa joie de chanter dans un stade devant 50 000 personnes ! Beaucoup de chansons du dernier album, La mécanique du coeur, un conte bientôt adapté au cinoche par Besson. Mais c'est quand le groupe glisse discrètement Song For Jedi au milieu du concert que le Parc s'électrise vraiment...

Tout le monde est donc bien échauffé lorsque les bâches noires sont retirées de part et d'autre de la scène, pour révéler le décor unique spécialement créé pour ce concert de Mika : une gigantesque tête de clown psychédélique aux couleurs de son album, accueillant des écrans dans ses yeux et son nez, et la scène dans sa large bouche. Quelques animations poétiques achèvent de rendre hommage au monde du cirque en guise d'introduction : équilibristes, acrobates, jongleurs... avant que ne résonnent les premiers accords orgasmiques de Relax !
A ce stade, je suis curieux de voir ce que donnera le show, mais un brin déçu, en grand fan qui se respecte, de constater que la set list sera a priori identique à celle de la tournée d'automne. Le compère a beau n'avoir pas sorti de nouvel album depuis, j'osais espérer qu'il bouleverserait radicalement la tenue de son concert, et ce au-delà du décor et de la mise en scène (cette dernière demeurera tout le spectacle proche du cirque : ballons, confettis, costumes colorés dans tous les sens... Un peu too much en fait.)
Mais je cesse en fait de déchanter assez rapidement, tant il apparaît évident que Mika au Parc des Princes après seulement un an et demi de percée musicale, c'est tout sauf une imposture : son univers, ses chansons, sa voix, se prêtent génialement bien à la grandiloquence du lieu, et nous sommes cinquante mille à n'applaudir que lui - l'ambiance est démentielle.
Et Monsieur Mika parvient finalement à nous surprendre : en chantant Rain en acoustique, très bel opus inédit du deuxième album à venir; en reprenant I Just Can't Get Enough de Depeche Mode, là encore un choix judicieux tant pour lui que pour le stade; enfin en nous gratifiant de deux rappels, après "l'officiel", après Lollipop et son explosion finale, après la fin habituelle du concert : Grace Kelly au piano, mais surtout intégralement en français, et Relax en remix, qu'il nous laisse gueuler euphoriquement, laser-show dans tout le stade à l'appui - et moi qui n'en peux plus de bonheur, tant cette chanson est forte, et tant elle mérite définitivement, en plus de l'ouvrir, de clore ce concert vraiment réussi !

Du coup j'étais, une fois n'est pas coutume, beaucoup moins excité par Solidays samedi et dimanche. Et pourtant cette deuxième édition (en ce qui me concerne) du festival solidaire contre le sida a elle aussi tenu toutes ses promesses ! Pas de pluie en fin de compte, du soleil qui chauffe, des bénévoles toujours aussi investis et des stands en veux-tu en-voilà pour nous sensibiliser intelligemment à la lutte contre le sida, contre l'homophobie, contre les J.O de Pékin, pour "emmerder tous les bouffons qui nous gouvernent"... et en musique, surtout.

Avec Asa (prononcez "Asha") d'abord, que j'avais découverte tout récemment et dont j'aimais beaucoup les belles chansons aux sonorités folk africaines (la belle est Nigérienne.) Ce fut très agréable de l'écouter.

Vinrent ensuite les deux (quatre sur scène en fait) compères d'AaRON, qui m'ont eux en revanche diablement conquis : le mariage piano-voix qu'ils opèrent, soutenu par une violoncelliste et un batteur, se révèle redoutablement efficace - entraînant et envoutant, je recommande chaudement.

Ce samedi j'ai aussi suivi de loin, voire de très loin, Cali, Devotchka, Yael Naim (pas folichonne en live) et, pour le concert des 10 ans, Jeanne Cherhal, La Grande Sophie, Renan Luce qui nous a littéralement marché dessus, ou encore Didier Wampas.
On n'est pas resté pour le "grand retour" de NTM, lui préférant la transe réussie d'Etienne de Crécy dans son grand carré de lumière aux projections multiples, avant de conclure par le Ch'ti DJ très mignon qui monte qui monte (il n'a du Nord que l'origine ces jours-si, tant il tourne partout dans le monde) : le tip top Brodinski et ses mixes endiablés !

