lundi 6 août 2007

Séduisons-nous

Au gré de mes petites histoires de cœur, ou même simples plans drague, ou plans cul, je me suis rendu compte que le moment le plus excitant, la période qui procure le plus de frissons, là où les étincelles et les délices se font le plus sentir, c’est la phase séductrice, la phase d’approche. C’est peut-être triste à dire, très réducteur, et surtout sans doute aussi parce que je n’ai pas encore vécu de très longue histoire, mais c’est ainsi que je le ressens en tout cas.
Etalée l’espace de plusieurs jours et plusieurs rendez-vous, ou expédiée par le biais d’un regard ou d’un frôlement en boîte, quelles que soient les circonstances c’est systématiquement cette phase qui me fascine le plus.
Deux personnes sont mutuellement attirées l’une à l’autre, elles le montrent avec plus ou moins d’emphase. S’ensuivent les sourires de circonstance, les mains gentiment baladeuses qui s’effleurent, les allusions plus ou moins poussées, les chansons qu’on s’envoie, les sous-entendus explicites… Le tout avec plus ou moins de subtilité ! Chacun des deux énergumènes a conscience du processus qui s’est doucement mais sûrement mis en place, et après avoir dépassé la phase « me fais-je des films ? », après que les certitudes soient acquises sur la situation, sur le fait que je te plaise et que tu me plaises, cette approche va officiellement rester telle qu’elle jusqu’à ce que la bulle éclate, en général au moment du premier baiser.
Et donc, pendant plusieurs jours, l’on va jouer toi et moi à ce jeu délicieux du chat et de la souris, ce jeu où nous avons tous deux des yeux de merlans frits, mais où nous faisons aussi tous deux très bien comme si de rien n’était. Le plaisir qu’on prend à prolonger ces moments de séduction alors que l’issue du jeu en question est déjà connue est tel que le sourire est béat et le nuage qui nous porte très haut, et tout léger, léger…
Le baiser qui suit et officialise alors le début de la relation en même temps qu’il met fin à cette phase séductrice est alors bel et bien une rupture, qui, aussi agréable soit-elle en tant que telle et pour ce qu’elle augure ensuite, reste le moment qui éteint à jamais cette première approche qui nous a réunis.
Jusqu’à la personne suivante…
Encore une fois, il est sans doute très réducteur et inconscient de ma part d’insister autant sur ces débuts altiers au détriment de toutes les jolies choses qu’on vit par la suite au sein de la relation, mais c’est bien cette séduction qui me séduit énormément ; et qui me donne envie, quoi qu’il ait pu se passer par la suite, quel qu’ait pu être le mal-être de la fin, de replonger, encore, toujours, avec certitude, la fois suivante.
Demain, je recommencerai, sans hésitation.

9 commentaires:

Jeremy a dit…

Si le premier baiser est une étape obligée, la rupture ne l'est pas... :p

Alex a dit…

ce post m'a beaucoup touchée. Il est tellement vrai. Tu as raison de rester optimiste, et après cette lecture, moi aussi je vais essayer de l'être, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise...
je te laisse à tes séductions, et peut-être bientôt découvriras-tu les joies d'une relation longue (si si, il y en a quelques unes quand même ;-)

Poulpi a dit…

Tout à fait d'accord avec toi Arthur, la phase séduction est la période la plus excitante de la relation. Se dire "ai-je bien interpréter son regard ?", sentir les frôlements timides au début de l'un et l'autre... Justement, c'est parce qu'à ce moment la relation avec l'autre n'est encore que phantasme que le désir est intense. La suite d'une relation amoureuse n'a rien à voir, c'est tout aussi intense mais de manière différente. Mais ça, c'est une autre histoire...

Anonyme a dit…

"...jusqu’à ce que la bulle éclate, en général au moment du premier baiser".

Anecdotes à venir (en privé) sur ces baisers qui te font exploser la bulle à la figure.

Ces vrais qu'avec certains baisers, tu te demandes encore comment tu as fait pour supporter une telle phase de séduction !!!

