Clairement et copieusement.
"Rendons à ce blog sa fonction première : l'épanchement." (et l'auto-centrage, aussi.)
Si vous êtes allergique à la complainte et au narcissisme, fuyez.
Je veux bien que cette fin d'été soit une "période charnière", mais là, tout simplement, je n'en puis plus :)
Agacé, énervé, fatigué, colérique, las de tout, las de rien, insupporté, et insupportable.
Rien de mystique là-dedans, les raisons de ce pseudo chaos sont même facilement identifiables.
Pour commencer, je sature simplement au niveau du boulot. Je n'ai pas eu de vacances depuis Noël, et je n'en aurai pas avant Noël - au moins c'est clair. Du coup, les semaines peuvent être plus ou moins chargées, au final il y a un moment où de toute façon on craque. Ce stage, en plus, est décevant, et les quantités de travail bien aléatoires - et certainement déséquilibrées en tous les cas. En clair, je ne suis jamais content. Pas assez de travail quand j'en aimerais pour me changer les idées, trop une fois que j'ai pris goût, honteusement, à la glande bureaucratique ^^
Inhérrent à ce stage, le rapport, cet ersatz de mémoire que l'on doit pondre puis soutenir oralement à la rentrée, histoire de montrer qu'on a bien profité de nos expériences diverses.
Ah, ça, j'ai profité... Je ne suis juste pas convaincu de devoir le démontrer par un rapport. Pas que j'aie tellement le choix me direz-vous... De toute façon, le problème de base, dans ce cas, c'est que j'en suis encore au rapport de mon précédent stage. Aïe. Je ne parviens pas à m'y lancer vraiment, je bloque, je flemmardise, j'appréhende, j'ignore par quel bout le prendre.
Comme d'habitude, je m'occupe de ça à la dernière minute. Sauf que "d'habitude", je finis par gérer, un peu comme si au contraire ce sursaut de la dernière chance était le garant de ma réussite. Cette fois-ci, j'ai bien peur que ça ne soit pas le cas. Il va bien falloir, "gérer", mais je suis arrivé au seuil de pression où il
faut que je rédige, pourtant je repousse encore, je contourne, je disserte sur mes angoisses plutôt que de cesser tout blabla pour m'y jeter, une bonne fois pour toutes, dans ce rapport. Je suis en haut de mon rocher, je vais devoir sauter, je repousse ce moment, indéfiniment.
Et je crois bien que dans ma petite vie d'étudiant, j'ai rarement atteint un tel seuil d'angoisse pour une si petite chose. Parce que oui, lourd et indigeste peut-être, mais tout con, normalement, un rapport. On dirait bien que ça ne change rien...
Voilà, le décor est planté, la trame brossée.
Car c'est à partir d'un stress concrêt comme celui-ci, palpable et terriblement terre-à-terre, que jaillissent les autres éléments qui vont contribuer à façonner votre ras-le bol généralisé, piques saillantes d'un moral qui n'en peut plus de faire du yoyo.
Sautes d'humeur que je ne me connaissais pas, au passage, moi qui ai toujours été constant, optimiste et entraînant, joyeux et léger.
C'est très fatiguant, d'être lunatique. C'est un boulot à plein temps dont je me passerais bien. Votre moral varie du simple au double en l'espace d'une heure, ou d'une minute. Sans qu'il y ait nécessairement une raison bien définie. Oui, c'est le pire : enrager, trépigner, regretter, pleurer, sans savoir pourquoi.
Ne faisant pas les choses à moitié, dans le même ordre d'idée, j'ai également découvert la psycho-somatie. Pas de jaloux, vous broyez du noir, votre corps n'est pas en reste.
Par exemple, je tousse depuis quatre mois, grosso merdo. Vous avez dit "prenant", le rhume ?
Et ces extinctions de voix répétées seraient aussi le fruit de mon mental, dixit le médecin. Ah ? Bon. J'ai découvert les joies du dégueulis au réveil et des insomnies dès trois heures du matin, montre en main. Certes, ces deux derniers éléments se sont quelque peu estompés, mais je peux vous assurer que ça fait flipper, quand on n'a jamais manifesté le stress physiquement, auparavant dans sa vie...
Le point d'orgue de ces réjouissances estivales, c'est cette attitude que j'adopte et qui, clairement, ne me ressemble pas : je suis passif, oui, complètement... Trève de rires gras : je me laisse entraîner, porter par le courant, je ne suis pas maître de ma vie, ces temps-ci. Je vous accorde que ça peut avoir du bon, de temps à autre, de relâcher la pression, de déserrer la prise et d'être un peu dépendant, mené, soumis. Mais dans ce cas, j'aurais davantage tendance à dire qu'il s'agit d'une lassitute toute négative, terne, molle, sans éclat - et bien trop longue.
Oh, je sais ce que vous allez dire, j'en fais trop. Peut-être, dans la mesure où je condense mon été en quelques lignes. J'anticipe déjà vos commentaires, je sais ce qu'on dit aux gens dans cette siuation, je sais ce que je me dis, ce qui se dit. Le coup de mou est passager, le changement d'air est salutaire, un peu de volonté et le rapport sera torché... etc., n'est-ce pas ? Vous avez raison, j'ai raison, ils ont raison... Mais ça ne change absolument rien :)
Nous le savons, vous et moi, ces états d'âme sont cycliques, les mauvais moments permettent d'apprécier les bons à leur juste valeur, de mieux rebondir ensuite, pour mûrir, encore...
Sauf que là, sincèrement, le cycle n'a que trop duré.
Et cette tendance sournoise qui invite à se complaire dans son "malheur" - vous n'y coupez pas !
Non, vous ne m'aiderez pas... Mais écrire, c'est une bulle d'air, un sursaut, un sursis, un coup de pied au cul en soi, déjà. Tant mieux pour vous, tant mieux pour moi !
Je terminerai pas l'état du ciel. Ce temps... Cette météo...
La météo, dans ces cas-là, on s'en gausse, d'habitude, les gens nous dégoûtent avec leurs vacances au soleil (de plus en plus rares cela dit), on se rassure en se disant qu'on aura une belle arrière-saison... Ce genre de banalités.
Ah, mais non, très chers, là, je proteste, c'est juste insupportable, point. Une catastrophe, à tous les niveaux ! Evidemment, que le moral pâtit des douze degrés et du crachin de novembre en plein mois d'août. Comment pourrait-il en être autrement ??
Enfin, soyons honnête : pour en arriver à ériger le temps qu'il fait en exutoire des malheurs du temps qui passe, c'est que je ne sais que trop bien ce qui me manque pour reprendre le contrôle, achever ce rapport, redémarrer dans la légèreté...
Il me manque la plénitude du printemps, les bras rassurants, le sourire enchanteur et le parfum salvateur.
Il me manque un joli garçon, dont les câlins enjoleurs me transporteraient à mille lieues des soucis du quotidien, ou les transformeraient en formalités insignifiantes, pour reprendre mon souffle.
Ouh, que c'est cliché, tout ça :D
Mais tellement vrai...
J'ai goûté à ma drogue, je suis en manque.
Sale temps, je vous dis !