Dodo à 4h30, on recommence le dimanche. En fait non, on démarre d'abord par quatre heures au soleil (je brûle je brûle) à faire la queue pour du saut à l'élastique, du vrai qui fait très peur et beaucoup de bien en même temps... (Récit à suivre, je compte sur mon téméraire camarade élastique F. pour les photos, et vidéos surtout, de l'événement.)

On rate du coup The Ting Tings (mais ça le valait, le coup), et on démarre nos concerts dominicaux avec Les Cowboys Fringants, grands frères québecois de Louise Attaque, véritable institution chez nos amis de là-bas, qui conquièrent peu à peu le novice que je suis, à grand renfort de rock enivrant, plus violon et accordéon, et textes engagés en rab'. Le tout à la sauce québécoise, c'est beau et rigolo.

Les rockers anglais de Foals m'agacent, nous boudons IAM... et bouclons le week-end explosivement avec The Gossip et sa génialissime leadeuse hystérique Beth Ditto !! Son rappel avec Standing In The Way Of Control était énorme, comme elle, toute en bikini et serviette sur la tête, à prendre des bains de foule au milieu de fan(e)s tout aussi hystériques sinon plus, seins nus pour certaines d'entre elles - et à terminer allongée comme une baleine sur l'un des amplis qui encadrent la scène, au grand dam de la sécurité.
Mais une très belle baleine, déjà icônique, pour clore un week-end musicalement culte et orgasmique*.

*Je commence à manquer d'adjectifs, c'est dire si c'était bon...

vendredi 4 juillet 2008

BTP

Hier, j'ai aidé mon patron à poser du placo dans une cave pleine de cafards et de rats.


Sinon, il paraît que nous produisons des films, aussi.

Sinon, je me demande si un stagiaire sans mission autre que celle des travaux publics peut du coup "démissionner".

mercredi 2 juillet 2008

Consternant

J'aurais aimé répondre moi aussi sur LeMonde.fr, mais n'étant pas abonné au site cette liberté ne m'est pas offerte. Alors utilisons ce blog pour faire valoir notre "droit de réponse".


Il s'agit d'un article du Monde donc, relayé par Matorif et que j'avais découvert dans l'édition papier du célèbre quotidien. "J'avais jamais vu un homosexuel" est un reportage d'Anne Chemin, qui a suivi une militante du MAG (Mouvement d'affirmation des jeunes gais, lesbiennes, bi et trans), Alice Guéna, lors d'une intervention dans un lycée professionnel visant à aborder le sujet de l'homosexualité avec les élèves. Faisant preuve d'un grand sens de la pédagogie, la jeune femme laisse le dialogue se mettre en place peu à peu, sans jamais moraliser ni asséner quoi que ce soit aux ados. D'eux-mêmes ils se rendent compte de leurs contradictions et de leurs préjugés. Parfois non, mais Alice Guéna estime alors que d'avoir fissuré le verre de l'homophobie permettra peut-être mieux de le briser totalement la prochaine fois, ou la suivante... "Patience et longueur de temps" donc, comme dirait l'autre.
Toujours est-il que je trouve cette jeune femme courageuse, et son travail remarquable, pour instaurer le dialogue, sortir les jeunes homos des souffrances qu'ils peuvent éprouver en milieu scolaire, et combattre tout en finesse et intelligence les prémices de l'homophobie, avant qu'il ne soit "trop tard".

La raison de ce billet ici-bas est liée à la virulence de certains propos échangés entre des lecteurs (abonnés donc) en réaction à l'article. Je crois que je suis d'autant plus choqué que je ne m'attendais pas à les trouver à cet endroit, tout naïf que je suis de croire que Le Monde n'est lu que par des gens tolérants et intelligents.
Parce que non, pour moi, demander aux homos qu'ils "laissent les autres conduire leur vie, merci pour nous tous", évoquer l'état de nature ("la vie c'est la procréation") ou, presque le pire quelque part, dénoncer cette intervention en milieu scolaire comme étant de la "propagande" et du "prosélytisme", c'est tout sauf de la tolérance et de l'intelligence.

