lundi 20 août 2007

Je pète un câble

Clairement et copieusement.

"Rendons à ce blog sa fonction première : l'épanchement." (et l'auto-centrage, aussi.)
Si vous êtes allergique à la complainte et au narcissisme, fuyez.

Je veux bien que cette fin d'été soit une "période charnière", mais là, tout simplement, je n'en puis plus :)
Agacé, énervé, fatigué, colérique, las de tout, las de rien, insupporté, et insupportable.
Rien de mystique là-dedans, les raisons de ce pseudo chaos sont même facilement identifiables.

Pour commencer, je sature simplement au niveau du boulot. Je n'ai pas eu de vacances depuis Noël, et je n'en aurai pas avant Noël - au moins c'est clair. Du coup, les semaines peuvent être plus ou moins chargées, au final il y a un moment où de toute façon on craque. Ce stage, en plus, est décevant, et les quantités de travail bien aléatoires - et certainement déséquilibrées en tous les cas. En clair, je ne suis jamais content. Pas assez de travail quand j'en aimerais pour me changer les idées, trop une fois que j'ai pris goût, honteusement, à la glande bureaucratique ^^
Inhérrent à ce stage, le rapport, cet ersatz de mémoire que l'on doit pondre puis soutenir oralement à la rentrée, histoire de montrer qu'on a bien profité de nos expériences diverses.
Ah, ça, j'ai profité... Je ne suis juste pas convaincu de devoir le démontrer par un rapport. Pas que j'aie tellement le choix me direz-vous... De toute façon, le problème de base, dans ce cas, c'est que j'en suis encore au rapport de mon précédent stage. Aïe. Je ne parviens pas à m'y lancer vraiment, je bloque, je flemmardise, j'appréhende, j'ignore par quel bout le prendre.
Comme d'habitude, je m'occupe de ça à la dernière minute. Sauf que "d'habitude", je finis par gérer, un peu comme si au contraire ce sursaut de la dernière chance était le garant de ma réussite. Cette fois-ci, j'ai bien peur que ça ne soit pas le cas. Il va bien falloir, "gérer", mais je suis arrivé au seuil de pression où il faut que je rédige, pourtant je repousse encore, je contourne, je disserte sur mes angoisses plutôt que de cesser tout blabla pour m'y jeter, une bonne fois pour toutes, dans ce rapport. Je suis en haut de mon rocher, je vais devoir sauter, je repousse ce moment, indéfiniment.
Et je crois bien que dans ma petite vie d'étudiant, j'ai rarement atteint un tel seuil d'angoisse pour une si petite chose. Parce que oui, lourd et indigeste peut-être, mais tout con, normalement, un rapport. On dirait bien que ça ne change rien...

Voilà, le décor est planté, la trame brossée.
Car c'est à partir d'un stress concrêt comme celui-ci, palpable et terriblement terre-à-terre, que jaillissent les autres éléments qui vont contribuer à façonner votre ras-le bol généralisé, piques saillantes d'un moral qui n'en peut plus de faire du yoyo.
Sautes d'humeur que je ne me connaissais pas, au passage, moi qui ai toujours été constant, optimiste et entraînant, joyeux et léger.
C'est très fatiguant, d'être lunatique. C'est un boulot à plein temps dont je me passerais bien. Votre moral varie du simple au double en l'espace d'une heure, ou d'une minute. Sans qu'il y ait nécessairement une raison bien définie. Oui, c'est le pire : enrager, trépigner, regretter, pleurer, sans savoir pourquoi.

Ne faisant pas les choses à moitié, dans le même ordre d'idée, j'ai également découvert la psycho-somatie. Pas de jaloux, vous broyez du noir, votre corps n'est pas en reste.
Par exemple, je tousse depuis quatre mois, grosso merdo. Vous avez dit "prenant", le rhume ?
Et ces extinctions de voix répétées seraient aussi le fruit de mon mental, dixit le médecin. Ah ? Bon. J'ai découvert les joies du dégueulis au réveil et des insomnies dès trois heures du matin, montre en main. Certes, ces deux derniers éléments se sont quelque peu estompés, mais je peux vous assurer que ça fait flipper, quand on n'a jamais manifesté le stress physiquement, auparavant dans sa vie...

Le point d'orgue de ces réjouissances estivales, c'est cette attitude que j'adopte et qui, clairement, ne me ressemble pas : je suis passif, oui, complètement... Trève de rires gras : je me laisse entraîner, porter par le courant, je ne suis pas maître de ma vie, ces temps-ci. Je vous accorde que ça peut avoir du bon, de temps à autre, de relâcher la pression, de déserrer la prise et d'être un peu dépendant, mené, soumis. Mais dans ce cas, j'aurais davantage tendance à dire qu'il s'agit d'une lassitute toute négative, terne, molle, sans éclat - et bien trop longue.

Oh, je sais ce que vous allez dire, j'en fais trop. Peut-être, dans la mesure où je condense mon été en quelques lignes. J'anticipe déjà vos commentaires, je sais ce qu'on dit aux gens dans cette siuation, je sais ce que je me dis, ce qui se dit. Le coup de mou est passager, le changement d'air est salutaire, un peu de volonté et le rapport sera torché... etc., n'est-ce pas ? Vous avez raison, j'ai raison, ils ont raison... Mais ça ne change absolument rien :)
Nous le savons, vous et moi, ces états d'âme sont cycliques, les mauvais moments permettent d'apprécier les bons à leur juste valeur, de mieux rebondir ensuite, pour mûrir, encore...
Sauf que là, sincèrement, le cycle n'a que trop duré.

