jeudi 24 juillet 2008

Aide-toi, la guichetière de la poste t'aidera (ou pas)

Oui, parfois il vaut mieux carrément compter sur le ciel directement, comme tend à le montrer cette petite semaine qui achève de s'écouler.

Ou comment caser en un billet sa soirée théâtre, ses atermoiements postaux, un pic au niveau du stage et diverses vues parisiennes ensoleillées. Disons que je vais essayer de coller au titre malgré toutes ces petites choses qui-n'ont-rien-à-voir-mais-que-j'ai-la-flemme-de-développer-dans-des-posts-à part.


Grâce à M., que je remercie encore bien bas, j'ai donc pu revoir Cyrano à la Comédie-Française, quasiment un an jour pour jour après "ma première fois". Si je ne cautionne plus forcément l'intégralité de ce que j'avais écrit sur le spectacle à l'époque, j'ai été à nouveau charmé par la mise en scène et le magnifique texte de Rostand.
Le spectacle était à 20h30 et avec mes horaires de fonctionnaire (que j'impose à moi-même pour cause de non-activité quasi totale) j'étais dans le centre de Paris dès 18h30. Juste le temps d'aller voir Kung-Fu Panda aux Halles, puis de courir jusqu'au théâtre. En fait non, juste le temps de voir les pubs, puis de me lever tranquillement au début du film, et de quitter la salle pour aller finir mon bouquin au soleil dans les jardins du Palais-Royal. La faute au quart-d'heure de retard de la séance qui m'aurait contraint à un choix cornélien : zapper la fin du film pour être à l'heure au théâtre, ou zapper carrément le théâtre pour admirer un panda en trois-dimensions dans un noir climatisé. Merci ma petite carte illimitée.
J'ai donc préféré m'élever l'esprit avec Pennac et son essai autobiographique sur l'école, un peu long et redondant mais bourré de bonnes idées et assez touchant, voire émouvant, au final.
Le soleil brillait dans le ciel (c'est pour raccrocher au titre.)

C'est avec le mardi qu'on rentre dans le vif du sujet : je me rends compte que je voue un mépris sans borne aux employé(e)s de notre noble institution postale. Que ce soit dans ma petite poste de banlieue, en bas de la rue, ou au bureau de Ménilmontant où je me rends tous les jours grâce à mon stage (youpi !), en bas de la rue aussi, le constat est le même. Honteux ! Le tableau est très simple : vous vous adressez à des gens désagréables, qui n'ont clairement pas envie d'être là où ils sont et jouent entre eux à qui le montrera le mieux. La notion de service public trouve avec la poste son contre-sens le plus absolu. Je ne dis pas que c'est un métier de ouf, en plus il fait chaud, et à Ménil' la population est très populaire, ce qui n'arrange parfois pas les choses en termes de compréhension mutuelle. Soit. Mais je ne trouve là aucune excuse aux deux situations suivantes :
Un pauvre homme qui se bat avec la guichetière à propos d'un retrait d'argent via un quelconque compte type Western Union. Visiblement, il manque au brave homme pas mal de justificatifs ou autres agréments administratifs d'un pied total. Et le brave homme insiste. Conclusion de Madame la postière, debout sur sa chaise, vitupérant : "Ça suffit Monsieur, maintenant vous partez, vous avez vu la queue derrière vous ?! J'aimerais bien finir à 19h, merci !!"
Dans l'absolu, je comprends chaque parcelle de sa réplique, et les approuve même. C'est juste que ça ne se dit pas, non. Carrément un brin cliché vous ne trouvez pas..?
Et mardi donc, je débarque avec mes trois avis de passage du facteur adressés à mon boss, et les trois procurations qui me permettent de les retirer pour lui. Sur l'un des avis, le nom de mon boss et de la société. Sur les deux autres, simplement le nom de la boîte. Pas de souci avec le premier; en revanche, comme il n'y a pas de nom de personne sur les autres, mon guichetier (parité respectée) décrète qu'il ne peut pas me les donner. Je lui demande à qui donc il compte les filer, du coup... Je trouve ça rigolo, je souris, mais ça ne le fait pas rire du tout ce brave Monsieur. Il me répond que je dois fournir une preuve que mon boss est bien le gérant de la société. Je lui fais remarquer que l'autre recommandé lui était adressé en nom propre, et avec le nom de l'entreprise en-dessous (si c'est pas une preuve ça !) Ça ne l'émeut, mais alors pas du tout, mon guichetier. J'ai pris mon temps, je lui ai réexpliqué calmement quatre-cinq fois, et il a cédé. Je soupçonne son excès ridicule de zèle d'avoir perdu face à la moiteur des locaux et à la vue des soixante-sept personnes derrière moi.
Ce qui me permet de conclure sur le point fort de la poste : la présence de deux guichetiers aux heures de pointe, soit un rapport de deux pour cent à peu près (ou deux pour soixante-sept) - alors qu'au milieu de l'après-midi ce rapport est de six sur huit, tout à fait - "vu et (dés)approuvé".
Je rêve, c'est vraiment la cata cette boîte !