Enfin, pitié, qu'on cesse une bonne fois pour toutes d'assimiler l'homosexualité (ou toute autre forme de sexualité) à un choix. Elle est une construction socio-culturelle, peut-être influencée par quelque mystérieuse explication scientifique à laquelle je ne me risquerai pas - mais enfin jusqu'à présent, comme le reprend un lecteur, nicolas r., personne ne s'est levé le matin en décidant, de son libre-arbitre, qu'il allait être hétéro ou homo.
La notion de choix intervient plus tard, dans le mode de vie, l'acceptation ou non de sa propre personne... et le regard des autres, évidemment.

Je me gausse aussi de XF et de cette "contrainte sociale" que nous ne devrions pas imposer selon lui. Certes, et j'ai d'ailleurs déjà dit sur ce blog toute la gêne que je ressentais face à trop de communautarisme - pourtant une mise en exergue des problèmes auxquels nous sommes confrontés me semble nécessaire lorsqu'en l'an de grâce 2008 la deuxième partie de notre belle devise n'est pas appliquée, comme le rappelle Adeline. Egaliquoi ? Chacun prêche du coup pour sa belle chapelle : on ne défend rien de mieux que ce qui nous touche après tout.

Sur le fond même, beaucoup critiquent en fait l'intervention d'Alice Guéna en tant que telle, évoquant ce que doivent être éducation et enseignement aujourd'hui... Sic.
Oliv cite Montaigne : "Eduquer ce n'est pas remplir des vases mais allumer des feux."
Ce que je suis d'accord ! Bien sûr que les certitudes doivent être ébranlées, d'autant plus que ces jeunes approchent de la vingtaine et achèvent de forger ce qu'ils seront véritablement au cours de leur vie et qu'il sera de plus en plus difficile de changer. "Juste à temps" en quelque sorte... Et cet ébranlement ne les déconstruira pas, non, bien au contraire.
A l'instar de la lutte contre le racisme, il me paraît simplement évident que la lutte contre l'homophobie a toute sa place à l'école.
Chtit47 insiste, la sensibilisation de la jeunesse est primordiale, non seulement pour limiter les risques d'homophobie bien sûr, mais aussi pour éviter une "ghettoïsation gay" à la sortie du lycée, après une adolescence douloureuse. Plus d'acceptation sociale égale moins de communautarisme Mesdames et Messieurs les pourfendeurs de gay pride !
Marie M. précise par ailleurs que "c'est en laissant cette discussion uniquement au sein des familles qu'on arrive à ce genre de jugement sur la faiblesse des homosexuels. Un gamin de huit ans répète ce qu'a dit papa à propos de l'homo du coin. Et papa a dit que l'homo du coin était une tapette."
Quant à elodie s., elle invite ces charmants commentateurs à rouvrir leur dictionnaire : "Prosélytisme : "Zèle pour recruter de nouveaux adeptes". Qu'on m'explique en quoi discuter des idées reçues liées à l'homosexualité s'apparente à un quelconque recrutement."
Qu'on m'explique à moi aussi...

Bref, je ne m'étendrai pas davantage, à l'instar de ceux-ci d'autres lecteurs ont heureusement déjà réagi à ces propos écoeurants - je tenais juste à évacuer ce qui bouillait en moi depuis la lecture de ces commentaires.
Je vous la recommande d'ailleurs fortement, cette lecture, et rapidement (je crains que par un subterfuge mondesque.fr la page ne soit bientôt plus accessible "librement"), et intégralement (les cinq pages se parcourent vite, ne vous inquiétez pas), et chronologiquement (on commence par la page 5)... Allez, lisez !

Je comprends que ce qu'on ne connaît pas fasse peur, c'est la base de notre fonctionnement, mais redescendons sur terre, nous sommes au XXIème siècle que diable ! C'est sans doute très difficile à admettre pour d'autres générations, mais il ne faut pas toujours chercher à comprendre ou expliquer, certaines choses sont ce qu'elles sont.
Et ce n'est vraiment pas grave, en l'occurrence.