Anonyme a dit…

En fait, tu démolis très bien tout seul ton propre propos.
La phase de "séduction" dont tu parles n’a rien d’amoureuse, justement.
Elle est purement animale, hormonale, à peine du niveau du réflexe "j’te tape le genou avec un marteau, tu bouges le tibia".
C’est biologiquement mécanique.
Tu sélectionnes vaguement quelqu’un dans une ambiance de foule parce qu’il répond à une majorité de tes critères physiques. Un peu comme un portrait robot.
Ne me dis pas le contraire, on a très bien compris que tu ne connaissais encore rien de lui, ni lui de toi : il n’a pas encore reçu les mp3. Et quiconque ne sait pas que tu es archi-fan de Robert Charlebois ne peut pas prétendre te connaître et avoir saisi la substantielle moelle de ta personnalité.
Ensuite, la phase de "séduction" n’est que phéromones.
Tu balances tes petites traceurs chimiques, ils font bataille avec ceux de ton adversaire/coup-du-moment, et vaguement se fraient un chemin jusqu’au corps assailli, pour le pipoter. Clac-clac, neuro-transmetteur contre neuro-recepteur. Ca colle, et hop.
Le tout accompagné de la décharge d’insuline qui va avec : la sensation du travail accompli.
Tu as l’impression que c’est un jeu, parce qu’il y a la même excitation : elle n’est que purement physique, comme si tu avais sauté à la corde pendant 10 minutes, couettes au vent.
Non non non, vraiment, il n’y a rien de sentimentale là-dedans, tu me déçois beaucoup, Arthur, de te faire berner si facilement.

La séduction, elle est bien plus intellectuelle.
Dans la transcendance de ton corps. Et surtout de vos corps.
Quand tu fais des concessions : ok, je le laisse regarder Vis-ma-vie, mais il n’aura pas le droit de me reprocher que je lui parle en polonais pendant qu’on fait du hum-hum.
La, on parle d’intellect, d’aller au-delà de son corps.
Là, on parle d’Amour !!!

Arthur a dit…

@ Gyom > Jolie analyse, convaincante explication, certes - mais tu peux appeler la phase d'approche que je décris comme tu le sens, ça reste ce moment-là dont je voulais parler, quel qu'en soit le nom; "l'approche"... qui ne se limite pas à un contact charnel en soirée avec un inconnu !
Pour moi ça reste de la séduction de toute façon, dans un registre différent des concessions qu'on est amené à faire par la suite avec sa tête, oui, mais de la pure séduction quand même - et qui investit l'intellect bien plus que tu ne veux le croire.
Surtout qu'en fait, et c'est peut-être ça qui t'a trompé, j'ai mentionné la rencontre en boîte à titre d'exemple au début du billet, mais la globalité du post se concentrait plus sur un début d'histoire, disons plus classique, où deux personnes se connaissent depuis un peu de temps, d'une manière ou d'une autre, se plaisent, et entament ce processus de "séduction", pour accéder au palier suivant.
A ce niveau-là, désolé, mais ça dépasse l'hormonal, il est tout à fait possible de savoir que l'autre est fan de Charlebois, de lui envoyer des mp3 et de parler politique ou botanique.
Agreed?

Anonyme a dit…

En fait, mon commentaire se voulait complément ironique : ramener ça à de la simple bestialité.
Mais je persiste à croire qu’il y a un fond de vérité : cette phase est très charnelle, très sensuelle. Même si elle fait entrer en jeu la personnalité, des subtilités verbales, etc. elle est très animale, dans son ensemble. C’est une sorte de "cour" adaptée.
Et je confirme complètement que c’est sans doute la phase la plus immédiatement plaisante.
Mais, sans doute un peu par utopie, je pense que le vrai défi est justement un peu plus loin, un peu plus tard. Quand il faut faire avec l’après : le sensuel joue toujours, mais il fait difficilement le poids contre le vrai défi qu’est la compatibilité de 2 personnalités sur le long terme.
Se construire une histoire, faire naître la confiance, ce genre de choses…
Et il me semble qu’elles sont plus de l’ordre de la raison.
Mais bref, on ne va pas commencer à faire les psys à 2 balles. Ce n’était pas notre but, ni à toi, ni à moi.
On est d’accord, la phase de séduction est la plus sympa, mais cet emballement est parfois aussi le plus traître.
Donc prudence, mon cher Arthur : profite (si c’est d’actualité), mais en gardant aussi de la légèreté sur ton emballement.

Arthur a dit…

@ Gyom > Agreed ;)

Anonyme a dit…

Comme Alex ce post m'a aussi beaucoup touché car il m'a rappelé plein de beaux souvenirs. J'ai 29 ans, je suis depuis 4 ans avec un adorable petit coeur d'amour que j'aime. Et en même temps j'ai adoré cette période d'incertitude, presque de challenge ! En plus, t'as le plaisir de la découverte et de la nouveauté ;) Maintenant, j'apprécie la stabilité et cela rend la vie beaucoup plus simple (pour le coming out aux parents par exemple), en plus tu n'as plus jamais froid dans ton lit... en avoir un à toi pour de vrai, c'est pas mal non plus !!!
Seb@Paris