M'enfin... Loin de ces considérations toutes relatives, terminons sur une note aérienne pleine de légèreté.
Bon, déjà, j'ai compté les jours, et aujourd'hui était le premier de la deuxième moitié du stage. Et accessoirement le premier jour où j'ai eu des trucs intéressants à faire de manière fluide et continue; le premier jour où je suis parti à 19h30 au lieu de 18h; le premier jour où je me suis senti bien et à l'aise. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous - certes.

Et puis il y a eu ces vues. Celle du jardin de Belleville, que je commence à connaître mais que je ne crois pas avoir évoqué ici-bas : vous prenez votre pause déj', le soleil tape, vous êtes assis sur un banc au milieu des fleurs, Paris est à vos pieds. (Voyez la photo d'en-tête du blog.) De Notre-Dame à la Tour Eiffel en passant par Beaubourg, l'Arc-de-Triomphe, l'Opéra, le Grand-Palais, les Invalides, la Madeleine, le Panthéon, Montparnasse et la BNF... Seul le Sacré-Coeur reste dissimulé à vos yeux ébahis.

Enfin, soirée cliché bonsoir, rendez-vous était pris ce jeudi "soir" (18h-22h) au neuvième étage du Printemps, sur une vaste terrasse qui vibrait au son fashion d'un quelconque DJ fashion qui faisait plus ou moins se trémousser une population homosexuelle (à 96%) fashion... Bref, aucun intérêt, sauf pour le Champagne et la putain de vue de ouf, de qui la vue ? De Paris, oui, toujours... Comme de Belleville, mais en plus proche. Hallucinant mes enfants ! L'entrée est gratuite, profitez-en... (En fait je suppute même de par mon intelligente blondeur que la terrasse est accessible à n'importe quel moment de la journée, puisqu'il semble y avoir un resto...)

Bref, une semaine ou le septième ciel (n'exagérons rien, c'est pour raccrocher au titre) n'était définitivement pas à la poste, mais pas très loin du reste de mes journées, si si.

Je kiffe Paris mes petits.
Mais je suis quand même hystériquement surexcité de retrouver New York dans huit petits jours.

1 commentaire:

Charles a dit…

Moi aussi j'aime Paris. C'est Madrid (que j'aime presque autant) qui me l'a appris. Je suis un vrai parisien amoureux de sa ville.
Et puis j'aime aussi le parc de Belleville, sa vue, mon école toute proche. Et les deux agressions auxquelles j'ai eu droit à très peu de jour d'interval dans ce petit coin de paradis.
J'aime les vues, j'aime notre grande dame de fer et tout bientôt j'aimerai de nouveau New York avec vous...je ne tiens plus en place.

besos fuertes