Et cette tendance sournoise qui invite à se complaire dans son "malheur" - vous n'y coupez pas !
Non, vous ne m'aiderez pas... Mais écrire, c'est une bulle d'air, un sursaut, un sursis, un coup de pied au cul en soi, déjà. Tant mieux pour vous, tant mieux pour moi !

Je terminerai pas l'état du ciel. Ce temps... Cette météo...
La météo, dans ces cas-là, on s'en gausse, d'habitude, les gens nous dégoûtent avec leurs vacances au soleil (de plus en plus rares cela dit), on se rassure en se disant qu'on aura une belle arrière-saison... Ce genre de banalités.
Ah, mais non, très chers, là, je proteste, c'est juste insupportable, point. Une catastrophe, à tous les niveaux ! Evidemment, que le moral pâtit des douze degrés et du crachin de novembre en plein mois d'août. Comment pourrait-il en être autrement ??

Enfin, soyons honnête : pour en arriver à ériger le temps qu'il fait en exutoire des malheurs du temps qui passe, c'est que je ne sais que trop bien ce qui me manque pour reprendre le contrôle, achever ce rapport, redémarrer dans la légèreté...
Il me manque la plénitude du printemps, les bras rassurants, le sourire enchanteur et le parfum salvateur.
Il me manque un joli garçon, dont les câlins enjoleurs me transporteraient à mille lieues des soucis du quotidien, ou les transformeraient en formalités insignifiantes, pour reprendre mon souffle.
Ouh, que c'est cliché, tout ça :D
Mais tellement vrai...
J'ai goûté à ma drogue, je suis en manque.

Sale temps, je vous dis !

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans ce genre de moment, il n'y a pas grand chose à dire ou à ajouter : il faut sortir, se bouger, se changer les idées, pourquoi pas s'échapper 2 jours à la mer... merde, ça c'est déjà fait.
Ben alors il reste la musique.
Notamment cette chanson, qui me fait avoir le moral depuis 1 semaine : http://www.radioblogclub.fr/open/57554/new_shoes/06-paolo_nutini-new_shoes
Et puis, comme ça, t'arrêteras peut-être de péter les câbles pour mieux les rebrancher (mouahaha). et puis, aussi, y a ce que les autres peuvent dire d'absolument stupide mais qui peut, sur un malentendu, donner le sourire.
Et puis, enfin, y a dire des choses gentilles. Comme "tu as un très beau sourire". Quand, en plus, c'est vrai, on se dit qu'on n'a pas tout perdu.
Le soleil est revenu !

Anonyme a dit…

alors vu que je suis passé par là, en effet, le rapport de stage à l'IEP c'est une grooooosse blague...Et sincèrement, tout le monde s'en fout. Je pourrais t'en parler plus en détails mais juste pas la peine de te prendre la tête (je sais ça fait un peu vieux briscard...). Je l'ai fini le matin même et ça a roulé.
Pour le beau garçon euh...il y a une liste où s'inscrire ? Je fais tourner si tu veux ;)

AdaM a dit…

camarade de galére en ce temps de chien soit le bienvenu !

Anonyme a dit…

courage chouchou :)

Charles a dit…

Ahhhh,
Enfin le voilà, enfin il explose, il surgit au moment où l'on s'y attend le moins. Je suis fier de toi mon ami. Il était temps que ça pète. Tu es humain comme tout le monde et arrive dans cette période de doute, le moment où le masque jovial et enjoué doit tomber. Pour ton bien et celui de ceux qui t'entourent. tu en repartiras de plus belle. Fais confience en tes crises elles te guident et vont te rendre plus fort pour briser toutes ces merdes d'obstacles. A ta prochaine joie et à ta prochaine crise...

Alex a dit…

haaaa
bienvenue au club!
ton post me soulage car je suis moi-même au bord de l'implosion, plus de boulot, plus de meilleure amie et je pense faire une croix sur mon ex futur mec. à quand le suicide?
en tous cas je pense bien à toi et te dis à très bientot
Alex

Anonyme a dit…

Tu as tes règles ou quoi ???? :)

Dr Miky a dit…

Moi à defaut d'un memoire , c'est une thèse que je dois me coltiner...j'ai à peine fini le plan et le résumé...:( et puis tous ces articles en anglais j'en peux pluuuuuus!!!! Pourquoi l'anglais est-il la langue des parutions scientifiques? le français c'est tellement plus beau...pfff: salauds d'americains!!

Anonyme a dit…

Hello !

J'espère que ta météo psychologique s'est améliorée ces derniers jours ^^

En fait je poste ici à défaut d'avoir trouvé ton mail... je sais que ce n'est pas l'endroit approprié, mais à vrai dire j'aurais besoin de savoir si tu as le téléphone de Marine, que tu visiblement tu connais (au moins) un peu ? Apparemment elle n'a pas encore récupéré le net à Lille, et je voudrais la joindre. Tu peux me répondre à artnancel@noos.fr, merci d'avance ^^

Un autre Arthur, en partance pour Osaka ^^

Arthur a dit…

@ tous > Merci pour vos petits mots :)
Depuis trois jours il fait beau et chaud (ou presque, on n'est plus à un degré près), et j'ai bien avancé mon rapport...
Comme quoi, tout arrive !