Qu'on ne me parle pas de propagande avec ce billet.
Encore moins de communautarisme, je vous en prie.
On réfléchit, et on en reparle, d'accord ?

MCR aura le mot de la fin : "L'école est faite pour enseigner. Enseigner entre autres que l'homosexualité n'est  pas un choix, mais un état. Ces interventions sont donc parfaitement à leur place à l'école. Il me semble d'ailleurs que beaucoup de lecteurs du Monde devraient y retourner. "

Ou pas, puisque le dernier commentaire est de philalèthe : "Je suis scandalisé par cette propagande partisane au sein des écoles. Il y a des approches sociologiques, littéraires, scientifiques de la sexualité que les enseignants sont parfaitement capables de mener avec leurs élèves. Ici, c'est une idéologie partisane, communautariste qui utilise le biais de la "discrimination" pour répandre sa propagande avec quelques enseignants complices. C'est inacceptable."

Mes enfants, on n'en a pas fini !

mardi 1 juillet 2008

Ça roule

L’affluence sur le quai était inquiétante pour ma petite gare de banlieue ce matin à 9h05... Une vague histoire de train supprimé j’imagine, ou que sais-je ! Toujours est-il que je me suis retrouvé debout écrasé contre la porte du train. Bon. Ce sont des choses qui arrivent, rien de bien grave. J’ai compensé les prémices de transpiration et le manque de sucre (donc de pep’s) inhérent à la prise de sang que je venais de faire par un choix musical de zénitude, la B.O de Valse avec Bachir (je ne vous lâcherai pas avec ce film !)

Bref, tout allait presque pour le mieux dans le meilleur des mondes, j’étais parti pour vingt petites minutes inconfortables mais pas insupportables.

Sauf que la crise d’angoisse a bien eu lieu : à mi-parcours, le train s’est immobilisé totalement au milieu des voies, en rase campagne (en rase banlieue quoi.)
Le conducteur a commencé par un « Alerte à Gare de l’Est, mais nous allons repartir immédiatement… » Soit. Sauf que son immédiateté a duré trente-cinq minutes, debout, écrasé contre la vitre, le soleil cognant à ce même carreau, les gens commençant à maugréer et sérieusement transpirer. Pas un souffle d’air, et à ce stade-là Bachir n’y pouvait plus grand chose.
Oui, vraiment, ç'a été pénible – bien que j’aie trouvé les gens étonnamment calmes, blasés mais résignés. Alors que nous n’attendions plus rien (« laissez-nous mourir ! »), le train est reparti doucement, avant d’arriver bon gré mal gré à destination.
L’annonce fut alors charmante et accueillie dans de gras éclats de rire : « Assurez-vous de n’avoir rien oublié à votre place (« place » ??) – Pour les gens qui se sentiraient mal, les pompiers les attendent voie 24… »
Quelle délicate attention !
Les portes ont été débloquées avant l’arrêt du train, et nous nous sommes littéralement rués sur le quai, certains perdant l’équilibre et s’étalant de tout leur long, d’autres courant déjà vers le métro, masse informe luisante et odorante, prête à attaquer à pleines dents cette magnifique journée !

Pour ma part, je ne suis pas du genre à cracher sur la SNCF pour ce genre d’avarie – elles arrivent plutôt rarement et je nous trouve ingrats de leur en tenir rigueur, même si ça n'est évidemment jamais agréable : le risque zéro n’existe pas, et restons conscients que nous avons l’un des systèmes de transports en commun les mieux développés au monde (prenez le train aux Etats-Unis, ou le métro à New York ou Los Angeles, juste pour voir !)

Je suis arrivé en retard comme il se doit après avoir retrouvé Bachir sur mon vélo pour la fin du trajet, à l’air libre, au soleil et le long de l’eau – j’étais on ne peut plus sincère en parlant de croquer « à pleines dents cette magnifique journée », oui oui !